Tafsir & Exégèse de Sourate Al-Māʿoūn - Coran en français

بِسْمِ اللهِ الرَّحْمَنِ الرَّحِيم

Bismi l-Lāhi r-Raḥmāni r-Raḥīm

Au nom de Allāh, ar-Raḥmāni r-Raḥīm.

Le terme "Allāh" est le nom propre de l'Être nécessairement existant, digne de toutes les louanges, et il n'est pas dérivé. "Ar-Raḥmān" fait partie des noms spécifiques à Allāh; il signifie que Sa miséricorde englobe le croyant et le non-croyant dans ce bas monde. Cependant, Il ne fait miséricorde qu'aux croyants dans l'au-delà, comme il est dit dans sourat Al-'Aʿrāf/156 qui signifie: "Et Ma miséricorde englobe toute chose; Je la réserverai pour ceux qui ont évité la mécréance." "Ar-Raḥīm" est Celui Qui fait miséricorde aux croyants, comme Allāh dit dans sourat Al-'Aḥzāb/43 ce qui signifie: "Et Il est Miséricordieux envers les croyants." "Ar-Raḥmān" est plus éloquent que "Ar-Raḥīm" car l'augmentation dans la structure indique une augmentation dans le sens.

Sourate Al-Māʿoūn est mecquoise et il a été dit médinoise, elle est de sept 'āyah.

﴿أَرَأَيْتَ الَّذِي يُكَذِّبُ بِالدِّينِ﴾

’Ara’ayta l-laḍhī yu-kaḍdh-ibu bi d-dīn [1]

As-tu su celui qui renie la rétribution [au jour dernier] ?

C’est-à-dire celui qui renie la rétribution et le jugement dans l’au-delà.

﴿فَذَٰلِكَ الَّذِي يَدُعُّ الْيَتِيمَ﴾

Fa-dhālik-a l-laḍhī yadouʿʿou l-yatīm [2]

C’est celui-là qui repousse l’orphelin.

C’est celui qui repousse violemment l’orphelin et l’opprime pour s’accaparer son bien, en lui refusant son droit. À l’époque, les mecquois ne donnaient pas d’héritage aux femmes ni aux enfants et disaient que seul celui qui combat avec l’épée et la lance méritait de prendre un bien.

﴿وَلَا يَحُضُّ عَلَىٰ طَعَامِ الْمِسْكِينِ﴾

Wa lā ya-ḥuḍḍ-u ʿalā ṭaʿāmi l-miskīn [3]

Et n’encourage pas à nourrir le pauvre.

C’est celui qui n’incite pas à nourrir les pauvres, parce qu’il ne croit pas en la rétribution de l’au-delà. Ce genre de personne, si elle est riche, elle ne nourrit pas les pauvres, et si elle est pauvre, elle n’encourage pas les autres à le faire.

﴿فَوَيْلٌ لِلْمُصَلِّينَ﴾

Fa-waylun li l-muṣallīn [4]

Malheur à ceux qui prient [en négligeant leur prière]

Le mot wayl signifie une punition sévère pour ces prieurs qui négligent leurs prières.

﴿الَّذِينَ هُمْ عَنْ صَلَاتِهِمْ سَاهُونَ﴾

Al-laḍhīn-a hum ʿan ṣalātihim sāhūn [5]

Ceux qui négligent leur prière.

Le terme sāhūn se rapporte aux personnes qui négligent leur prière, soit en ne les faisant pas dans leurs temps, soit en les faisant par ostentation, sans sincérité.

Ibnou Al-Jawzī a dit que ce verset a été révélé à propos des hypocrites, qui n’espèrent aucune récompense de leurs prières et ne craignent pas de punition s’ils les délaissent. S’ils sont avec le Prophète Mouḥammad ﷺ ils prient par ostentation et s’ils ne sont pas avec lui, ils ne prient pas (la prière du mécréant n’étant pas valable).

﴿الَّذِينَ هُمْ يُرَاءُونَ﴾

Al-laḍhīn-a hum yurā’ūn [6]

Ceux qui agissent par ostentation.

L’ostentation est un péché du cœur. C’est le fait d’accomplir des actes de bien comme la prière, le jeûne, et la lecture du Qour’ān, dans le but d’être complimenté et admiré par les gens. L’ostentation annule la récompense de l’acte qu’elle a accompagné. Si la personne se repent et délaisse l’ostentation au cours de l’acte, la partie effectuée après son repentir lui sera récompensée.

Selon le jugement de Allāh, il n’y a pas de récompense pour un acte accompli avec ostentation. Il n’est pas possible d’avoir de l’ostentation et de la récompense en même temps. Un homme a demandé au Messager de Allāh ﷺ : "Ô Messager de Allāh, que dis-tu d’un homme qui combat et qui veut en même temps être récompensé et qu’on parle de lui ?" Le Messager a répondu ce qui signifie : "Il n’aura rien." Il a répété sa question trois fois, et le Prophète a répété : "Il n’aura rien." Puis le Messager de Allāh ﷺ a dit ce qui signifie : "Certes Allāh n’accepte parmi les actes que celui qui Lui est voué sincèrement et par lequel on recherche Son agrément."

﴿وَيَمْنَعُونَ الْمَاعُونَ﴾

Wa yamnaʿūna l-māʿūn [7]

Et refusent d’accorder al-māʿūn.

Al-Boukhāriyy a dit : « Et Moujāhid a dit : al-Māʿūn, c’est toute bonne œuvre (al-maʿrouf). Et certains arabes ont dit : al-Māʿūn, c’est l’eau.

Et ʿIkrimah a dit : son sens le plus haut est la zakāt obligatoire, et son sens le plus bas est le prêt d'ustensiles (ʿāriyyatou l-matāʿ) » (fin de citation).

Al-Ḥāfiḍh a dit dans Al-Fatḥ : « Et Aṭ-Ṭabariyy et Al-Ḥākim ont rapporté, par la voie de Moujāhid d'après ʿAliyy, un sens similaire » c'est-à-dire similaire à la parole de ʿIkrimah.

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