Explication du Second Témoignage : je témoigne que Mouḥammad est le messager de Dieu

C'est ainsi que l'auteur termine son discours sur le premier témoignage et l'explication qu'il en fait. Il passe ensuite à:

L'Explication du Second Témoignage

L'auteur, que Dieu lui fasse miséricorde, a dit: La signification de « Je témoigne que Mouḥammad est le messager de Dieu » est: je sais, je crois et je reconnais que Mouḥammad, fils de `Abdou l-Lāh, fils de `Abdou l-Mouṭṭalib fils de Hāchim fils de `Abdou Manāf, le Quraychite, est l'esclave de Dieu et Son Messager, envoyé à la totalité des humains et des jinn. Il s'ensuit la croyance qu'il est né à La Mecque, qu'il a reçu la mission de prophète quand il y était établi, et qu'il a émigré à Médine où il a été enterré.

Commentaire: La signification de « Je témoigne que Mouḥammad est le messager de Dieu » est:

- je sais,

- je crois fermement en acceptant par mon cœur,

- et je reconnais par ma langue,

que Mouḥammad, fils de `Abdou l-Lāh, fils de `Abdou l-Mouṭṭalib fils de Hāchim fils de `Abdou Manāf fils de Qouṣayy fils de Kilāb fils de Mourrah fils de Ka`b fils de Lou'ayy fils de Ghālib fils de Fihr fils de Mālik fils de An-Naḍr fils de Kinānah fils de Khouzaymah fils de Moudrikah fils de 'Ilyās fils de Mouḍar fils de Nizār fils de Ma'add fils de `Adnān, de la lignée de Qouraych qui est la plus éminente des tribus arabes, est l'esclave de Dieu et Son Messager, envoyé à la totalité des humains et des jinn.

De la foi en le message de notre Prophète Mouḥammad, il s'ensuit la croyance:

- qu'il est né à La Mecque. Sa mère se nommait 'Āminah fille de Wahb qui était du clan de Banoū Zouhrah de Qouraych,

- que la révélation de la mission de prophète est descendue sur lui lorsqu'il habitait à La Mecque, alors qu'il se trouvait à ce moment-là dans la grotte de Ḥirā',

- qu'il a émigré en quittant La Mecque pour aller à Médine l'Illuminée sur ordre de Allāh tabāraka wa ta`ālā,

- et qu'il est décédé et a été enterré à Médine, dans la chambre de la dame `Ā'ichah, que Allāh ta`ālā l'agrée.

L'auteur, que Dieu lui fasse miséricorde, a dit: Ce témoignage comprend qu'il a été véridique en tout ce qu'il a fait savoir et transmis de la part de Dieu. Parmi ces choses, il y a : le supplice de la tombe, la félicité de la tombe, l'interrogatoire par les deux anges Mounkar et Nakīr, la résurrection, le rassemblement, le Jour dernier, le jugement, la récompense, le châtiment, la balance, l'enfer, le pont, le bassin, l'intercession, le Paradis, le fait de voir Allāh ta`ālā avec les yeux dans l'au-delà, sans comment, ni endroit, ni direction, non pas comme sont vues les créatures, et l'éternité en enfer ou au Paradis. Il y a aussi la croyance aux anges de Dieu, en Ses envoyés et en Ses livres, en la prédestination et que le bien et le mal sont prédestinés par Dieu, et la croyance que Mouḥammad est le dernier des prophètes et le maître de tous les fils de 'Ādam.

Commentaire: Ce témoignage comprend également la croyance :

- qu'il a été véridique en toutes les choses qu'il a fait savoir et qu'il a transmises de la part de Dieu,

- et qu'il ne se trompe jamais en cela, que ce soit concernant :

- les nouvelles des communautés antérieures ou le commencement de la création,

- la déclaration de ce qui est licite ou illicite,

- ou l'annonce des choses qui se produiront dans le futur.

On mentionne ici la parole de Allāh ta`ālā dans la sourate An-Najm :

﴿ وَمَا يَنطِقُ عَنِ الْهَوَى إِنْ هُوَ إِلَّا وَحْيٌ يُوحَى ﴾

(wa mā yanṭiqou `ani l-hawā, 'in houwa 'il-lā waḥyoun yoūḥā) [53/3-4]

qui signifie: « Il ne parle pas sous l'effet de passions, ce [qu'il dit] n'est qu'une révélation qui lui est faite. »

En revanche, concernant ce qu'il a dit à propos des choses du bas monde sans avoir eu de révélation, il lui était possible de faire une erreur en cela.

Parmi les choses faisant partie de ce que le Prophète a rapportées, et auxquelles il est un devoir de croire fermement et en toute certitude, il y a :

- Le châtiment de la tombe, qui sera subi par le corps et l'âme, comme l'exposition du feu aux mécréants deux fois par jour, une fois en début de journée et une fois en fin de journée. Le mécréant sera supplicié en regardant et en voyant la place qu'il y occupera dans l'au-delà ; il y aura aussi la souffrance due à l'obscurité et à l'isolement dans la tombe. On mentionne ici la parole de Allāh ta`ālā dans la sourate Ghāfir :

﴿ النَّارُ يُعْرَضُونَ عَلَيْهَا غُدُوًّا وَعَشِيًّا وَيَوْمَ تَقُومُ السَّاعَةُ أَدْخِلُوا ءَالَ فِرْعَوْنَ أَشَدَّ الْعَذَابِ ﴾

(an-nārou you`raḍoūna `alayhā ghoudouwwan wa `achiyyā; wa yawma taqoūmou s-sā`atou 'ad-khiloū 'āla fir`awna 'achadda l-`adhāb) [40/46]

qui signifie: « Au feu de l'enfer ils seront exposés une fois en début de journée et une fois en fin de journée; et lorsqu'arrivera le Jour du jugement, [il sera dit] faites entrer ceux qui avaient suivi Pharaon dans le pire des châtiments ! » en mentionnant le point d'argumentation, à savoir qu'ils seront exposés à l'enfer une fois en début de journée une fois en fin de journée et ce avant le Jour du Jugement, c'est-à-dire durant al-barzakh.

- La félicité de la tombe : comme l'élargissement de la tombe de soixante-dix coudées sur soixante-dix coudées et son illumination par une lumière semblable à celle de la lune une nuit de pleine lune.

- L'interrogatoire par les deux anges Mounkar et Nakīr : les croyants et les non-croyants de cette communauté seront interrogés sur la croyance qu'ils avaient au moment de leur mort, chacun répondant en fonction de son état.

Le prophète, les enfants, autrement dit ceux qui sont morts avant la puberté, et les martyrs de combat sont exceptés de cet interrogatoire.

- La résurrection : c'est la sortie des morts de leur tombe après leur retour à la vie.

- Le rassemblement : c'est le fait que les gens seront rassemblés et conduits après leur résurrection vers le lieu du rassemblement.

- Le Jour dernier : il débute par la sortie des gens de leur tombe et finit par l'établissement des gens du Paradis au Paradis et des gens de l'enfer dans le feu de l'enfer. On mentionne ici la parole de Allāh ta`ālā dans la sourate Al-Ma`ārij :

﴿ فِي يَوْمٍ كَانَ مِقْدَارُهُ خَمْسِينَ أَلْفَ سَنَةٍ ﴾

(fī yawmin kāna miqdārouhou khamsīna 'alfa sanah) [70/4]

qui signifie: « En un Jour dont la durée sera de cinquante mille ans. »

- Le jugement : c'est l'exposition à chacun de ses propres actes.

- La récompense : c'est la rétribution par ce qui réjouira le croyant et qu'il recevra dans l'au-delà pour ses bonnes actions.

- Le châtiment : c'est ce qui affligera l'esclave ce jour-là, comme le fait d'entrer en enfer et les punitions moindres que cela pour ses désobéissances.

- La balance : les actes des esclaves seront pesés sur la balance au Jour du jugement.

- L'enfer : à savoir la géhenne, qui est la demeure préparée pour le châtiment des mécréants et de certains musulmans désobéissants. L'enfer est déjà créé actuellement et ne cessera jamais d'exister pour l'éternité.

On mentionne ici la parole de Allāh ta`ālā dans la sourate Al-Baqarah:

﴿ أُعِدَّتْ لِلْكَافِرِينَ ﴾

('ou`iddat lil-kāfirīn) (2/24)

qui signifie : « Il a été préparé pour les mécréants. » En mentionnant le point d'argumentation, à savoir que ce qui « a été préparé » existe déjà.

Et on mentionne ici la parole de Allāh ta`ālā dans la sourate Al-'Aḥzāb:

﴿ إِنَّ اللَّهَ لَعَنَ الْكَافِرِينَ وَأَعَدَّ لَهُمْ سَعِيرًا خَالِدِينَ فِيهَا أَبَدًا لَّا يَجِدُونَ وَلِيًّا وَلَا نَصِيرًا ﴾ 

(inna l-Lāha la`ana l-kāfirīna wa'a`adda lahoum sa`īrā khālidīna fīhā 'abadā lā yajidoūna waliyyan wa lā naṣīrā) [33/64-65] 

qui signifie : « Certes, Dieu a maudit les mécréants et a préparé pour eux un feu ardent, dans lequel ils resteront éternellement; ils ne trouveront ni allié ni sauveur. »

- Le pont : il surplombe l'enfer et les gens y parviendront pour le traverser. Ce sont les actes des gens qui les porteront. L'une de ses extrémités est sur la terre changée et l'autre du côté du Paradis après l'enfer.

- Le bassin : Dieu y a réservé une boisson pour les gens du Paradis. Ils en boiront après avoir traversé le pont et avant d'entrer au Paradis, et n'auront alors plus jamais soif.

- L'intercession : les intercesseurs demanderont dans l'au-delà à Dieu pour certains désobéissants musulmans, que le châtiment leur soit épargné; elle n'aura lieu qu'en faveur des musulmans.

On mentionne ici la parole du Prophète :

« شَفَاعَتِي لِأَهْلِ الكَبَائِرِ مِنْ أُمَّتِي »

(chafā`ati li'ahli l-kabā'iri min 'oummatī)

qui signifie : « Mon intercession est destinée aux grands pécheurs de ma communauté. » Rapporté par Al-Ḥākim qui l'a jugé ṣaḥīḥ.

Et on mentionne ici qu'il n'y aura pas d'intercession pour les mécréants au Jour du jugement preuve en est la parole de Allāh ta`ālā dans la sourate Al-'Anbiyā':

﴿ وَلَا يَشْفَعُونَ إِلَّا لِمَنِ ارْتَضَى ﴾ 

(wa lā yachfa`oūna 'il-lā limani rtaḍā) [21/28]

qui signifie: « Ils n'intercèderont qu'en faveur de ceux dont Dieu a agréé [la foi] » c'est-à-dire ceux qui auront accepté le témoignage qu'il n'est de dieu que Dieu.

- Le Paradis : c'est la résidence que Dieu a préparée pour la félicité des musulmans. Il est déjà créé actuellement et ne cessera jamais d'exister pour l'éternité.

On mentionne ici la parole de Allāh ta`ālā dans la sourate 'Ali `Imrān:

﴿ وَسَارِعُوا إِلَى مَغْفِرَةٍ مَن رَّبِّكُمْ وَجَنَّةٍ عَرْضُهَا السَّمَاوَاتُ وَالْأَرْضُ أُعِدَّتْ لِلْمُتَّقِينَ ﴾

(wa sāri`oū 'ilā maghfiratin min rabbikoum wa jannatin `arḍouha s-samāwātou wa l-'arḍou 'ou`iddat li l-mouttaqīn) (3/133)

qui signifie: « Empressez-vous pour obtenir un pardon de la part de votre Seigneur et un Paradis large comme les cieux et la terre, qui a été préparé pour ceux qui se sont préservés d'adorer autre que Dieu. » En mentionnant le point d'argumentation, à savoir que ce qui « a été préparé » existe déjà.

Et on mentionne ici la parole de Allāh ta`ālā dans la sourate An-Niçā':

﴿ وَمَن يُطِعِ اللَّهَ وَرَسُولَهُ يُدْخِلْهُ جَنَّاتٍ تَجْرِي مِن تَحْتِهَا الْأَنْهَارُ خَالِدِينَ فِيهَا وَذَلِكَ الْفَوْزُ الْعَظِيمُ ﴾

(wa man youṭi`i l-Lāha wa raçoūlahoū youdkhilhou jannātin tajrī min tahtiha l-'anhārou khālidīna fīhā wa dhālika l-fawzou l-`aḍḥīm) (4/13)

qui signifie: « Celui qui obélt à Allāh et à Son messager, Allāh le fera entrer dans des jardins sous lesquels coulent des fleuves, ils y demeureront éternellement et c'est cela la grande réussite. »

Le fait de voir Allah ta'ala avec les yeux dans l'au-delà: à savoir que cette vision est une réalité et sera réservée aux croyants. Alors qu'ils seront au Paradis, ils verront Dieu sans comment, ni en-droit, ni direction, ni similitude, tout comme l'a dit explicitement l'Imam Abou Ḥanīfah, que Dieu l'agrée, non pas comme sont vues les créatures, parce que les créatures sont dans une direction par rapport à celui qui les voit. Seulement, ce sont les croyants qui seront dans leur endroit au Paradis. Ils verront Dieu alors que Dieu est sans endroit.

[ L'Imam Abou Ḥanīfah, que Dieu l'agrée a dit dans Al-Fiqhou l-'Akbar : 

« والله تعالى يرى فى الآخرة ويراه المؤمنون وهم فى الجنة بأعين رؤوسهم بلا تشبيه ولا كيفية ولا كمية ولا يكون بينه وبين خلقه مسافة »

(wa l-Lāhou ta`ālā yourā fi l-'ākhirati wa yarāhou l-mou'minoūna wa houm fi l-jannati bi'a`youni rou'oūcihim bilā tachbīh wa lā kayfiyyah, wa lā kammiyyah, wa lā yakoūnou bay-nahoū wa bayna khalqihī maçāfah)

qui signifie: « Allāh ta`ālā sera vu dans l'au-delà et les croyants Le verront alors qu'ils seront au Paradis, avec les yeux de leur tête sans L'assimiler aux créatures, sans comment et sans quantité, et sans qu'il y ait entre Lui et Ses créatures de distance. » Fin de citation Cf. Charḥou Kitābi l-Fiqhi l-'Akbar de Moullā `Aliyy Al-Qāri, Dar Al-Koutoub Al-`Ilmiyyah, première édition, page 119. ]

- L'éternité en enfer ou au Paradis : il est un devoir de croire que les croyants resteront éternellement au Paradis, et que les mécréants resteront éternellement en enfer et qu'il n'y aura plus jamais de mort après cela.

Il y a aussi la croyance:

- aux anges de Dieu : il est un devoir de croire en l'existence des anges de Allāh ta`ālā et qu'ils sont des esclaves honorés. Ils ne désobéissent pas aux ordres que Dieu leur donne et font ce qu'll leur ordonne; ils ne sont ni måles ni femelles, ils ne mangent pas et ne boivent pas, ils ne dorment pas et ne se reproduisent pas,

- en Ses envoyés, c'est-à-dire en Ses prophètes en ceux d'entre eux qui sont messagers, envoyés avec une loi charī`ah - nouvelle, et en ceux qui ne le sont pas. Un prophète non-messager, c'est un homme qui reçoit la révélation de suivre la loi - charī`ah - du messager qui l'a précédé, sans recevoir de jugement nouveau. Le premier messager de Dieu fut notre maître 'Ādam `alayhi s-salām et le dernier d'entre eux est notre maître Mouḥammad,

- en les Livres de Dieu : les plus connus sont au nombre de quatre : le Qour'ān, la Torah authentique - At-Tawrāt -, l'Évangile authentique - Al-'Injīl - et les Psaumes authentiques - Az-Zaboūr -,

- et en la prédestination et que le bien et le mal sont prédestinés par Dieu : il est également obligatoire d'avoir la croyance que tout ce qui arrive a lieu par la prédestination de Allāh ta`ālā. Il est aussi un devoir de se satisfaire de Sa prédestination ta`ālā sans se révolter contre Dieu quant à Sa prédestination du bien comme du mal, du doux comme de l'amer. Par conséquent, les choses prédestinées, qu'elles soient du bien comme du mal, ont lieu par la prédestination de Allāh ta`ālā, par Sa création et Sa volonté. Ce qui est bien parmi les choses prédestinées, nous l'aimons, et ce qui est mal parmi elles, nous le détestons. 

On mentionne ici la parole du Prophète :

« الإيمانُ أَنْ تُؤْمِنَ بِاللهِ وَمَلَائِكَتِهِ وَكُتُبِهِ وَرُسُلِهِ واليَوْمِ الآخِرِ وَتُؤْمِنَ بِالقَدَرِ خَيْرِهِ وشتره »

(al-'īmāmou 'an tou'mina bi l-Lāhi wa malā'ikatihi wa koutoubihi wa rouçoulihi wa l-yawmi -'ākhiri wa tou'mina bi l-qadari khayrihi wa charrih)

qui signifie : « La foi, c'est que tu croles en Dieu, en Ses anges, en Ses Livres, en Ses messagers, en le Jour dernier, et que tu croies en la prédestination et que le bien et le mal sont tous deux prédestinés. » [rapportée par Mouslim]

La foi en le message du Prophète comporte également la croyance qu'il est :

- le dernier des prophètes : il n'y aura donc pas de prophète après lui ni aucune abrogation de sa loi - charī`ah -. On mentionne ici la parole de Allāh ta`ālā dans la sourate Al-Aḥzāb :

﴿ وَخَاتَمَ النَّبِيِّينَ ﴾

(wa khātama n-nabiyyīn) (40/33)

qui signifie : « Et le dernier des Prophètes. » Et sa parole : 

« وَخُتِمَ بِي النَّبِيُّونَ »

(wa khoutima biya n-nabiyyoūn)

qui signifie : « Et [l'envoi] des prophètes a été scellé par mon envoi. » [rapportée par Mouslim]

- et le maître de tous les fils de 'Ādam, le meilleur être créé par Dieu et le plus élevé, par le rang et le degré, selon le jugement de Dieu. On mentionne ici que ceci fait l'objet de l'accord des savants et ceci est tiré d'un ḥadīth rapporté par At-Tirmidhiyy :

« أنا سيد ولد آدم يوم القيامة ولا فخر »

('ana sayyidou waladi 'Ādama yawma l-qiyāmati walā fakhr)

qui signifie : « Je suis le maître des fils de 'Ādam au jour dernier et je ne dis pas cela par prétention » c'est-à-dire qu'il ne dit pas cela par vanité mais bien pour citer les grâces que Allāh lui a accordées.

L'auteur, que Dieu lui fasse miséricorde, a dit : Il est un devoir de croire que chacun des prophètes de Dieu est obligatoirement caractérisé par la véracité, l'honnêteté et l'extrême intelligence. De ce fait, leur sont impossibles le mensonge, la trahison, la bassesse, le manque de sagesse, la stupidité, la lâcheté et tout ce qui serait de nature à repousser les gens d'accepter leur appel.

On mentionne ici la parole de Allāh ta`ālā dans la sourate Al-An`ām :

﴿ وَكُلًّا فَضَّلْنَا عَلَى الْعَالَمِينَ ﴾

(wa koullan faḍalnā `ala l-`ālamīn) (6/86)

ce qui signifie : « À tous, Nous leur avons accordé un degré supérieur au reste des mondes. »

Et sa parole :

 « مَا بَعَثَ اللهُ نَبِيًّا إِلَّا حَسَنَ الوَجْهِ حَسَنَ الصَّوْتِ وَإِنَّ نَبِيّكُمْ أَحْسَنُهُمْ وَجْهَا وَأَحْسَنُهُمْ صوتا »

(mā ba`atha Lāhou nabiyyan 'i-lā ḥaçana l-wajhi ḥaçana ṣawti wa'inna nabiyyakoum 'aḥsanouhoum wajhan wa'aḥsanouhoum ṣawtā)

qui signifie : Allāh n'a envoyé aucun prophète sans qu'il n'ait eu un beau visage et une belle voix, et certes, votre prophète est celui d'entre eux qui a le plus beau visage et la plus belle volx. » [rapportée par At-Tirmidhiyy]

Commentaire : Il est une obligation de croire que chacun des prophètes de Dieu est obligatoirement caractérisé par :

- la véracité : il est donc impossible qu'ils mentent, car le mensonge est un défaut incompatible avec le statut de prophète,

- l'honnêteté : il leur est donc impossible de trahir. Ainsi, ils ne trompent pas les gens s'ils viennent leur demander conseil et ils ne prennent pas leurs biens injustement,

- et l'extrême intelligence : tous les prophètes sont intelligents. La stupidité - c'est-à-dire la faiblesse de compréhension - est impossible à leur sujet, car elle ne sied pas à leur rang. En effet, Dieu a envoyé les prophètes pour qu'ils transmettent le message et apportent la preuve à ceux qui s'entêtent.

De ce fait, leur sont impossibles :

- le mensonge,

- la trahison,

- la bassesse : ils sont obligatoirement préservés de la bassesse qui est le caractère des gens abjects. Tout cela est impossible dans leur cas. Il n'y a donc personne parmi eux qui ait été vil, qui ait jeté des regards furtifs aux femmes ajnabiyyah' avec désir par exemple. ['ajnabiyyah: qui n'est pas une maḥram; une femme maḥram étant inépousable à jamais, en raison des liens de sang, d'allaitement ou de mariage.]

Il n'y a personne parmi eux qui ait volé ne serait-ce qu'un simple grain de raisin,

- le manque de sagesse à savoir le fait de se comporter contrairement à la sagesse, Il n'y a personne parmi les prophètes qui ait manqué de sagesse, qui ait dit des paroles grossières que l'âme réprouve,

- la stupidité: il n'y a personne parmi les prophètes :

- qui ait été faible d'esprit, à savoir incapable de donner la réplique à qui l'aurait contredit, ou qui ait eu une compréhension faible et qui, par conséquent, n'ait pas saisi d'emblée le sens d'une parole, en ne la comprenant qu'après qu'on la lui ait répétée plusieurs fois,

- la lâcheté: elle leur est impossible; toutefois, la crainte naturelle ne leur est pas impossible,

[Comme le mouvement de recul qu'un homme peut avoir lorsqu'il tombe soudainement sur un serpent. Allāh taʿālā dit:

قَالَ خُذْهَا وَلَا تَخَفْ سَنُعِيدُهَا سِيرَتَهَا الْأُولَى

[Ṭāhā 20/21] (qāla khoudh-hā wa lā takhaf sanouʿīdouha sīrataha l-´oūlā) ce qui signifie: « Il a dit Prends-le et n'aie pas peur, Nous le ramènerons à son état initial »]

- le lapsus linguæ dans le domaine religieux tout comme dans le domaine non religieux,

- et tout ce qui serait de nature à repousser les gens d'accepter leur appel, comme des maladies repoussantes, telles que le fait que des vers sortent de leur corps par exemple.

L'auteur, que Dieu lui fasse miséricorde, a dit: Ils sont obligatoirement préservés de la mécréance, des grands péchés, et des petits péchés de bassesse, avant l'avènement de leur mission de prophète tout comme après.

Commentaire: Ils sont obligatoirement préservés, totalement et sans faille:

- de la mécréance,

- des grands péchés,

- et des petits péchés de bassesse, qui comportent une bassesse et une indécence, comme de voler un grain de raisin,

tout cela avant l'avènement de leur mission de prophète tout comme après.

L'auteur, que Dieu lui fasse miséricorde, a dit: Il leur est toutefois possible [rarement] de commettre des petits péchés autres que ceux-là, mais ils sont immédiatement avertis afin qu'ils s'en repentent avant que d'autres ne les suivent en cela.

Commentaire: Il leur est donc possible [rarement] de commettre des petits péchés qui ne comportent pas de bassesse ni d'indécence, comme ce qui est advenu à notre maître ´Ādam. Mais si l'une de ces choses-là se produit, les prophètes sont alors immédiatement avertis afin qu'ils s'en repentent avant que d'autres gens de leur communauté ne re-fassent ce qu'ils ont fait, car ils sont des modèles pour les gens.

L'auteur, que Dieu lui fasse miséricorde, a dit: On sait dès lors que le statut de prophète n'est pas valable pour les frères de Yoūçouf qui ont, à l'exception de Binyāmīn, commis les actes de bassesse [mentionnés dans le Qour'ān).

Commentaire: On sait dès lors que le statut de prophète n'est pas valable pour les dix frères de Yoūçouf qui ont commis les actes ignobles mentionnés dans le Qour'ān ils ont frappé Yoūçouf 'alayhi s-salām et l'ont jeté dans un puits, et ils ont considéré que leur père Ya`qoūb 'alayhi s-salam aurait été insensé. Ce dernier point est de la mécréance. Les frères de Yoūçouf visés sont ses frères autres que Binyāmīn, car il n'a pas participé à ce qu'ils ont fait.

L'auteur, que Dieu lui fasse miséricorde, a dit: Les descendants du prophète Ya`qoūb mentionnés dans le Qour'ān par le terme 'Asbāṭ et qui ont reçu la révélation, sont ceux qui ont été élus au rang de prophète parmi la descendance des frères de Yoūçouf.

Commentaire: Les descendants du prophète Ya`qoūb mentionnés dans le Qour'ān par le terme 'Asbāṭ [pluriel de sibṭ], et qui ont reçu la révélation, ne sont pas ceux qui ont fait du tort à notre maître Yoūçouf; ce sont au contraire des hommes qui ont reçu la révélation prophétique parmi la descendance de ses frères. En effet, il y a eu dans leur descendance des hommes à qui le statut de prophète a été accordé. Dans la langue arabe, le terme sibṭ désigne aussi bien l'enfant que les descendants de l'enfant.

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