L’innocence du Prophète de Dieu, Youçouf - Joseph. Discours du vendredi

بِسمِ اللهِ الرَّحمـنِ الرَّحِيم

Bismi l-Lāhi r-Raḥmāni r-Raḥîm

الحمد لله والصلاة والسلام على سيدنا محمّد رسول الله يا أيّها الذين آمنوا اتّقوا الله

Al-ḥamdou lil-Lāhi wa ṣ–ṣalātou wa s-salāmou `alā sayyidinā Mouḥammad, raçoūli l-Lāh ; yā ‘ayyouha l-Ladhīna ‘āmanou t-taqou l-Lāh.

Louanges à Dieu, nous Le louons, nous recherchons Son aide, nous demandons Son pardon, nous recherchons Sa bonne guidée. Nous demandons à Dieu à ce qu’Il nous préserve du mal de nos âmes et de nos mauvaises œuvres.

Celui que Dieu guide, c’est lui le bien guidé, et celui que Dieu égare, tu ne lui trouveras personne pour le guider. Je témoigne qu’il n’est de dieu que Dieu, Lui seul n’a pas d’associé, Il n’a pas de semblable, Il n’a pas d’équivalent. Quoi que tu imagines en ton esprit, Dieu n’est pas ainsi. Celui qui attribue à Dieu un des sens des humains a commis une mécréance.

Je témoigne que notre maître, notre bien aimé, notre guide, celui qui nous réjouit le cœur, محمّد Mouḥammad qui est l’esclave de Dieu et Son messager, celui qui L’a élu, celui qu’Il agrée le plus. Dieu l’a envoyé avec la bonne guidée, avec la religion de vérité, en tant que guide annonciateur de bonne nouvelle, avertisseur de châtiment, appelant à la religion agréée par Dieu, tel un flambeau éclatant de lumière. Par lui Dieu a guidé la communauté, il a levé le voile de l’obscurité, il a fait sortir les gens des ténèbres vers la lumière. Que Dieu le rétribue par ce dont Il a rétribué chacun de Ses prophètes pour sa communauté. Ô Dieu, honore et élève davantage en degré notre maître محمّد Mouḥammad ainsi que sa famille et ses compagnons bons et purs et tous ceux qui les ont suivis parfaitement jusqu’au Jour du jugement.

Après quoi, esclaves de Dieu, je me recommande à moi-même et je vous recommande de faire preuve de piété à l’égard de Dieu العَظِيم Al-`Aḍḥīm. Craignez Dieu le Seigneur des mondes.

Dieu تعالى dit dans le قرآن Qour’ān honoré, dans la sourate يوسف Yoūçouf :

﴿ ۞لَّقَدۡ كَانَ فِي يُوسُفَ وَإِخۡوَتِهِۦٓ ءَايَٰتٞ لِّلسَّآئِلِينَ ٧ ﴾

(laqad kāna fī yoūçoufa wa’ikhwatihī ‘āyātoun lis-sā’ilīn)

ce qui signifie : « Vous avez en la personne de يوسف Yoūçouf et de ses frères des signes pour ceux qui interrogent [à propos de leurs nouvelles]. »

Nous allons parler aujourd’hui, chers bien-aimés, d’une partie de la vie d’un prophète éminent parmi les prophètes de Dieu honorables, qui est notre maître يوسف Yoūçouf عليه السلام. Il fait partie des prophètes les plus célèbres des descendants de إسرائيل Isrā’īl. La mention de son récit est parvenue dans le قرآن Qour’ān honoré et sans entrer dans le détail, je voudrais dans mon discours d’aujourd’hui attirer l’attention sur l’innocence de ce prophète, pur de ce qui lui a été attribué, puisque certains ont prétendu qu’il aurait voulu faire la fornication et qu’il aurait pris, avec la femme du `Azīz –le Haut dignitaire–, la position que l’homme prend avec son épouse, et d’autres choses encore qui ne sont pas dignes de lui.

Cela nous a donc amenés à prendre sa défense, à défendre ce prophète pur. Ainsi, nous disons que parmi ce qu’il est un devoir de croire, il y a que Dieu a préservé Son prophète يوسف Yoūçouf عليه السلام. Il l’a exempté de la débauche et Il l’en a protégé tout comme Il en a protégé tous les prophètes. C’est donc un devoir d’innocenter le prophète de Dieu يوسف Yoūçouf عليه السلام d’avoir commis la fornication et d’avoir envisagé de la commettre étant donné que la fornication n’est pas digne du plus simple des croyants, plus encore, celui qui la commet mérite une punition terrible ! Il n’est pas du tout valable d’attribuer pareille chose à un prophète pur ! Donc qu’aucun doute ne vienne embarrasser ton cœur à ce sujet, en effet l’état des prophètes de Dieu n’est pas comme l’état dans lequel peut se retrouver le commun des gens.

Et Dieu تعالى dit, dans sourate الأَنعَام Al‘An`ām, après avoir mentionné un certain nombre d’entre eux :

﴿ وَكُلّٗا فَضَّلۡنَا عَلَى ٱلۡعَٰلَمِينَ ﴾

(wakoullan faḍḍalnā `ala l-`ālamīn)

ce qui signifie : « Chacun d’eux, Nous leur avons accordé un degré supérieur au reste des créatures. » Les actes ignobles ne sont donc pas dignes de ceux à qui Dieu a accordé ce mérite éminent.

Le résumé de notre propos, c’est que يوسف Yoūçouf عليه السلام a grandi dans la maison du Haut dignitaire et ministre d’Égypte en y étant honoré. Il était d’une beauté extrême et lorsqu’il est devenu un jeune homme, l’épouse de ce haut dignitaire est tombée très amoureuse de lui. Elle-même était une femme extrêmement belle, de haut rang et en pleine jeunesse ; elle voulait faire la fornication et a déployé une ruse pour se retrouver seule à seul avec lui. Elle a verrouillé les portes, s’est apprêtée et a revêtu ses plus beaux vêtements et elle l’a appelé à elle sans aucune pudeur. Cependant il a refusé et s’en est abstenu avec la plus ferme détermination, demandant à Dieu la préservation de commettre pareil péché.

Dieu تعالى dit dans la sourate يوسف Yoūçouf :

﴿ وَرَٰوَدَتۡهُ ٱلَّتِي هُوَ فِي بَيۡتِهَا عَن نَّفۡسِهِۦ وَغَلَّقَتِ ٱلۡأَبۡوَٰبَ وَقَالَتۡ هَيۡتَ لَكَۚ قَالَ مَعَاذَ ٱللَّهِۖ ﴾

(warāwadat-hou l-latī houwa fī baytihā `an nafsihī waghallaqati l-’abwāba waqālat hayta laka qāla ma`ādha l-Lāh)

ce qui signifie : « Celle dans la maison dans laquelle il se trouvait a essayé de l’attirer, elle a verrouillé les portes et lui a dit : “Viens à moi” et il a dit : “Que Dieu m’en préserve.” »

Elle, elle a insisté pour commettre la fornication mais il lui a tourné le dos. Alors elle a attrapé son vêtement par derrière, sa chemise s’est déchirée, et elle l’a rattrapé ; lui a couru vers la porte tandis que son époux arrivait à ce moment-là. Elle a menti et a attribué à يوسف Yoūçouf عليه السلام d’avoir tenté de la séduire. Dieu تعالى dit dans cette même sourate :

﴿ وَٱسۡتَبَقَا ٱلۡبَابَ وَقَدَّتۡ قَمِيصَهُۥ مِن دُبُرٖ وَأَلۡفَيَا سَيِّدَهَا لَدَا ٱلۡبَابِۚ قَالَتۡ مَا جَزَآءُ مَنۡ أَرَادَ بِأَهۡلِكَ سُوٓءًا إِلَّآ أَن يُسۡجَنَ أَوۡ عَذَابٌ أَلِيمٞ قَالَ هِيَ رَٰوَدَتۡنِي عَن نَّفۡسِيۚ وَشَهِدَ شَاهِدٞ مِّنۡ أَهۡلِهَآ إِن كَانَ قَمِيصُهُۥ قُدَّ مِن قُبُلٖ فَصَدَقَتۡ وَهُوَ مِنَ ٱلۡكَٰذِبِينَ وَإِن كَانَ قَمِيصُهُۥ قُدَّ مِن دُبُرٖ فَكَذَبَتۡ وَهُوَ مِنَ ٱلصَّـٰدِقِينَ ﴾

(wastabaqa l-bāba waqaddat qamīṣahoū min doubourin wa’alfayā sayyidahā lada l-bābi qālat mā jazā’ou man ‘arāda bi’ahlika soū’an ‘il-lā ‘an yousjana ‘aw `adhāboun ‘alīm qāla hiya rāwadatnī `an nafsī wachahida chāhidoun min ‘ahlihā ‘in kāna qamīṣouhoū qoudda min qouboulin faṣadaqat wahouwa mina l-kādhibīn wa’in kāna qamīṣouhoū qoudda min doubourin fakadhabat wahouwa mina ṣ–ṣādiqīn)

ce qui signifie : « Ils s’empressèrent tous deux en direction de la porte et elle déchira sa chemise par derrière. Ils se retrouvèrent face à son mari devant la porte. Elle lui dit alors : “Quelle punition à celui qui a voulu faire du tort à ta femme si ce n’est d’être emprisonné ou d’être supplicié ?” Il dit : “C’est elle qui a essayé de m’attirer” et un témoin de sa famille dit : “Si sa chemise est déchirée par devant alors elle a dit vrai et c’est lui qui fait partie des menteurs ; mais si sa chemise est déchirée par derrière, elle a menti et c’est lui qui fait partie des véridiques.” »

Dans le tafsīr de Aṭ–Ṭabariyy, ce témoin était un enfant au berceau que Dieu تعالى a fait parler :

﴿ فَلَمَّا رَءَا قَمِيصَهُۥ قُدَّ مِن دُبُرٖ قَالَ إِنَّهُۥ مِن كَيۡدِكُنَّۖ إِنَّ كَيۡدَكُنَّ عَظِيمٞ ﴾

(falammā ra’ā qamīṣahoū qoudda min doubourin qāla ‘innahoū min kaydikounna ‘inna kaydakounna `aḍḥīm)

ce qui signifie : « Et quand il vit que sa chemise était déchirée par derrière, il a dit : “C’est certes encore une de vos ruses, certes vos ruses sont graves. » C’est-à-dire que lorsque son propre époux a vu cela, il a dit ce qu’il a dit. Il a su que c’était encore un de leurs stratagèmes. Son époux dit ensuite : 

﴿ يُوسُفُ أَعۡرِضۡ عَنۡ هَٰذَاۚ وَٱسۡتَغۡفِرِي لِذَنۢبِكِۖ إِنَّكِ كُنتِ مِنَ ٱلۡخَاطِ‍ِٔينَ ﴾

(yoūsoufou ‘a`riḍ `an hādhā wastaghfirī lidhanbiki ‘innaki kounti mina l-khāṭī’īn)

ce qui signifie : « “يوسف Yoūçouf, dissimule cela, et toi [c’est-à-dire elle] demande pardon pour ton péché certes tu fais partie de celles qui ont commis un péché.” » Ceci était encore une autre preuve de l’innocence de يوسف Yoūçouf mais devant l’argument éclatant de sa chasteté, la femme du haut dignitaire ne put rien faire d’autre que de reconnaître la chasteté de يوسف Yoūçouf. Dieu تعالى dit :

﴿ قَالَتِ ٱمۡرَأَتُ ٱلۡعَزِيزِ ٱلۡـَٰٔنَ حَصۡحَصَ ٱلۡحَقُّ أَنَا۠ رَٰوَدتُّهُۥ عَن نَّفۡسِهِۦ وَإِنَّهُۥ لَمِنَ ٱلصَّـٰدِقِينَ ﴾

(qālati mra’atou l-`azīzi l-’āna ḥaṣ–ḥaṣa l-ḥaqqou ‘anā rāwattouhoū `an nafsihī wa’innahoū lamina ṣ–sādiqīn

ce qui signifie : « L’épouse du haut dignitaire dit: “Maintenant la vérité est apparue au grand jour, c’est bien moi qui ait essayé de le tenter quant à lui il est au nombre de ceux qui sont véridiques.” »

Il suffit comme preuve de l’innocence de ce prophète honoré qu’il se soit innocenté lui-même, comme en témoigne le Livre de Dieu par Sa parole :

﴿ هِيَ رَٰوَدَتۡنِي عَن نَّفۡسِيۚ ﴾

(hiya rāwadatnī `an nafsī)

ce qui signifie : « C’est elle qui a tenté de m’attirer » et il n’y a pas de doute à propos de sa véracité et de sa préservation ainsi que tous les prophètes qui sont préservés du mensonge et de la calomnie.

Et si quelqu’un disait après toutes ces indications : « Alors que signifie la parole de Dieu dans la sourate يوسف Yoūçouf :

﴿ وَلَقَدۡ هَمَّتۡ بِهِۦۖ وَهَمَّ بِهَا لَوۡلَآ أَن رَّءَا بُرۡهَٰنَ رَبِّهِۦۚ كَذَٰلِكَ لِنَصۡرِفَ عَنۡهُ ٱلسُّوٓءَ وَٱلۡفَحۡشَآءَۚ إِنَّهُۥ مِنۡ عِبَادِنَا ٱلۡمُخۡلَصِينَ﴾

(walaqad hammat bihī wahamma bihā lawlā ‘an ra’ā bourhāna rabbihī kadhālika linaṣrifa `anhou s-soū’a wal-faḥchā’a ‘innahoū min `ibādina l-moukhlaṣīn

ce qui signifie : « Elle a voulu [faire la fornication] avec lui et s’il n’avait pas eu la preuve de son Seigneur, il l’aurait envisagé. Ainsi Nous avons détourné de lui le mal et la vilénie, certes il fait partie de nos esclaves élus. »

La réponse à donner est la suivante : le meilleur de ce qui a été dit pour expliquer ce verset est de dire que elle, elle a envisagé [de faire la fornication] avec lui mais lui n’a pas envisagé cela du tout. Et s’il n’avait pas vu la preuve de la part de son Seigneur, il l’aurait envisagé ; toutefois, aucune éventualité de faire la fornication ne lui est venue à l’esprit parce que Dieu lui avait montré Sa preuve, et la preuve, c’est la préservation –al-`iṣmah–, c’est-à-dire la protection totale, sans faille. Cette explication a été indiquée par AlQourṭoubiyy dans son Jāmi` ainsi que d’autres que lui.

Comment attribuer à يوسف Yoūçouf le fait de rechercher la fornication alors que Dieu l’en a innocenté dans Son Livre ?! Y compris par la langue de la femme du Haut Dignitaire ! Dieu dit en informant au sujet de cette femme qu’elle a dit :

﴿ وَلَقَدۡ رَٰوَدتُّهُۥ عَن نَّفۡسِهِۦ فَٱسۡتَعۡصَمَۖ ﴾

(walaqad rāwadttouhoū `an nafsihī fāsta`ṣam)

ce qui signifie : « C’est moi qui ai essayé de le tenter mais il s’est abstenu. » Ce verset a indiqué que c’était elle qui avait voulu faire la fornication et avait œuvré pour cela et que lui, avait refusé cela fermement.

Attache-toi fermement à cette explication ! Attache-toi à l’innocence de يوسف Yoūçouf d’avoir voulu faire la fornication, d’avoir été tenté de la faire et garde-toi d’attribuer la volonté de commettre la fornication et l’intention de la faire à un prophète honorable, car c’est de l’égarement, cela revient à sortir de la religion, alors prends garde ! Prends bien garde !

Ayant tenu mes propos, je demande à Dieu qu’Il me pardonne ainsi qu’à vous.

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