Tafsir & Exégèse de Sourate Al-Qiyamah - Coran en français

بِسْمِ اللهِ الرَّحْمَنِ الرَّحِيم

Bismi l-Lāhi r-Raḥmāni r-Raḥīm | Au nom de Allāh, ar-Raḥmāni r-Raḥīm.

Le terme "Allāh" est le nom propre de l'Être nécessairement existant, digne de toutes les louanges, et il n'est pas dérivé. "Ar-Raḥmān" fait partie des noms spécifiques à Allāh; il signifie que Sa miséricorde englobe le croyant et le non-croyant dans ce bas monde. Cependant, Il ne fait miséricorde qu'aux croyants dans l'au-delà, comme il est dit dans sourat Al-'A^rāf/156 qui signifie: "Et Ma miséricorde englobe toute chose; Je la réserverai pour ceux qui ont évité la mécréance." "Ar-Raḥīm" est Celui Qui fait miséricorde aux croyants, comme Allāh dit dans sourat Al-'Aḥzāb/43 ce qui signifie: "Et Il est Miséricordieux envers les croyants." "Ar-Raḥmān" est plus éloquent que "Ar-Raḥīm" car l'augmentation dans la structure indique une augmentation dans le sens

Sourate Al-Qiyamah (75) est mecquoise et elle est de 40 'āyah

{ لا أُقْسِمُ بِيَوْمِ الْقِيَامَةِ (1) }

[75:1] Lā 'uqsimu bi-yawmi al-qiyāmah

Je jure par le Jour de la Résurrection !

La particule "Lā" (la) sert à renforcer le serment. Allāh تعالى jure par le Jour de la Résurrection pour en affirmer la grandeur. Ce Jour est celui de la résurrection, du rassemblement des hommes, et des autres événements de l'au-delà.

{ وَلا أُقْسِمُ بِالنَّفْسِ اللَّوَّامَةِ (2) }

[75:2] Wa lā 'uqsimu bi-n-nafsi al-lawwāmah

Et Je jure par l'âme qui ne cesse de se blâmer.

"Lā" (la) a le même sens que dans le verset précédent. L'âme qui se blâme est celle qui se réprimande pour avoir délaissé l'obéissance et autres actions pieuses. Pour cette raison, elle est louable, et c'est pourquoi Allāh a juré par elle. D'autres ont dit que c'est l'âme qui se blâme pour ce qu'elle a manqué, et qui regrette le mal qu'elle a fait et le bien qu'elle n'a pas accompli en quantité suffisante.

{ أَيَحْسَبُ الإِنسَانُ أَلَّنْ نَجْمَعَ عِظَامَهُ (3) }

[75:3] 'A-yaḥsabu al-'insānu 'allan najma^a ^iḍhāmah

L'être humain pense-t-il que Nous ne réunirons jamais ses os ?

Ce verset fait référence à l'être humain, au mécréant qui renie la résurrection. Ibn ^Abbās a dit qu'il s'agit d'Abū Jahl. Allāh se demande s'il pense que Nous ne pourrons pas rassembler ses os après qu'ils se seront décomposés, transformés en poussière et dispersés par le vent aux quatre coins de la terre.

{ بَلَى قَادِرِينَ عَلَى أَنْ نُسَوِّيَ بَنَانَهُ (4) }

[75:4] Balā qādirīna ^alā 'an nusawwiya banānah

Si ! Nous sommes capables de remettre ses phalanges en l'état.

"Balā" (Si !) signifie que Nous sommes capables de les rassembler. Le verset mentionne les os, même si le sens est de reconstituer l'être humain et de rassembler ses parties dispersées, car les os sont le squelette de la création, et l'homme ne peut être reconstitué sans eux. "Qādirīn" (Nous sommes capables) de les rassembler et de faire mieux encore, "ala an nusawwiya banānah" (de remettre ses phalanges en l'état). Les "banān" sont les doigts des mains et des pieds. Allāh pourrait les fondre en un seul bloc, comme le sabot d'un chameau ou d'un âne, de sorte qu'il devrait manger avec sa bouche comme les autres bêtes. Mais Allāh a séparé les doigts de sa main pour qu'il puisse prendre, saisir et tenir des objets. On a dit que ce verset fait également allusion au fait que les empreintes digitales de chaque personne sont uniques, bien que les doigts soient similaires.

{ بَلْ يُرِيدُ الإِنسَانُ لِيَفْجُرَ أَمَامَهُ (5) }

[75:5] Bal yurīdu al-'insānu li-yaf-jura 'amāmah

Mais l'être humain veut continuer à commettre le mal sans se soucier de ce qui l'attend.

C'est-à-dire que l'être humain recherche ses passions et ses désobéissances et persiste dans son vice pour l'avenir, sans que rien ne l'en détourne. Il remet sa repentance à plus tard. Ibn ^Abbās a dit : "Je me repentirai plus tard, je ferai le bien plus tard." (Rapporté par Al-Bukhārī). Le mot "amāmah" (devant lui) est un adverbe de lieu utilisé ici pour le temps. On a également dit que le mécréant renie ce qui l'attend, à savoir la résurrection et le jugement.

{ يَسْأَلُ أَيَّانَ يَوْمُ الْقِيَامَةِ (6) }

[75:6] Yas'alu 'ayyāna yawmu al-qiyāmah

Il interroge : "Quand aura lieu le Jour de la Résurrection ?"

Il demande : "Quand est le Jour de la Résurrection ?" Son interrogation est une moquerie, une marque de reniement et d'entêtement.

{ فَإِذَا بَرِقَ الْبَصَرُ (7) }

[75:7] Fa-'idhā bariqa al-baṣar

Quand la vue sera frappée de stupeur,

C'est-à-dire que le regard du mécréant sera figé le Jour de la Résurrection, sans cligner des yeux, face aux choses étonnantes qu'il voit et qu'il traitait de mensonges dans ce bas monde.

{ وَخَسَفَ الْقَمَرُ (8) }

[75:8] Wa khasafa al-qamar

Et que la lune sera éclipsée,

C'est-à-dire qu'elle s'assombrira et perdra sa lumière.

{ وَجُمِعَ الشَّمْسُ وَالْقَمَرُ (9) }

[75:9] Wa jumi^a ash-shamsu wa al-qamar

Et que le soleil et la lune seront réunis,

C'est-à-dire que leur lumière sera retirée simultanément. On a aussi dit qu'ils seront réunis en sortant du couchant, et qu'ils apparaîtront noirs et enroulés. On a aussi dit qu'ils seront rassemblés et jetés dans le feu.

{ يَقُولُ الإِنسَانُ يَوْمَئِذٍ أَيْنَ الْمَفَرُّ (10) }

[75:10] Yaqūlu al-'insānu yawma'idhin 'ayna al-mafarr

L'être humain dira ce jour-là : "Où fuir ?"

Le mécréant qui reniait l'au-delà dira "yawma'idhin" (ce jour-là), c'est-à-dire le Jour de la Résurrection, quand il verra ses horreurs et voudra fuir : "ayna al-mafarr" (où fuir ?).

{ كَلاَّ لا وَزَرَ (11) }

[75:11] Kallā lā wazar

Non ! Il n'y a pas de refuge !

C'est un rejet de sa demande de fuite. "Lā wazar" signifie : il n'y a rien pour se réfugier, que ce soit une montagne, une forteresse, un homme ou autre chose.

{ إِلَى رَبِّكَ يَوْمَئِذٍ الْمُسْتَقَرُّ (12) }

[75:12] 'Ilā rabbika yawma'idhin al-mustaqarr

C'est selon le jugement de ton Seigneur, ce jour-là, que sera le lieu de la demeure.

Cela signifie : c'est selon le jugement de Allāh et Sa volonté que "al-mustaqarr" (le lieu de la demeure), c'est-à-dire leur lieu de séjour, sera le paradis ou l'enfer.

{ يُنَبَّؤُاْ الإِنسَانُ يَوْمَئِذٍ بِمَا قَدَّمَ وَأَخَّرَ (13) }

[75:13] Yunabba'u al-'insānu yawma'idhin bimā qaddama wa 'akhkhar

Ce jour-là, l'être humain sera informé de ce qu'il a accompli et de ce qu'il a laissé.

"Yunabba'u al-'insānu" (l'être humain sera informé), c'est-à-dire le fils de 'Ādam, qu'il soit vertueux ou pervers, "yawma'idhin bimā qaddama wa 'akhkhar" (ce jour-là de ce qu'il a accompli et de ce qu'il a laissé). Cela signifie de ce qu'il a accompli comme bonne ou mauvaise œuvre, ou de la mauvaise ou bonne tradition qu'il a laissée et qui sera pratiquée après lui.

{ بَلِ الإِنسَانُ عَلَى نَفْسِهِ بَصِيرَةٌ (14) }

[75:14] Bal al-'insānu ^alā nafsihi baṣīrah

En réalité, l'être humain est témoin contre sa propre personne.

C'est-à-dire qu'il est son propre témoin, car ses membres témoigneront contre lui : ses mains pour ce qu'elles ont saisi, ses pieds pour ce qu'ils ont parcouru, ses yeux pour ce qu'ils ont vu. D'autres interprétations ont été données.

{ وَلَوْ أَلْقَى مَعَاذِيرَهُ (15) }

[75:15] Wa law 'alqā ma^ādhīrah

Même s'il présente ses excuses.

"Al-'ilqā" ici signifie la parole. "Ma^ādhīrah" signifie : ses excuses. Le sens est que même s'il s'excuse par la parole et invoque toutes les excuses possibles pour se défendre, il n'y a pas de bénéfice pour lui, car il est le témoin contre sa propre personne, et la preuve est évidente contre lui.

{ لا تُحَرِّكْ بِهِ لِسَانَكَ لِتَعْجَلَ بِهِ (16) }

[75:16] Lā tuḥarrik bihi lisānaka li-ta^jala bih

Ne remue pas ta langue pour te hâter de le mémoriser.

C'est une parole adressée au prophète صلى الله عليه وسلم. "Lā tuḥarrik yā Muḥammad bihi lisānaka" (Ne remue pas ta langue, Ô Muḥammad), c'est-à-dire avec le Coran, "li-ta^jala bihi" (pour te hâter de le mémoriser), c'est-à-dire le Coran. Al-Bukhārī a rapporté selon Ibn ^Abbās que lorsque la Révélation descendait sur le Messager de Allāh صلى الله عليه وسلم, il remuait sa langue avec le Coran, voulant le mémoriser. Alors, Allāh a révélé : { Lā tuḥarrik bihi lisānaka li-ta^jala bih }.

{ إِنَّ عَلَيْنَا جَمْعَهُ وَقُرْآنَهُ (17) }

[75:17] 'Inna ^alaynā jam^ahu wa qur'ānah

C'est à Nous de le rassembler et de le faire réciter.

"Jam^ahu" (le rassembler), c'est-à-dire dans ta poitrine, "wa qur'ānah" (et de le faire réciter), c'est-à-dire que tu le lises. Le sens est que tu le réciteras après que Nous l'aurons rassemblé dans ta poitrine.

{ فَإِذَا قَرَأْنَاهُ فَاتَّبِعْ قُرْآنَهُ (18) }

[75:18] Fa-'idhā qara'nāhu fa-t-tabi^ qur'ānah

Et quand l'ange le récite sous Notre ordre, suis sa récitation.

"Fa-'idhā qara'nahu", c'est-à-dire quand l'ange qui transmettra le Coran de notre part le récitera, "fa-t-tabi^ qur'ānah" (suis sa récitation), c'est-à-dire écoute sa récitation. Le prophète صلى الله عليه وسلم écoutait d'abord, puis il lisait. Ibn ^Abbās a dit : "Qara'nāhu" signifie : Nous l'avons expliqué. "Fa-t-tabi^" signifie : mets-le en pratique. (Rapporté par Al-Bukhārī). D'autres ont interprété que lorsque Allāh l'a rassemblé pour lui dans sa poitrine, il devait le mettre en pratique.

{ ثُمَّ إِنَّ عَلَيْنَا بَيَانَهُ (19) }

[75:19] Thumma 'inna ^alaynā bayānah

Puis c'est à Nous d'en faire l'explication.

C'est-à-dire : l'explication de ce qu'il contient, du licite et de l'illicite, ainsi que de ses jugements. Ibn ^Abbās رضي الله عنهما a dit : "C'est à Nous de le rendre clair par ta langue."

Après avoir adressé ces paroles au prophète صلى الله عليه وسلم, Allāh revient à l'état de l'être humain mentionné précédemment, qui renie la résurrection et dont la préoccupation n'est que l'obtention des biens éphémères de ce monde, et non pas de la rétribution de l'au-delà qu'il renie. Allāh تعالى dit alors :

{ كَلاَّ بَلْ تُحِبُّونَ الْعَاجِلَةَ (20) }

[75:20] Kallā bal tuḥibbūna al-^ājilah

Non ! C'est plutôt que vous aimez le bas monde

C'est une réfutation de leurs paroles, signifiant que ce n'est pas ce que vous prétendez. "Bal tuḥibbūna al-^ājilah" (Mais vous aimez le bas monde), c'est-à-dire que vous êtes des gens dominés par l'amour des plaisirs de ce bas monde.

{ وَتَذَرُونَ الآخِرَةَ (21) }

[75:21] Wa tadharūna al-'ākhirah

Et vous délaissez l'au-delà.

C'est-à-dire : vous abandonnez l'au-delà et les actions qui y mènent.

Ibn Kathīr, Abū ^Amr et Ibn ^Āmir ont lu "bal yuḥibbūna al-^ājilah wa yadharūna al-'ākhirah" avec un "yā'" au début des deux mots.

{ وُجُوهٌ يَوْمَئِذٍ نَاضِرَةٌ (22) }

[75:22] Wujūhun yawma'idhin nāḍhirah

Ce jour-là, des visages seront radieux,

Ce sont les visages des croyants en Allāh et en Son Messager. "Yawma'idhin" (ce jour-là), c'est-à-dire le Jour de la Résurrection. "Nāḍhirah" (radieux), c'est-à-dire beaux, épanouis et heureux.

{ إِلَى رَبِّهَا نَاظِرَةٌ (23) }

[75:23] 'Ilā rabbihā nāḍhirah

Ils verront leur Seigneur.

Cela signifie qu'ils verront Allāh تعالى dans l'au-delà, sans comment, sans endroit, sans direction, et sans qu'il y ait de distance. La vision de Allāh عزَّ وجلَّ dans l'au-delà par les croyants est une réalité indubitable, et les hadiths à ce sujet sont authentiques.

{ وَوُجُوهٌ يَوْمَئِذٍ بَاسِرَةٌ (24) }

[75:24] Wa wujūhun yawma'idhin bāsirah

Et ce jour-là, des visages seront assombris,

Ce sont les visages des mécréants. "Yawma'idhin" (ce jour-là), c'est-à-dire le Jour de la Résurrection. "Bāsirah" (assombris), c'est-à-dire ternes, sombres, renfrognés et à la couleur altérée.

{ تَظُنُّ أَنْ يُفْعَلَ بِهَا فَاقِرَةٌ (25) }

[75:25] Taḍhunnu 'an yuf^ala bihā fāqirah

Ils sont certains qu'un terrible châtiment les frappe.

"Taḍhunnu" (ils pensent) a ici le sens de la certitude. "an yuf^ala bihā" (un châtiment les frappe), c'est-à-dire une action d'une telle sévérité. "Fāqirah" (terrible châtiment), c'est-à-dire un grand malheur qui brise les vertèbres du dos et les brise.

{ كَلاَّ إِذَا بَلَغَتْ التَّرَاقِي (26) }

[75:26] Kallā 'idhā balaghati at-tarāqī

Non ! Quand l'âme montera aux clavicules,

C'est une réprimande et un avertissement contre le fait de préférer ce monde à l'au-delà, leur rappelant ce qui les attend, à savoir la mort où la vie d'ici-bas prend fin et où ils passeront à l'au-delà pour y demeurer éternellement. "Idhā balaghat" (quand elle atteindra), c'est-à-dire l'âme de celui qui est sur le point de mourir. "At-tarāqī" (les clavicules), pluriel de "tarquwah", qui est l'os reliant la partie supérieure du thorax à l'épaule.

{ وَقِيلَ مَنْ رَاقٍ (27) }

[75:27] Wa qīla man rāq

Et qu'il sera dit : "Qui peut soigner ?"

Ceux qui l'entourent diront : "man rāq", c'est-à-dire qui la guérit et la sauve par une invocation ? D'autres ont dit : "Y a-t-il un médecin pour la soigner ?" D'autres encore ont dit : les anges se sont demandé les uns aux autres : "Qui fera remonter son âme au ciel, les anges de la miséricorde ou les anges du châtiment ?"

{ وَظَنَّ أَنَّهُ الْفِرَاقُ (28) }

[75:28] Wa ḍhanna 'annahu al-firāq

Et il est certain que c'est le moment de la séparation.

"Wa ḍhanna" (et il est certain), c'est-à-dire que le mourant est certain "annahu al-firāq" (que c'est le moment de la séparation), c'est-à-dire la séparation d'avec ce monde, sa famille, ses biens, et ses enfants, à l'instant où il voit les anges.

{ وَالْتَفَّتْ السَّاقُ بِالسَّاقِ (29) }

[75:29] Wa alt-affat as-sāqu bi-s-sāq

Et que la difficulté de la mort s'est jointe à la difficulté de l'au-delà.

Cela signifie que la difficulté de ce monde est jointe à la difficulté de l'au-delà, c'est-à-dire la difficulté de l'agonie est jointe à la sévérité de ce qui l'attend et de l'approche de l'au-delà.

{ إِلَى رَبِّكَ يَوْمَئِذٍ الْمَسَاقُ (30) }

[75:30] 'Ilā rabbika yawma'idhin al-masāq

C'est vers le jugement de ton Seigneur ce jour-là que le retour sera.

"Yawma'idhin" (ce jour-là), c'est-à-dire le Jour de la Résurrection. "Al-masāq" (le retour), c'est-à-dire le retour et la destination finale.

{ فَلا صَدَّقَ وَلا صَلَّى (31) }

[75:31] Falā ṣaddaqa wa lā ṣallā

Il n'a pas cru et n'a pas prié.

Il n'a pas cru au Coran et il n'a pas prié, c'est-à-dire qu'il n'était pas parmi les croyants qui prient pour Allāh.

{ وَلَكِنْ كَذَّبَ وَتَوَلَّى (32) }

[75:32] Wa lakin kadhdhaba wa tawallā

Mais il a démenti et il a tourné le dos.

Il a renié le Coran. "Wa tawallā" (et il a tourné le dos) signifie qu'il s'est détourné de la foi.

{ ثُمَّ ذَهَبَ إِلَى أَهْلِهِ يَتَمَطَّى (33) }

[75:33] Thumma dhahaba 'ilā 'ahlihi yatamattā

Puis il est retourné à sa famille, marchant avec arrogance.

Il est retourné à son peuple "yatamattā" (il marchait avec arrogance), c'est-à-dire qu'il se pavanait en marchant par vanité.

{ أَوْلَى لَكَ فَأَوْلَى (34) }

[75:34] 'Awalā laka fa-'awlā

Malheur à toi, malheur !

{ ثُمَّ أَوْلَى لَكَ فَأَوْلَى (35) }

[75:35] Thumma 'awlā laka fa-'awlā

Encore une fois, malheur à toi, malheur !

C'est une menace après une menace, un avertissement après un avertissement de la part de Allāh تعالى au mécréant. La répétition ici est une insistance sur la menace et l'avertissement.

{ أَيَحْسَبُ الإِنسَانُ أَنْ يُتْرَكَ سُدًى (36) }

[75:36] 'A-yaḥsabu al-'insānu 'an yutrakā sudā

L'être humain pense-t-il qu'il sera laissé au hasard ?

"A-yaḥsabu al-'insānu" (l'être humain pense-t-il) "an yutrakā sudā" (qu'il sera laissé au hasard), c'est-à-dire qu'il sera laissé de côté, négligé, qu'il ne recevra ni ordres ni interdictions, qu'il ne sera pas soumis à des obligations dans ce monde ni tenu pour responsable dans l'au-delà ?

{ أَلَمْ يَكُ نُطْفَةً مِنْ مَنِيٍّ يُمْنَى (37) }

[75:37] 'Alam yaku nuṭfatan min maniyyin yumnā

N'était-il pas une goutte de sperme éjaculée ?

Ce verset est un reproche à celui qui renie la capacité de Allāh à le ressusciter après sa mort et à le faire exister après sa disparition. "Nuṭfah" (une goutte), c'est-à-dire une petite quantité d'eau dans la colonne vertébrale de l'homme et les hanches de la femme. "Min maniyyin yumnā" (d'un sperme éjaculé), c'est-à-dire versé dans l'utérus de la femme.

{ ثُمَّ كَانَ عَلَقَةً فَخَلَقَ فَسَوَّى (38) }

[75:38] Thumma kāna ^alaqatan fakhalāqa fa-sawwā

Puis il fut du sang coagulé. Puis Allāh l'a créé et l'a façonné harmonieusement.

Le sperme est devenu "alaqah", c'est-à-dire un morceau de sang coagulé. "Fakhalāqa" (Puis Il l'a créé), c'est-à-dire que Allāh en a créé un être humain composé de différentes choses. "Fa-sawwā" (et l'a façonné), c'est-à-dire qu'Il l'a façonné en une personne complète, douée de parole, d'ouïe et de vue.

{ فَجَعَلَ مِنْهُ الزَّوْجَيْنِ الذَّكَرَ وَالأُنثَى (39) }

[75:39] Fa-ja^ala minhu az-zawjayni adh-dhakara wa al-'unthā

Puis Il en a fait les deux sexes, le mâle et la femelle.

Allāh a créé à partir de cet être humain "az-zawjayni adh-dhakara wa al-'unthā" (les deux sexes, le mâle et la femelle), c'est-à-dire l'homme et la femme.

{ أَلَيْسَ ذَلِكَ بِقَادِرٍ عَلَى أَنْ يُحْيِيَ الْمَوْتَى (40) }

[75:40] 'Alaysa dhālika bi-qādirin ^alā 'an yuḥyiya al-mawtā

Celui-là n'est-il pas capable de ressusciter les morts ?

Celui qui a fait cela, qui a créé cet être humain à partir d'une goutte de sperme, puis d'un sang coagulé, puis d'un morceau de chair, jusqu'à en faire un être humain parfait qui a des enfants des deux sexes, "bi-qādirin ^alā 'an yuḥyiya al-mawtā" (n'est-il pas capable de ressusciter les morts), c'est-à-dire de les faire revivre après leur mort et de les faire exister à nouveau tels qu'ils étaient avant leur mort ?

Cela signifie que rien ne rend Allāh incapable de ressusciter les morts après leur mort.

Abū Dāwūd a rapporté dans son Sunan qu'un homme priait sur le toit de sa maison et que lorsqu'il lisait le verset : { 'Alaysa dhālika bi-qādirin ^alā 'an yuḥyiya al-mawtā }, il disait : "Gloire à Toi ! Oui, bien sûr !" On l'a interrogé à ce sujet, et il a répondu : "J'ai entendu le Messager de Allāh صلى الله عليه وسلم le faire." (Rapporté par Abū Dāwūd dans son Sunan : Kitāb aṣ-Ṣalāt : Bāb ad-Du^ā' fī ṣ-ṣalāt).

coran en français traduction coran tafsir en français exégèse coran en français tafsir sourate Al-Qiyamah exégèse sourate Al-Qiyamah explication coran signification verset coran islam Exégèse Sourate Al-Qiyamah (75) le jour du jugement