Exégèse sourate Al-Fajr (l'Aube)
بِسْمِ اللهِ الرَّحْمَنِ الرَّحِيم
Bismi l-Lāhi r-Raḥmāni r-Raḥīm | Au nom de Allāh, ar-Raḥmāni r-Raḥīm. | Le terme "Allāh" est le nom propre de l'Être nécessairement existant, digne de toutes les louanges, et il n'est pas dérivé. "Ar-Raḥmān" fait partie des noms spécifiques à Allāh; il signifie que Sa miséricorde englobe le croyant et le non-croyant dans ce bas monde. Cependant, Il ne fait miséricorde qu'aux croyants dans l'au-delà, comme il est dit dans sourat Al-'A^rāf/156 qui signifie: "Et Ma miséricorde englobe toute chose; Je la réserverai pour ceux qui ont évité la mécréance." "Ar-Raḥīm" est Celui Qui fait miséricorde aux croyants, comme Allāh dit dans sourat Al-'Aḥzāb/43 ce qui signifie: "Et Il est Miséricordieux envers les croyants." "Ar-Raḥmān" est plus éloquent que "Ar-Raḥīm" car l'augmentation dans la structure indique une augmentation dans le sens.
Sourate Al-Fajr est mecquoise et elle comporte trente 'åyah
89 | 1 | Wa-l-Fajr
Par l'aube.
Le Mawardiyy a dit : C'est un serment par lequel Allāh Ta`âlâ a juré, et c'est l'aube qui se lève de l'horizon de l'orient. Et Il (Allāh) a juré par elle comme Il a juré par le matin dans Sa Parole Ta`âlâ : {Waṣ-Ṣubḥi idhā tanaffas} [Sourate At-Takwīr, 'ayah 18]. Et ce qui est visé par "l'aube" ici est le genre, c'est-à-dire l'aube de chaque jour.
89 | 2 | Wa layālin ^ashr
Et par les dix nuits.
Et ceci est un deuxième serment. Il a été dit que ce qui est visé par cela sont les dix dernières nuits de Ramaḍān, car c'est généralement pendant ces nuits que se trouve la Nuit qui est meilleure que mille mois, je veux dire Laylatu l-Qadr. Et Ibn ^Abbās a dit : {Wa layālin ^ashr} désigne les dix nuits de l-Aḍḥā, et ce sont les dix premières nuits de Dhū l-Ḥijjah, et ce, d'après le ḥadīth de Jābir dans les deux ṣaḥīḥ de Abū ^Awānah et Ibn Ḥibbān : "Mā min ’ayyāmin ’afḍala `inda Allāh min ’ayyāmi ^ashri Dhī l-Ḥijjah" ce qui signifie : "Il n'y a pas de jours meilleurs selon le jugement de Allāh que les jours des dix de Dhū l-Ḥijjah."
89 | 3 | Wa-sh-Shaf^i wa-l-Witr
Et par ash-Shaf^ et a-l-Witr
Al-Ḥākim a rapporté dans Al-Mustadrak, d'après ^Imrān ibn Ḥuṣayn, que Allāh l'agrée, que le Prophète صلى الله عليه وسلم fut interrogé sur ash-Shaf^ et a-l-Witr, et il dit : "Hiya ṣ-ṣalātu minhā shaf^un wa minhā witrun" ce qui signifie : "C'est la prière ; il y en a qui sont paires et il y en a qui sont impaires." Et Ḥamzah, Al-Kisā’iyy et Khalaf ont récité wa-l-Witr avec la kasrah sur le wāw.
89 | 4 | Wa-l-Layli idhā yasri
Et par la nuit quand elle s'en va.
Qatādah a dit : "idhā sāra", c'est-à-dire qu'elle arrive et qu'elle s'en va. Cela a été rapporté par `Abdou r-Razzaq. Et il n'est pas visé une nuit spécifique, mais il est apparent que c'est général pour chaque nuit.
89 | 5 | Hal fī dhālika qasamun li dhī ḥijr
Y a-t-il là un serment pour un doué d'intelligence ?
C'est-à-dire pour celui qui a une intelligence, cela signifie la raison. Cela a été rapporté par `Abdou r-Razzaq de Qatādah. Et Sa parole {Hal fī dhālika qasamun} est une interrogation dont le but est l'affirmation, et le sens est : celui qui est doué d'intellect sait que ce par quoi Allāh a juré parmi ces choses contient des merveilles et des preuves de l'Unicité (Tawḥīd) et de la Divinité (Rubūbiyyah), il est donc digne d'être juré par cela en raison de son indication sur Son Créateur.
89 | 6 | A lam tara kayfa fa^ala Rabbuka bi ^Ād
N'as-tu pas vu comment ton Seigneur a agi avec les ^Ād ?
C'est-à-dire : N'as-tu pas appris, ô Muḥammad, comment ton Seigneur a agi avec les ^Ād ? Et ce qui est visé, ce sont les descendants de ^Ād, et ce sont les ^Ād premières. Allāh a fait référence à leurs lieux de destruction. Et le but est d'avertir les mécréants de Quraish et de leur donner un exemple, car ils étaient plus forts que les mécréants de Quraish. Et Ibn Mas^ūd et Ibn Ya^mar ont récité bi ^Ādi Iram avec la kasrah sur le dāl sans tanwīn, par annexion.
89 | 7 | Iram dhāti l-^imād
Iram, celle aux piliers.
Al-Bukhāriyy a dit : "Mujāhid a dit : {Iram dhāti l-^imād (7)} signifie l'ancienne, et les ^imād sont les gens des colonnes qui ne résident pas." Fin de citation. C'est-à-dire qu'ils étaient des gens de tentes, comme l'a dit Qatādah. Et par "l'ancienne", il veut dire ^Ād la première. Al-Ḥāfiḍh Ibn Ḥajar a dit : "Et le plus juste de ces dires est le premier, à savoir que Iram est le nom de la tribu, et ce sont Iram ibn Sām ibn Nūḥ. Et les ^Ād sont les Banū ^Ād ibn ^Awṣ ibn Iram, et les ^Ād ont été distinguées par l'annexion à Iram des ^Ād dernières. Et il a été précédemment mentionné dans le tafsir de Al-Aḥqāf que les ^Ād sont deux tribus, et cela est soutenu par Sa parole Ta`âlâ : {Wa ’annahu ’ahlaka ^Ādan il-’Ūlā} [Sourate An-Najm, 'ayah 50]." Fin de citation.
89 | 8 | Allatī lam yukhlaq mithluhā fī l-bilād
Dont pareille ne fut jamais créée dans les pays.
Il a été précédemment mentionné ce que Allāh a cité à leur sujet, qu'ils ont dit : "Man ’ashaddu minnā qūwah ?", ce qui signifie : "Qui est plus fort que nous ?" Et cela, car il n'a pas été créé de tribu pareille à celle-là en taille et en force. Et Abū l-Mutawakkil, Abū l-Jawzā’ et Abū ^Imrān ont récité lam takhluq avec un tā’ ouvert et le lām en rafa^, et mithlahā avec le lām en naṣb.
89 | 9 | Wa Thamūda l-ladhīna jābū ṣ-ṣakhra bi-l-Wād
Et les Thamūd, qui taillaient les rochers dans la vallée.
Les Thamūd sont le peuple du Prophète de Allāh Ṣāliḥ, عليه السلام. Et ils ont été nommés d'après leur ancêtre Thamūd ibn ^Ābir ibn Iram ibn Sām ibn Nūḥ. Et le sens de (jābū ṣ-ṣakhra} (9) est qu'ils l'ont percé et sculpté, et ils ont fait des maisons dans la roche. Et ce sont eux qui sont visés par la parole de Allāh Ta^âlâ : ﴿Fa^aqarū n-nāqata wa ^ataw ^an ’amri Rabbihim wa qālū yā Ṣāliḥu ’tinā bimā ta^idunā ’in kunta mina l-mursalīna fa’akhadhathumu r-rajfatu fa’aṣbaḥū fī dārihim jāthimīn﴾ [Sourate Al-A^rāf]. Et concernant la chamelle que Allāh a honorée en L'associant à Lui-même et en en faisant un signe, Allāh ^Azz wa Jall l'a mentionnée par Sa parole : ﴿Qāla hādhī nāqatun lahā shirbun wa lakum shirbu yawmin ma^lūmin﴾ [Sourate Ash-Shu^arā’, 'ayah 155]. Al-Qurṭubiyy a dit : "Ainsi, quand c'était le jour de sa boisson, elle buvait toute leur eau au début de la journée et leur donnait du lait à la fin de la journée. Et quand c'était le jour de leur boisson, c'était pour eux-mêmes, leurs bétails et leurs terres. Ils n'avaient pas le droit de boire de sa boisson le jour où elle venait, ni elle n'avait le droit de boire de leur eau le jour où c'était leur tour." Et ce qui est visé par "la vallée" ici est Wādī l-Qurā, qui est une vallée entre Médine et le Shām (Syrie), et c'était anciennement les demeures des ^Ād et des Thamūd, et c'est là que Allāh les a anéantis.
89 | 10 | Wa Fir^awna dhī l-’awtād
Et Pharaon, l'homme aux poteaux.
Pharaon utilisait quatre poteaux auxquels il attachait les mains et les pieds de celui qu'il torturait. Ibn Mas^ūd, que Allāh l'agrée, a dit : "Watada Fir^awnu li-mra’atihī ’arba^ata ’awtādin thumma ja^ala ^alā ḍhahrihā raḥan ^aẓīmatan ḥattā mātat" ce qui signifie : "Pharaon a planté quatre poteaux pour sa femme, puis il a placé sur son dos une grande meule jusqu'à ce qu'elle meure." Cela a été rapporté par Al-Ḥākim. Et sa femme s'appelait Āsiyah bint Muzāḥim. Et dans Al-Bukhāriyy, le Messager de Allāh صلى الله عليه وسلم a dit : "Kamula mina r-rijāli kathīrun wa lam yakmul mina n-nisā’i ’illā Āsiyatu mra’atu Fir^awna wa Maryamu bintu ^Imrān, wa ’inna faḍla ^Ā’ishata ^ala n-nisā’i ka faḍli th-tharīdi ^alā sā’iri ṭ-ṭa^ām" ce qui signifie : "Beaucoup d'hommes ont atteint la perfection, mais aucune femme n'a atteint la perfection, sauf Āsiyah la femme de Pharaon et Maryam bint ^Imrān. Et la supériorité de ^Ā’ishah sur les femmes est comme la supériorité du tharīd sur tous les autres plats."
89 | 11 | Alladhīna ṭaghaw fī l-bilād
Ceux qui ont commis des excès dans le pays.
Il s'agit des ^Ād, des Thamūd et de Pharaon. Ils ont commis des excès, c'est-à-dire qu'ils se sont rebellés, ont été arrogants, ont mécru aux prophètes de Allāh et se sont montrés tyranniqu⁷es envers eux.
89 | 12 | Fa ’aktharū fīhā l-fasād
Et y ont multiplié la corruption.
C'est-à-dire qu'ils ont multiplié la tyrannie, le ḍhulm (l'injustice) et le mal, de la mécréance et du meurtre et d'autres formes d'agression.
89 | 13 | Fa ṣabba ^alayhim Rabbuka sawṭa ^adhāb
Alors ton Seigneur déversa sur eux un fouet de châtiment.
Et c'est une métaphore pour leur infliger le châtiment de la manière la plus forte, car le fait de déverser (ṣabb) suggère la permanence, et le fouet (sawṭ) suggère une augmentation de la douleur. C'est-à-dire qu'ils furent châtiés d'un châtiment douloureux et permanent. Et Allāh a mentionné le fouet car, chez les Arabes, il représentait l'ultime châtiment.
89 | 14 | Inna Rabbaka labi l-mirṣād
Certes ton Seigneur sait toute chose et rien ne Lui échappe
Al-Bukhāriyy a dit dans son ṣaḥīḥ, dans le chapitre du Tafsir : "{Labi l-mirṣād} ’ilayhi l-maṣīr" ce qui signifie : "Il sait toute chose et rien ne Lui échappe , c'est vers Lui que l'on revient." Et Al-Ḥāfiḍh a dit dans Al-Fatḥ : "Al-Mirṣād : mif^āl de al-marṣad, qui est le lieu de l'observation. Et son interprétation selon ce qui convient à Allāh est claire, il n'est pas besoin d'effort." Fin de citation. Car le sens est que Allāh Ta^âlâ sait tout des œuvres des fils de Ādam, comme l'a dit Al-Ḥasan. Cela a été rapporté par `Abdou r-Razzãq. Rien ne Lui échappe de ces œuvres afin qu'Il les rétribue pour cela.
Et dans la 'āyah, il y a une réfutation à ceux qui interdisent l'interprétation (ta’wīl), car interpréter cette 'āyah selon son sens apparent, comme est leur règle, impliquerait que Allāh Tabāraka wa Ta^âlâ soit limité, ce qui est de la mécréance par consensus. Et la 'āyah est interprétée par consensus. Et le Messager de Allāh صلى الله عليه وسلم a invoqué pour Ibn ^Abbās, que Allāh l'agrée, en disant : "Allāhumma ^allimhu t-ta’wīl" ce qui signifie : "Ô Allāh, enseigne-lui l'interprétation (ta’wīl)." Cela a été rapporté par Aṭ-Ṭabarāniyy et d'autres. Et n'interdit l'interprétation absolument que les mujassimah (ceux qui attribuent un corps à Allāh) qui font ressembler Allāh à Sa création. Et il suffit pour les réfuter ce que Al-Ḥāfiḍh Al-Bayhaqiyy a rapporté et a authentifié, et que Ibn Kathīr a approuvé dans Al-Bidāyah wa n-Nihāyah, de l'Imām Aḥmad ibn Ḥanbal, que Allāh l'agrée, qui a interprété la parole de Allāh Ta^âlâ : {Wa jā’a Rabbuka} comme signifiant "et Sa récompense est venue". Cela montre que leur attribution à l'Imām Aḥmad n'est qu'un pur mensonge pour propager leur mécréance et leur égarement, et l'Imām Aḥmad est innocent d'eux. Et Al-Ḥāfiḍh le faqīh Ḥanbaliyy bien connu Ibn al-Jawziyy a composé le livre "Daf^ Shubahi t-Tashbīh" pour repousser le mal de ce groupe dont le préjudice s'est propagé.
Abū Nu^aym a rapporté de notre maître ^Aliyy, que Allāh l'agrée, qu'il a dit : "Man za^ama ’anna ’ilāhanā maḥdūdun faqad jahila l-khāliqa l-ma^būd" ce qui signifie : "Celui qui prétend que notre Dieu est limité a ignoré le Créateur adoré." Et l'Imām Abū Ja^far aṭ-Ṭaḥāwiyy as-Salafiyy, décédé en l'an 321 de l'Hégire, a dit dans sa doctrine qu'il a mentionnée comme étant la doctrine des gens de la Sunnah et de l'Unanimité : "Ta^âlâ - c'est-à-dire Allāh - ^ani l-ḥudūdi wa l-ghāyāti wa l-’arkāni wa l-’a^ḍā’i wa l-’adawāt, lā taḥwīhi l-jihātu s-sittu kasā’iri l-mubtada^āt" Fin de citation. Son sens est : Allāh existe sans endroit, car Il n'est pas un volume, car le volume est ce qui a besoin d'un endroit, et Allāh n'est pas décrit par les directions ni par les membres et les organes.
Et il ne fait aucun doute que le consensus est établi sur l'exemption de Allāh des attributs des créatures comme la direction et l'endroit, comme l'a dit le grand Imām Abū Manṣūr Al-Baghdādiyy dans le livre "Al-Farq bayna l-Firaq". Et cela est indiqué par la parole de Allāh Ta^âlâ qui Se décrit Lui-même : {Layṣa kamithlihī shay’} [Sourate Ash-Shūrā, 'ayah 11], ce qui signifie : "absolument rien ne Lui ressemble." Et cela est aussi indiqué par ce que Al-Bukhāriyy a rapporté dans son ṣaḥīḥ, et Ibn al-Jārūd et Al-Bayhaqiyy dans Al-Asmā’ wa ṣ-Ṣifāt, que le Messager de Allāh صلى الله عليه وسلم a dit : "Kāna Allāhu wa lam yakun shay’un ghayruh" ce qui signifie : "Allāh existe de toute éternité, et rien d'autre que Lui n'existe de toute éternité" Tout ce qui est autre que Allāh, l'endroit et ce qui est au-delà, a été créé après ne pas avoir été, et Allāh ^Azza wa Jall existait avant cela. Donc, de même qu'il est valide rationnellement que Allāh existait avant l'endroit sans endroit, il est valide qu'Il existe Ta^âlâ après la création de l'endroit sans endroit. Et cela n'est pas considéré comme une négation de l'existence de Allāh, comme le prétendent les mushabbihah (anthropomorphistes). Et Allāh Ta^âlâ n'a besoin de rien de Sa création, Il est exempt de ce que disent les mushabbihah.
Et dans Al-Fatāwā al-Hindiyyah des Ḥanafiyyah, il est dit : "Yakfuru bi ’ithbāti l-makāni liLlāh" ce qui signifie : "Celui qui attribue un endroit à Allāh devient mécréant." Et c'est une vérité indubitable, car celui qui adore quelque chose qui a un endroit a adoré autre que Allāh. Et le polythéiste qui adore autre que Allāh ne peut être musulman croyant. L'adoration n'est valide qu'après la connaissance de Celui qui est adoré.
Et en résumé, celui qui nie l'interprétation (ta’wīl) aux Salaf absolument est réfuté par ce qui a été établi de l'Imām Aḥmad ibn Ḥanbal, que Allāh lui fasse miséricorde, auquel les égarés prétendent s'affilier à tort et par calomnie. Et l'interprétation a également été établie d'autres personnalités éminentes parmi les Compagnons et les Salaf, comme Ibn ^Abbās, que Allāh l'agrée, qui a interprété la parole de Allāh Ta^âlâ : {Wa s-samā’a banaynāhā bi ’aydin} [Sourate Adh-Dhāriyāt, 'ayah 47] en disant "bi qūwah", ce qui signifie "par puissance". Et la parole de Allāh Ta^âlâ : {Yawma yukshafu ^an sāqin} [Sourate Al-Qalam, 'ayah 42] il a dit "^an karbin wa shiddah", ce qui signifie "concernant une détresse et une difficulté". Et si nous voulions être exhaustifs, la recherche serait longue. Et nous n'avons ajouté dans l'explication que par la nécessité de réfuter les adeptes d'Ibn Taymiyyah al-Ḥarrāniyy qui ont prétendu que quiconque n'interprète pas les versets ambigus selon leur sens apparent est égaré, et ils ont rendu mécréants et égarés les gens de l'Islam, alors qu'ils sont plus dignes de ce qu'ils ont attribué à la communauté de Muḥammad صلى الله عليه وسلم, puisque leur égarement et leur fait de rendre mécréant ont englobé les Compagnons et ceux qui les ont suivis parmi les éminents savants de l'Islam dont l'interprétation a été établie, comme l'Imām Aḥmad, que Allāh l'agrée, et d'autres. Et Al-ḥamdu liLlāh pour ce qu'Il nous a accordé comme bienfait de suivre la Sunnah et d'éviter la mauvaise nnovation.
Quant à Sa parole Ta^âlâ : {Wa l-malaku ṣaffan ṣaffā} (22) (Ainsi que les Anges, rangée par rangée), c'est-à-dire que les anges de chaque ciel descendront et se tiendront en rangée après rangée, encerclant les humains et les djinns.
89 | 23 | Wa jī’a yawma’idhin bi Jahannam
Et ce jour-là, l'Enfer sera amené.
Cela est expliqué par ce que Muslim a rapporté dans son ṣaḥīḥ, d'après esclave Allāh ibn Mas^ūd, que le Messager de Allāh صلى الله عليه وسلم a dit : "Yu’tā bi Jahannama yawma’idhin lahā sab^ūna ’alfa zimāmin ma^a kulli zimāmin sab^ūna ’alfa malakin yajurrūnahā" ce qui signifie : "Jahannam sera amenée ce jour-là, elle aura soixante-dix mille rênes, et avec chaque rêne, soixante-dix mille anges la tireront." Et ce n'est pas tout l'Enfer qui viendra, mais une partie de celui-ci sera rapprochée des gens par les anges, et les serviteurs la verront. Les pieux ne seront pas effrayés, mais les mécréants seront sur le point de mourir de l'intensité de la terreur en la voyant. Mais là-bas, il n'y aura pas de mort.
89 | 23 | Yawma’idhin yatadhakkaru l-’insānu wa ’annā lahu dh-dhikrā
Ce jour-là, l'homme se rappellera, mais à quoi lui servira le rappel ?
C'est-à-dire que le jour où Jahannam sera amenée, le mécréant se rappellera ses péchés et ce qu'il a négligé. {Wa ’annā lahu dh-dhikrā} (mais à quoi lui servira le rappel ?) : c'est une interrogation au sens de la négation, et le sens est que son rappel ne lui sera d'aucune utilité.
89 | 24 | Yaqūlu yā laytanī qaddamtu liḥayātī
Il dira : "Hélas ! Si seulement j'avais avancé [quelque chose] pour ma vie [future]."
C'est-à-dire : "Hélas ! Si seulement j'avais avancé les bonnes actions dans la vie éphémère pour ma vie éternelle."
89 | 25 | Fa yawma’idhin lā yu^adhdhibu ^adhābahū aḥad
Ce jour-là, nul ne châtiera comme Il châtie.
C'est-à-dire que personne ne châtiera comme le châtiment de Allāh dans l'Au-delà. Et Al-Kisā’iyy et Ya^qūb ont récité lā yu^adhdhabu avec la fatḥah sur le dhāl, et les autres avec la kasrah.
89 | 26 | Wa lā yūthiqu wathāqahū aḥad
Et nul n'enchaînera comme Il enchaîne.
C'est-à-dire que Allāh enchaînera les mécréants avec des chaînes et des carcans, et leur enchaînement ne sera pas comme celui de quiconque.
89 | 27 | Yā ’ayyatuha n-nafsu l-muṭma’innah
Ô âme apaisée !
Al-Bukhāriyy a dit : al-Muṭma’innah signifie celle qui croit en la récompense. Et il a été dit : al-Muṭma’innah signifie celle qui est en sécurité, et c'est la croyante satisfaite du décret de Allāh.
89 | 28 | Irji^ī ilā Rabbik
Retourne vers ton Seigneur.
Al-Ḥasan a dit : C'est-à-dire vers la récompense de ton Seigneur. {Rāḍiyatan marḍiyyah} (28) (satisfaite et agréée) c'est-à-dire satisfaite de la récompense, agréée selon le jugement de Allāh.
89 | 29 | Fa dkhulī fī ^ibādī
Entre donc parmi Mes esclaves.
C'est-à-dire : entre dans la catégorie des vertueux parmi Mes esclaves.
89 | 30 | Wa dkhulī Jannatī
Et entre dans Mon Paradis.
C'est-à-dire avec les esclaves de Allāh les rapprochés. Fin de citation.
Une histoire étonnante : Aṭ-Ṭabarāniyy et Al-Ḥākim ont rapporté de Sa^īd ibn Jubayr qui a dit : "Ibn ^Abbās est mort à At-Ṭā’if et j'ai assisté à ses funérailles. Alors un oiseau, dont la création n'avait jamais été vue auparavant, est apparu et est entré dans son cercueil. Nous avons regardé et l'avons observé pour voir s'il sortirait, mais il n'a pas été vu sortir de son cercueil. Lorsqu'il fut enterré, cette ayah fut récitée au bord de la tombe, on ne savait pas qui l'avait récitée : {Yā ’ayyatuha n-nafsu l-muṭma’innah (27) Irji^ī ilā Rabbik rāḍiyatan marḍiyyah (28) Fa dkhulī fī ^ibādī (29) Wa dkhulī Jannatī (30)}." Adh-Dhahabiyy a dit : "Fahādhihī qaḍiyyatun mutawātirah wa kānū yarawna ’annahū ^ilmuhū ’ay ’aṭ-ṭā’ira l-’abyaḍa" ce qui signifie : "C'est une affaire rapportée par un grand nombre de transmetteurs (mutawātirah), et ils pensaient que c'était son savoir, c'est-à-dire l'oiseau blanc."
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