Croire en la Volonté de Dieu. Prédestination du Bien et du Mal

بِسْمِ اللهِ الرَّحْمَنِ الرَّحِيم

La Prédestination du Bien et du Mal Explication du verset 79 de sourat an-Niçâ'

La louange est à Allāh le Créateur du monde Celui Qui existe sans début, sans fin, sans endroit, sans comment et ne dépend pas du temps, absolument rien ne ressemble à Allāh et Il est Celui Qui entend et Qui voit, quoi que tu puisses imaginer Dieu en est différent, et que l'élévation en degré et la préservation de sa communauté de ce qu'il craint pour elle soient accordées à notre Maître Mouḥammad Al-'Amīn, l'Honnête, celui qui a appelé à la religion de vérité, l'islam la religion de tous les Prophètes du premier 'Adam `alayhi s-salām au dernier Mouḥammad ṣalla l-Lāhou `alayhi wa sallam.

Sache que la volonté est obligatoire selon la raison s'agissant de Allāh ta`ālā et c'est un attribut exempt de début et exempt de fin par lequel Allāh caractérise ce qui est possible selon la raison par l'existence au lieu de l'inexistence, par un attribut à l'exclusion d'un autre, et par un temps à l'exclusion d'un autre.

La preuve de l'obligation de la volonté s'agissant de Allāh, c'est que s'Il n'avait pas de volonté, rien de ce monde n'existerait. En effet, l'existence du monde fait partie du possible selon la raison. Son existence n'est donc pas obligatoire, en considérant sa réalité, selon le jugement rationnel. Ainsi, du fait même que le monde existe, nous savons qu'il n'a existé que parce qu'il a été caractérisé par son existence et que cette existence a été rendue prépondérante sur son inexistence. Il a donc été établi que Allāh a pour attribut une volonté éternelle exempte de début et de fin.

De plus, cette volonté, chez les gens de la vérité, concerne les actes des esclaves dans leur totalité, que ce soit les bons actes ou les mauvais. Donc, tout ce qui entre dans l'existence, que ce soit les actes de bien ou de mal, que ce soit une mécréance, un péché, ou une obéissance, c'est bien par la volonté de Allāh qu'ils ont lieu et qu'ils se produisent et ceci est une perfection s'agissant de Allāh ta`ālā. En effet, l'universalité de la toute-puissance et de la volonté sur toute chose est digne de l'éminence de Allāh. Ainsi, s'il arrivait dans ce qui Lui appartient ce qu'Il ne veut pas, ceci serait une preuve d'incapacité et l'incapacité est impossible s'agissant de Allāh.

Par ailleurs, Sa volonté est conforme à Sa science, c'est-à-dire que ce qu'Il sait de toute éternité que cela entrera en existence, Il en veut l'entée en existence, et ce qu'Il sait de toute éternité que cela n'existera pas, Il ne veut pas que cela existe.

De plus, la volonté n'est pas nécessairement conforme à Son ordre. La preuve en est que Allāh ta`ālā ordonne à 'Ibrâhîm d'égorger son fils 'Ismâ`îl mais Il n'a pas voulu que cela se réalise pour lui.

La signification de la destinée et la foi en cela

Certains savants ont dit: la prédestination (al-qadar) c'est faire exister les choses conformément à la science de Allāh, exempte de début, et à Sa volonté exempte de début. Il les fait donc exister dans l'instant dans lequel Il sait qu'elles existeront. Les actes de l'esclave, le bien et le mal, faits de son propre choix sont donc concernés par cela.

Preuve textuelle de la prédestination (ḥadīth de Jibrīl)

La preuve de cela, c'est la parole du Messager de Allāh adressée à Jibrîl lorsqu'il l'avait interrogé sur la foi (al-'īmān):

« الإِيمَانُ أَنْ تُؤْمِنَ بِاللهِ وَمَلاَئِكَتِهِ وَكُتُبِهِ وَرُسُلِهِ وَالْيَوْمِ الآخِرِ وَتُؤْمِنَ بِالْقَدَرِ خَيْرِهِ وَشَرِّهِ »

('al-'īmānou 'an tou'mina bi l-Lāhi wa malā'ikatihi wa koutoubihi wa rouçoulihi wa l-yawmi l-'ākhiri wa tou'mina bi l-qadari khayrihi wa charrih)

ce qui signifie: « La foi, c'est que tu croies en Allāh, en Ses anges, Ses Livres, Ses messagers, en le jour dernier et que tu croies en la destinée, que cela concerne le bien ou le mal », [rapporté par Mouslim]. La signification de ce ḥadīth est la suivante: les créatures que Allāh ta`ālā a prédestinées et parmi lesquelles il y a le bien et le mal, existent par la prédestination exempte de début de Allāh. Ainsi, la prédestination, qui est Son attribut, ne peut être qualifiée de mauvaise. La volonté de Allāh ta`ālā de faire exister se réalise en tout ce qu'Il veut, conformément à Sa science. Ainsi, la chose dont Il sait l'existence, Il en veut l'existence et elle existera dans le temps dans lequel Allāh a voulu qu'elle existe. La chose qu'Il sait qu'elle ne sera pas, Il ne veut pas qu'elle soit.

Allāh fait ce qu’Il veut, il n’est pas interrogé sur ce qu’Il fait.

Allāh ta`ālā dit dans le Qour'ān:

﴿لاَ يُسْأَلُ عَمّا يَفْعَلُ وَهُمْ يُسْأَلُونَ﴾

ce qui signifie: « Dieu n’est pas interrogé sur ce qu’Il fait et les esclaves seront interrogés », [soūrat Al-'Anbiyā' 'āyah 23]. Et Il dit aussi ta`ālā:

« إِنّ رَبّكَ فَعّالٌ لِّمَا يُرِيدُ »

ce qui signifie: « Certes, ton seigneur réalise tout ce qu’Il veut », [soūrat Hoūd 'āyah 107].

Preuve textuelle que tout sans exception est par la volonté de Allāh

Une chose n'entre donc en existence dans ce monde que par la volonté de Dieu. Rien n'atteint l'esclave que ce soit, bien, mal, santé, maladie, pauvreté, richesse ou autre que cela, que par le volonté de Allāh ta`ālā, et ne manque l'esclave aucune chose que Allāh a prédestinée et voulue qu'elle l'atteigne. Il a été rapporté du Prophète ṣalla l-Lāhou `alayhi wa sallam qu'il a enseigné à l'une de ses filles:

« مَا شَاءَ اللَّهُ كَانَ وَمَا لَمْ يَشَأْ لَمْ يَكُنْ »

(mā chā'a l-Lāhou kāna wa mā lam yacha' lam yakoun)

ce qui signifie: « Ce que Allāh veut est, et ce qu'Il ne veut pas n'est pas » . Il a été rapporté par Aboū Dāwoūd dans ses sounan et par la suite, il fut transmis d'un grand nombre de personnes à un grand nombre de personnes et s'est largement répandu parmi les gens de la communauté.

Parole de l'Imam `Aliyy sur le devoir de croire en toute la destinée

Al-Bayhaqiyy, que Allāh ta`ālā lui fasse miséricorde, a rapporté de notre Maître `Aliyy, que Allāh l'agrée, qu'il a dit: « Certes, la foi en toute certitude ne se réalisera pas dans le cœur de l'un de vous tant qu'il ne croira pas, en toute certitude, sans aucun doute, que ce qui l'a atteint n'était pas pour le manquer et que ce qui l'a manqué n'était pas pour l'atteindre et tant qu'il n'admettra pas toute la destinée », c'est-à-dire qu'il n'est pas permis de croire en une partie de la destinée et d'être incrédule vis à vis d'une autre.

Parole de notre Maître `Oumar à propos de la destinée

Il a rapporté également, avec une forte chaîne de transmission, que `Oumar Ibnou l-Khaṭṭāb était à Al-Jābiyah – une région de Ach-Chām –. Il s'est levé et a prononcé un discours. Il a loué Allāh et a rappelé Ses bienfaits. Ensuite, il a dit: « Celui que Allāh guide, personne ne fera qu'il soit égaré et celui que Allāh égare, personne ne fera qu'il soit sur la guidée ». Alors, un non-croyant des non-arabes qui était présent et faisait partie des gens de adh-dhimmah a dit dans sa langue: (Certes, Allāh n'égare personne). `Oumar a alors dit à l'interprète: « Qu'est-ce qu'il a dit ? » Il lui répondit: « Il a dit que Allāh n'égare personne ». Alors, `Oumar a dit : « Tu as menti Ô ennemi de Allāh [...]. C'est Lui Qui t'a égaré et c'est Lui Qui te fera entrer en enfer s'Il veut que tu meurs sur ta mécréance », Cela signifie si Dieu veut que tu meurs sur ta mécréance inévitablement tu entreras en enfer.

Explication d'une poésie appréciée par `Oumar à propos de la destinée

Le Ḥāfidh Aboū Nou`aym a rapporté de Az-Zouhriyy que `Oumar Ibnou l-Khaṭṭāb aimait une poésie de Labīd Ibnou Rabī`ah; la traduction de quelques uns de ses vers est la suivante:

Certes, la piété envers notre Seigneur est le meilleur des dons
Et par la volonté de Allāh sont ma lenteur et ma rapidité
Je loue Allāh, Il n'a pas d'égal
C'est à Lui qu'appartient le bien, ce qu'Il veut, Il le fait
Celui qu'Il guide vers la droiture sera sur la voie de bien,
tranquille est l'esprit de celui qui est guidé. Et celui qu'Il veut égarer, Il l'égare

Le sens de sa parole: « Certes, la piété envers notre Seigneur est le meilleur des dons » , c'est qu'elle est la meilleure des choses qui soit accordée à l'homme. Le sens de sa parole: « Et par la volonté de Allāh sont ma lenteur et ma rapidité », c'est qu'une personne n'accomplit une chose lentement, ou bien rapidement que par le volonté de Allāh. Sa parole: « Je loue Allāh, Il n'a pas d'égal », c'est qu'Il n'a pas de semblable. Sa parole: « C'est à Lui qu'appartient le bien », sous-entend le mal également. Mais il s'est limité à citer le bien parce que cela est suffisant ici, comme dans Sa parole ta`ālā:

﴿سَرَابِيلَ تَقِيكُمُ الْحَرَّ﴾

(sarābīla taqikoumou l-ḥarr)

ce qui signifie: « Des armures qui vous protègent de la chaleur » [soūrat An-Naḥl / 81], c'est-à-dire du froid également car les armures protègent des deux et pas seulement de la chaleur. Sa parole: « Ce qu'Il veut, Il le fait », c'est que la chose que Allāh veut qu'elle arrive, il est inévitable qu'elle ait lieu et la chose qu'Il ne veut pas qu'elle arrive, elle n'a pas lieu. Sa parole: « Celui qu'Il guide vers la voie de bien sera sur la voie de bien », c'est que celui pour qui Allāh veut qu'il soit sur la voie juste de droiture, sera sur cette voie juste de droiture. Sa parole : « Tranquille est son esprit », c'est-à-dire qu'il a l'esprit en paix et satisfait. Et sa parole: « Et celui qu'Il veut égarer, Il l'égare », c'est-à-dire que celui qu'Il veut qu'il soit égaré, Il l'égare, c'est-à-dire qu'Il crée en lui l'égarement.

Ce que dit Ach-Chāfi`iyy lorsqu'il fut interrogé sur la destinée

Al-Bayhaqiyy a rapporté de Ach-Chāfi`iyy qu'il a dit lorsqu'il a été interrogé sur la destinée, ce qui signifie:

Ce que Tu veux est, même si moi je ne le veux pas
Et ce que je veux, si Tu ne le veux pas, n'est pas
Tu crées les esclaves conformément à ce que Tu sais
Conformément à Ta science agissent le jeune et l'âgé
A celui-là Tu accordes la réussite et cet autre Tu ne l'accordes pas
Et celui-ci Tu l'aides et cet autre Tu ne l'aides pas
Parmi eux, des malheureux pour l'éternité (1) eti parmi eux des heureux pour l'éternité (2)
Et celui-là est laid et cet autre est beau

(1) C'est-à-dire des gens qui seront en enfer pour l'éternité, c'est-à-dire les non-croyants.
(2) C'est-à-dire des gens qui seront au paradis pour l'éternité, c'est-à-dire les musulmans.

De là, il devient clair que dans Sa parole ta`ālā:

﴿يُضِلُّ مَنْ يَشَاءُ وَيَهْدِي مَنْ يَشَاءُ﴾

(youḍillou man yachā'ou wa yahdī man yachā')

ce qui signifie: « Il égare qui Il veut et Il guide qui Il veut », [soūrat An-Naḥl / 93], le pronom مَنْ (man) se réfère à Allāh et non à l'esclave comme l'ont prétendu les qadariyyah. La preuve en est Sa parole ta`ālā, où la parole est attribué au prophète Moūçā Moise:

﴿إِنْ هِيَ إِلاَّ فِتْنَتُكَ تُضِلُّ بِهَا مَنْ تَشَاءُ وَتَهْدِي مَنْ تَشَاءُ﴾

('in hiya 'il-lā fitnatouka touḍillou bihā man tachā'ou wa tahdī man tachā')

Ce qui signifie: « Ce n'est certes qu'une épreuve de Ta part avec laquelle Tu égares qui Tu veux et Tu guides qui Tu veux », [soūrat Al-'A`rāf / 155].

Contradiction de certains égarés dans l'explication du verset qui signifie Il égare qui Il veut...

Un groupe égaré ont considéré que la volonté de Allāh suit la volonté de l'esclave puisque pour eux, le sens du verset est: si l'esclave veut choisir le bon chemin, Allāh le guide vers ce chemin et si l'esclave veut choisir l'égarement, Allāh l'égare. Ils ont ainsi contredit le verset:

﴿وَمَا تَشاَءُونَ إِلا أَنْ يَشَاءَ اللهُ﴾

(wa mā tachā'oūna 'il-lā an yachā'a l-Lāh)

Ce qui signifie: « Et vous ne voulez que si Allāh veut », [soūrat at-takwīr / 29]. Si l'un d'eux voulait donner pour preuve une 'āyah du Qour'ān pour contredire cette signification, on lui dit que les significations du Qour'ān sont cohérentes les unes avec les autres et ne se contredisent pas. Il n'y a pas dans le Qour'ān une 'āyah dont la signification soit en contradiction avec une autre. D'autre part, ceci ne relève pas de ce qui abroge et ce qui est abrogé (an-nāçikh et al-mansoūkh), car l'abrogation ne concerne pas les croyances et n'implique pas de contradiction. Ainsi, l'abrogation n'intervient pas dans les informations mais plutôt dans l'ordre et l'interdiction. En fait, l'abrogation, c'est l'annonce qu'un jugement d'une 'āyah ultérieure met fin au jugement d'une 'āyah antérieure (et ceci n'a lieu que pendant la vie du Prophète). En outre, ce groupe ne croit pas en ce qui abroge (an-nāçikh) et en ce qui est abrogé (al-mansoūkh). Relevant encore de leur surprenante stupidité, il y a leur explication de Sa parole ta`ālā:

﴿وَعَلَّمَ آدَمَ الأَسْمَاءَ كُلَّهَا﴾

(wa `allama 'ādama l-'asmā'a koullahā)

Ce qui signifie: « Et Il appris à 'Ādam tous les noms », [soūrat Al-Baqarah / 31]. Ils disent que ce sont les noms de Allāh. Si on dit à ces gens: si ces noms étaient les noms de Allāh, Allāh n'aurait pas dit:

﴿فَلَمَّا أَنْبَأَهُمْ بِأَسْمَائِهِمْ﴾

(falammā 'anba'ahoum bi'asmā'ihim)

ce qui signifie: « Et lorsqu'il leur apprit leurs noms », [soūrat Al-Baqarah / 33], mais Il aurait dit: « Et lorsqu'il leur apprit Mes noms » , ils se taisent. Malgré cela, ces gens-là persistent sur leur ignorance et leur déformation des significations du Qour'ān.

Réponse au sujet de la destinée citée par Ar-Riḍā descendant de l'Imam `Aliyy

Al-Ḥākim, que Allāh ta`ālā lui fasse miséricorde, a rapporté que `Aliyy Ar-Riḍā Ibnou Moūçā Al-Kādhim s'asseyait dans la mosquée du Prophète, tout près de sa tombe (ar-rawḍah) alors qu'il était encore jeune, enveloppé dans un modeste drap. On venait l'interroger dans la mosquée, les gens du commun tout comme les grands parmi les savants. Il fut questionné sur la destinée et il a donc répondu: « Allāh `azza wa jall dit:

﴿إِنَّ الْمُجْرِمِينَ فِي ضَلاَلٍ وَسُعُرٍ يَوْمَ يُسْحَبُونَ فِي النَّارِ عَلَى وُجُوهِهِمْ ذُوقُوا مَسَّ سَقَر إِنَّا كُلَّ شَىْءٍ خَلَقْنَاهُ بِقَدَرٍ﴾

('inna l-moujrimīna fī ḍalālin wa sou`our ; yawma yous-ḥaboūna fi n-nāri `alā woujoūhihim dhoūqoū massa saqar ; 'innā koulla chay'in khalaqnāhou biqadar)

Ce qui signifie: « Certes, les non-croyants sont dans un égarement ; le jour où ils seront traînés dans le feu sur leurs visages, il leur sera dit : goûtez le châtiment de l'enfer. Certes, Nous créons toute chose selon une destinée », [soūrat Al-Qamar / 47-48-49]. [Fin de citation] Puis, Ar-Riḍā a dit: « Mon père citait de ses ancêtres que l'émir des croyants, `Aliyy Ibnou Abī Ṭālib disait: « Certes, Allāh crée toute chose selon une destinée, même la faiblesse de compréhension et l'intelligence. A Lui la volonté, par Lui la préservation des péchés et la force pour l'obéissance ». [Fin de citation]

Ainsi, les esclaves de Allāh sont amenés à faire ce qui provient d'eux par leur propre choix (leur choix étant créé par Allāh) et non sous la menace ni par contrainte telle que la plume suspendue dans l'air, que le vent penche à droite et à gauche comme le prétendent les jābriyyah. Et si Allāh ne voulait pas la désobéissance de ceux qui désobéissent, la mécréance des non-croyants et l'obéissance de ceux qui obéissent, Il n'aurait pas créé le paradis et l'enfer.

Les créatures sont amenés vers ce quoi Allāh a voulu de toute éternité et su qu'ils allaient faire. Nécessairement, ils seront amenés à le faire par leur propre choix, c'est à dire que Dieu crée en eux le sentiment de choisir. Les croyants sont amenés vers la foi par leur propre choix et les non-croyants à qui Allāh a voulu pour eux qu'ils meurent non-croyants sont amenés à la mécréance par leur propre choix. La volonté de Allāh s'est réalisée en ceux-là et en ces autres. Allāh est le Créateur du bien et du mal. Celui qui attribue à Allāh ta`ālā la création du bien et pas la création du mal, il aura attribué à Allāh ta`ālā l'incapacité et s'il en était ainsi, il y aurait pour ce monde deux créateurs, un créateur du bien et un créateur du mal et ceci est de la mécréance et du chirk. Cet avis stupide conduit, d'autre part, à considérer que Allāh ta`ālā est vaincu dans Sa souveraineté car, selon cet avis stupide, Allāh ta`ālā aurait voulu le bien seulement. Le mal qui s'est produit aurait donc eu lieu de Son ennemi 'iblîs et de ses aides non-croyants malgré Sa volonté. Celui qui croit cet avis devient non-croyant pour avoir contredit Sa parole ta`ālā:

﴿وَاللهُ غَالِبٌ عَلَى أَمْرِهِ﴾

(wa l-Lāhou ghāliboun `alā 'amrih)

ce qui signifie: « Et la volonté de Allāh se réalise immanquablement » [soūrat Yoūçouf / 21] c'est-à-dire que personne n'empêche Sa volonté de se réaliser. Selon la raison si une chose arrivait malgré Dieu, alors il serait incapable et celui qui est incapable ne peut pas être Dieu.

Le jugement de celui qui attribue à Allāh ta`ālā le bien et à l'esclave de Allāh le mal, par respect, c'est qu'il n'encourt aucun danger, comme de dire, par exemple : « al-khayrou mina l-Lāh wa ch-charrou layça ilayh », c'est-à-dire que l'on ne recherche pas l'agrément de Allāh par le mal et on recherche l'agrément de Allāh par le bien. Mais, s'il croit que Allāh est le créateur du bien mais pas du mal, son jugement c'est de le déclarer non-croyant.

L'injustice est impossible s’agissant de Allāh

Sachez également, que Allāh vous fasse miséricorde, que si Allāh ta`ālā châtie le désobéissant, c'est par Sa justice, sans injustice. Et s'Il récompense l'obéissant, c'est par Sa grâce, sans que cela soit un devoir pour Lui, car l'injustice ne peut provenir que de celui à qui on ordonne et interdit. Or, Allāh n'a ni qui Lui ordonne ni qui Lui interdit. Il agit dans ce qui Lui appartient selon ce qu'Il le veut car Il est le Créateur des choses et c'est à Lui qu'elles appartiennent.

Il nous est parvenu dans le ḥadīth saḥīḥ qu'a rapporté l'Imam AHmad dans son Mousnad, l'Imam Aboū Dāwoūd dans ses sounan et Ibnou Hibbân de Ibnou d-Daylamiyy, ce dernier a dit: « Je suis venu voir 'Oubayy Ibnou Ka`b et je lui ai dit : « Ô Aboū l-Moundhir, quelque chose est venue à mon esprit concernant la destinée, peux-tu m'en parler, peut-être Allāh me fera tirer profit de ce que tu me diras ? ». Il a dit: « Certes, si Allāh châtiait les gens de Sa terre et de Ses cieux, Il les châtierait sans être injuste envers eux et s'Il leur faisait miséricorde, Sa miséricorde leur serait plus bénéfique que leurs actes. Et si tu dépensais en or autant que la montagne de 'OuHoud dans une voie que Allāh agrée (fī sabīli l-Lāh), Allāh ne l'accepterait pas de toi tant que tu n'as pas cru en la destinée et que tu n'as pas su que ce qui t'a atteint n'allait te manquer et que ce qui t'a manqué n'allait pas t'atteindre. Si tu meurs sur une autre croyance que celle-là, tu entreras en enfer ». Il a dit: « Ensuite, j'ai été voir `Abdou l-Lāh Ibnou Mas`oūd qui m'a dit la même chose, puis j'ai été voir Houdhayfah Ibnou l-Yamān qui m'a dit semblable à cela, puis j'ai été voir Zayd Ibnou Thābit et il m'a rapporté semblable à cela du Prophète Mouḥammad ṣalla lLāhou `alayhi wa sallam ».

Confirmation à partir du ḥadīth de Mouslim que Allāh est juste

D'autre part, Mouslim a rapporté dans son recueil ṣaḥīḥou Mouslim, ainsi que Al-Bayhaqiyy dans Kitābou l-Qadar, ont rapporté de Abou l-'Aswad Ad-dou'aliyy, qu'il a dit: « `Imrān Ibnou l-Ḥousayn m'a dit: « As-tu vu ce que font les gens aujourd'hui et ce pour quoi ils œuvrent, est-ce une chose qui leur est prédestinée et qui est voulue pour eux auparavant ou est-ce que c'est quelque chose qui se présente à eux sans avoir été prédestinée et qu'ils font après que leur est venu leur Prophète, après avoir reçu de lui la preuve et les textes de la Loi ? Je lui ai alors dit: « C'est plutôt une chose qui leur est prédestinée et qui est voulue pour eux auparavant ». Il a dit: « Ne serait-ce pas là une injustice ? » J'ai alors été terriblement effrayé et j'ai dit: « Toute chose est Sa créature et Lui appartient. On ne l'interroge pas sur ce qu'Il fait alors que nous nous serons interrogés ». Il m'a alors dit: « Que Allāh te fasse miséricorde, par ma question j'ai seulement voulu évaluer tes connaissances dans la religion ; il y a deux hommes de la tribu de Mouzaynah qui sont allés voir le Messager de Allāh ṣalla lLāhou `alayhi wa sallam et lui ont dit: Ô Messager de Allāh, as-tu vu ce que font les gens aujourd'hui et ce pour quoi ils œuvrent, est-ce une chose qui leur est prédestinée et qui est voulue pour eux auparavant ou est-ce que c'est une chose qui se présente à eux sans avoir été prédestinée ? Il a alors répondu:

« بَلْ شَىْءٌ قُضِيَ عَلَيْهِمْ وَمَضَى عَلَيْهِمْ »

(bal chay'oun qouḍiya `alayhim wa maḍā `alayhim)

ce qui signifie: « C'est plutôt une chose qui leur est prédestinée et qui est voulue pour eux de toute éternité », et ce qui conforte cela, c'est la parole de Allāh tabāraka wa ta`ālā:

﴿ وَنَفْسٍ وَمَا سَوَّاهَا فَأَلْهَمَهَا فُجُورَهَا وَتَقْوَاهَا ﴾

(wa nafsin wa mā sawwāhā ; fa'alhamahā foujoūrahā wa taqwāhā)

Ce qui signifie: « C'est Allāh qui inspire à l'âme son immoralité ou sa piété », [soūrat Ach-Chams / 7], c'est à dire Allāh crée en la personne le penchant et la volonté à faire le mal et le penchant et la volonté à faire le bien [Fin de citation].

Allāh égare par Sa justice et guide par Sa grâce

D'autre part, a été jugé ṣaḥīḥ le ḥadīth qui suit :

« فَمَنْ وَجَدَ خَيْرًا فَلْيَحْمَدِ اللهَ وَمَنْ وَجَدَ غَيْرَ ذَلِكَ فَلاَ يَلُومَنَّ إِلا نَفْسَهُ »

(faman wajada khayran fa-l-yaḥmadi l-Lāha ; wa man wajada ghayra dhālika falā yaloūmanna 'il-lā nafsah)

ce qui signifie: « Celui donc qui fait des actes de bien, qu'il loue Allāh et celui qui fait contraire à cela, qu'il ne s'en prenne qu'à lui-même », [rapporté par Mouslim du ḥadīth de Aboū Dharr du Prophète de Allāh `azza wa jall]. Quand au premier cas, c'est celui qui fait du bien, parce que Allāh ta`ālā lui fait la grâce de faire exister ce bien et de lui accorder la réussite dans son accomplissement sans que cela soit un devoir pour Allāh de le lui accorder ; c'est Allāh Qui a fait exister ce bien, c'est Lui Qui a créé l'acte de l'esclave. Que l'esclave loue son Seigneur pour les grâces qu'Il lui accorde. Quant au second cas, c'est celui qui a fait du mal, parce que Allāh ta`ālā manifeste par Sa toute-puissance ce que cet esclave a comme mauvais penchants. C'est bien Dieu Qui crée la volonté et le penchant de l'esclave de faire le bien ou le mal et les actes de bien et de mal. Celui que Allāh égare, c'est donc par Sa justice et celui qu'Il guide, c'est par Sa grâce. Allāh fait ce qu'Il veut et Il n'est pas interrogé sur ce qu'Il fait.

L'esclave est rétribué en conséquence de ses propres choix

L'imam An-Naçafiyy a dit: « si un homme frappe du verre avec une pierre et le casse, alors le coup, le fait de casser et la cassure existent par la création de Allāh ta`ālā ». Ainsi, l’esclave de Allāh n’a que l’acquisition mais la création n’est propre qu’à Allāh. Allāh ta`ālā dit:

﴿لَها مَا كَسَبَتْ وَعَلَيْهَا مَا اكْتَسَبَتْ﴾

(lahā mā kaçabat wa `alayhā ma ktaçabat)

ce qui signifie: « … La personne a en sa faveur le bien qu’elle a acquis et contre elle le mal qu’elle a acquis » [soūrat Al-Baqarah / 286].

Le coup est l’acte de la personne. Il se peut qu’il s’en produise une cassure tout comme il se peut qu’il ne s’en suive aucune cassure. Le fait de casser c’est l’action de la personne sur le verre par son lancer de pierre. Quant à la cassure, c’est l’effet qui se produit sur le verre. Ainsi, la personne n’a que l’acquisition de son acte volontaire. L’acquisition de l’acte (al-kasb) est le fait que la personne vise l’accomplissement de l’acte et que l’acte ait lieu de sa part à ce moment-là. Ainsi la volonté de l’esclave et l'acte qui s'en suit sont tous les deux par la création de Allāh. Allāh ta`ālā dit : {لَهَا مَا كَسَبَتْ} (lahā mā kaçabat) ce qui signifie: « Elle a en sa faveur ce qu’elle a acquis » c’est-à-dire comme bien, et {وعليهَا مَا اكتسَبَتْ} (wa`alayhā ma ktaçabat) ce qui signifie : « et contre elle ce qu’elle a acquis » [soūrat Al-Baqarah / 286] c’est-à-dire comme mal. Allāh ta`ālā dit:

﴿وما رَمَيْتَ إِذْ رَمَيْتَ وَلـٰكِنَّ اللهَ رَمىٰ﴾

(wa mā ramayta ‘idh ramayta wa lākinna l-Lāha ramā)

Ce qui signifie: « Tu n’as pas créé le lancer que tu as acquis mais c’est Dieu Qui l’a créé », [soūrat Al-'anfâl / 17]. Ainsi, Allāh confirme que la création est propre à Lui, que c’est une perfection à Son sujet car cela Lui est propre, nul autre que Lui n’a la création, et Il confirme l’acquisition de l’acte pour la personne. C’est cela la voie de la vérité.

De plus, si Allāh avait créé les créatures et avait mis un groupe directement au paradis et un groupe directement en enfer du fait qu'Il aurait su de toute éternité qu'ils ne seraient jamais croyants, alors, ceux qui subiraient le châtiment seraient comme l'a décrit Allāh par Sa parole :

﴿وَلَوْ أَنَّا أَهْلَكْنَاهُمْ بِعَذَابٍ مِنْ قَبْلِهِ لَقَالُوا رَبَّنَا لَوْلاَ أَرْسَلْتَ إِلَيْنَا رَسُولا فَنَتَّبِعَ آيَاتِكَ مِنْ قَبْلِ أَنْ نَذِلَّ وَنَخْزَى﴾

(wa law 'annā 'ahlaknāhoum bi`adhābin min qablihi laqāloū rabbanā lawlā 'arsalta 'ilaynā raçoūlan fanattabi`a 'āyātika min qabli 'an nadhilla wa nakhzā)

Ce qui signifie: « Et si Nous les avions châtiés avant son envoi, ils auraient certainement dit: Seigneur, si Tu nous avais envoyé un messager, nous aurions suivi Tes ordres avant d'être humiliés et rabaissés », [soūrat Tâhâ / 134]. Allāh ta`ālā a ainsi envoyé des messagers chargés d’annoncer la bonne nouvelle et d'avertir contre un châtiment pour manifester ce que l'esclave était près à faire comme actes l'obéissance ou de désobéissance. Par conséquent, celui qui sera châtié le sera après avoir eu la preuve et celui qui sera récompensé le sera après avoir eu la preuve. Il nous a appris qu'il y a un groupe de gens de Sa création dont le devenir est l'enfer à cause de leurs actes qu'ils commettent de leur propre choix. Allāh ta`ālā savait auparavant, par Sa science exempte de début qu'ils ne seraient jamais croyants. C'est Allāh Qui a voulu cela de toute éternité et Il fait ce qu'Il veut, Il n' a pas de compte à rendre. Allāh ta`ālā dit:

﴿وَلَوْ شِئْنَا لآتَيْنَا كُلَّ نَفْسٍ هُدَاهَا وَلَكِنْ حَقَّ الْقَوْلُ مِنِّي لأَمْلأنَّ جَهَنَّمَ مِنَ الْجِنَّةِ وَالنَّاسِ أَجْمَعِينَ﴾

(wa law chi'nā la'ātaynā koulla nafsin houdāhā wa lākin ḥaqqa l-qawlou minnī la'amla'anna jahannama mina l-jinnati wa n-nāci 'ajma`īn)

Ce qui signifie: « Et si Nous avions voulu, Nous aurions accordé à chaque âme d'être sur la bonne voie. Mais la parole est véridique de Ma part: certes, Je remplirai l'enfer de jinn et d'hommes ensemble », [soūrat as-sajdah / 13]. Allāh ta`ālā nous informe dans cette 'āyah qu'Il dit de toute éternité:

﴿لأَمْلأَنَّ جَهَنَّمَ مِنَ الْجِنَّةِ وَالنَّاسِ أَجْمَعِينَ﴾

(la'amla'anna jahannama mina l-jinnati wa n-nāci 'ajma`īn)

ce qui signifie: « Certes, Je remplirai l'enfer de jinn et d'hommes ensemble » et ce qu'Il dit est vérité et ne changera pas car le changement signifierait un mensonge et le mensonge est impossible au sujet de Allāh. Allāh ta`ālā dit:

﴿قُلْ فَلِلَّهِ الْحُجَّةُ الْبَالِغَةُ فَلَوْ شَاءَ لَهَدَاكُمْ أَجْمَعِينَ﴾

(qoul li l-Lāhi l-ḥoujjatou l-bālighah ; falaw chā'a lahadākoum 'ajma`īn)

ce qui signifie: « Dis: à Allāh la preuve incontestable. S'Il le voulait, Il vous aurait accordé à tous d'être sur la voie de bien », [soūrat Al-'An`ām / 149], c'est-à-dire qu'au contraire Il a voulu pour certains d'être sur la voie de bien et pour d'autres non. Les esclaves sont donc amenés à faire ce qui provient d'eux par leur propre choix et non sous la menace ni sous contrainte ; leurs choix étant créés par Allāh.

Donc, tout ce qui est entré en existence, que cela soit une substance ou un acte, du grain de poussière au trône, tout mouvement ou toute immobilité des esclaves de Allāh, les intentions et les idées qui traversent l’esprit, tout cela existe par la création de Allāh, nul autre que Allāh ne le crée, ni la nature ni les causes.

Les substances sont les choses qui ont une localisation, qu’elles soient petites comme le grain de poussière ou ce qui est plus petit encore, ou qu’elles soient grandes comme le trône qui est la plus grande des créatures par le volume et la plus étendue par la surface. Le grain de poussière, c’est la plus petite substance que l’on peut voir à l’œil nu. Mais il y a ce qui est encore plus petit, que l’on ne voit pas à l’œil nu et qui a une localisation. Par exemple, il y a la plus petite substance que Allāh a créée et que les savants du tawḥīd ont appelée al-jawharou l-fard c’est-à-dire la substance élémentaire à savoir la partie qui ne se divise pas. La substance élémentaire et ce qui est plus grand, tout cela, c’est Allāh Ta`âlâ Qui le fait exister. Il en est de même pour les actes des gens, leurs mouvements, leurs immobilités, leurs pensées, leurs intentions, leurs savoirs, les idées qui leur traversent l’esprit indépendamment de leur volonté, le regard qu’ils portent délibérément ainsi que le clignement d’œil qui est volontaire et celui qui n’est pas volontaire, tout cela c’est Allāh Ta`âlâ Qui le crée en eux. Quant aux gens, ils ne créent rien (dans le sens de faire passer du néant à l’existence).

De même Dieu est le Créateur de la nature et des causes et des conséquence. La nature c’est le caractère que Allāh donne aux substances (exemple : la nature du feu est la chaleur). Certains ont dit que la nature signifie ce qui se produit habituellement (exemple le feu brûle habituellement). Il n’est pas valable selon la raison que cette nature soit créatrice de quoi que ce soit car elle n’a ni volonté ni choix.

La cause (as-sabab), c’est un évènement par l’intermédiaire duquel on parvient à un autre évènement – l’effet ou la conséquence – mais il se peut que cette conséquence ne se produise pas. Quant à l’agent causal (al-`il-lah), chez les spécialistes de la terminologie, c’est ce dont l’existence implique l’existence de l’effet (par la création de Allāh) et ce dont l’inexistence implique l’inexistence de l’effet, comme par exemple le mouvement du doigt qui porte une bague : le mouvement du doigt selon eux est un agent causal (`il-lah) pour le mouvement de la bague car le mouvement de la bague est conséquent au mouvement du doigt. Le mouvement de la bague entre en existence si le mouvement du doigt entre en existence et il n’existe pas si le mouvement du doigt n’existe pas (tout ceci a lieu par la création de Dieu).

L’entrée en existence de tout cela a lieu selon la volonté et par la toute-puissance de Allāh, par Sa prédestination et selon Sa science exempte de début, conformément à la parole de Allāh ta`ālā:

﴿وَخَلَقَ كُلَّ شَىْءٍ﴾

(wa khalaqa koulla chay’)

Ce qui signifie: « Il crée toute chose », [soūrat Al-Fourqān / 2], c’est-à-dire qu’Il fait exister toute chose après son inexistence. Ainsi, la création dans ce sens-là n’est propre qu’à Allāh. Allāh ta`ālā dit:

﴿هَلْ مِنْ خَالِقٍ غَيْرُ اللهِ﴾

(hal min khāliqin ghayrou l-Lāh)

ce qui signifie: « Il n’y a pas de créateur autre que Allāh » [soūrat Fāṭir / 3].

Ainsi tout ce qui entre en existence, c’est-à-dire tout ce qui existe après ne pas avoir existé, que ce soit les substances ou les caractéristiques des substances, tels que les actes, que ce soient les bons actes ou les mauvais actes, les intentions et les idées qui traversent l’esprit et que nous ne pouvons pas empêcher d’arriver, tout cela est créé par Allāh Ta`âlâ. Les actes volontaires des esclaves sont créés par Allāh tout comme les actes involontaires.

Les mou`tazilah ont pourtant contredit à ce sujet, concernant les actes volontaires des gens ; ils ont prétendu que c’est la personne qui en est le créateur. Les savants spécialistes en authentification les ont déclarés non-croyants comme Aboū Manṣoūr Al-Baghdādiyy, l’Imām Al-Boulqiniyy, qui fait partie des plus grands 'aṣ-ḥāb al-woujoūh parmi les savants chāfi`iyy, l’Imām Abou l-Ḥaçan Chīth Ibnou Ibrāhīm Al-Mālikiyy ainsi que d’autres. Les mou`tazilah ont démenti ainsi la parole de Allāh ta`ālā: {وَخَلَقَ كُلَّ شَىء} (wa khalaqa koulla chay') qui signifie: « Il crée toute chose » [soūrat Al-Fourqān / 2] et Sa parole: {هَلْ مِنْ خَالِقٍ غَيْرُ اللهِ} (hal min khāliqin ghayrou l-Lāh) qui signifie: « Il n’y a pas de créateur autre que Allāh » [soūrat Fāṭir / 3] c’est-à-dire qu’il n’y a pas d’autre créateur que Allāh, ainsi que d’autres 'āyah. La signification de (al-khalq) ici est de faire exister après l’inexistence. Le mot chay' , ici, englobe tout ce qui entre en existence.

La destinée, secret de Allāh

Saches que ce que nous avons cité au sujet de la destinée ne relève pas de la discussion que le Prophète ṣalla l-Lāhou `alayhi wa sallam a interdite par sa parole:

« إِذَا ذُكِرَ الْقَدَرُ فَأَمْسِكُوا »

('idhā dhoukira l-qadarou fa'amsikoū)

Ce ḥadīth signifie: « Ne vous plongez pas dans la recherche et la discussion au sujet de la destinée pour tenter d'en percer le secret », [rapporté par At-Tabarāniyy]. En effet, ce qui a précédé ici est une exégèse pour la destinée que les textes ont rapportée. Tandis que ce qui est interdit, c'est la discussion pour chercher à parvenir à son secret. Ach-Chāfi`iyy et le Ḥāfidh Ibnou `Açākir ont rapporté de `Aliyy, que Allāh l'agrée, qu'il a dit à celui qui l'a interrogé sur la destinée: (sirrou l-Lāhi falā tatakallaf) ce qui signifie: « C'est un secret de Allāh, alors ne t'en charge pas ». Lorsqu'il insista, il lui répondit: « Si tu insistes saches que c'est entre deux, ce n'est ni une contrainte, ni une délégation ». Notre maître `Aliyy vise par cette parole que la croyance de Ahlou s-Sounnah est que l'esclave a un choix mêlé à une contrainte, que l'esclave a un choix qui est sous la volonté de Allāh et créé par Allāh, et que nous ne disons pas la parole des jabriyyah qui disent que l'esclave n'a pas d'acte mais qu'il est telle une plume suspendue en l'air que le vent balance de droite et de gauche et nous ne disons pas la parole des mou`tazilah qui disent que l'esclave crée ses propres actes. Ahlou s-Sounnah sont au juste milieu, c'est à dire la vérité à savoir que l'esclave à un choix créé par Allāh, ainsi le sentiment dans le cœur de vouloir telle chose ou telle autre, ce sentiment est créé par Allāh et les actes eux mêmes sont créés par Allāh Lui Seul Qui fait entrer les choses du néant à l'existence.

Le Messager de Allāh a blâmé les qadariyyah

Saches aussi que le Messager de Allāh a blâmé les qadariyyah qui se divisent en plusieurs groupes. Parmi eux, il y a ceux qui disent: (l'esclave de Allāh est le créateur de tous ses actes qu'il fait de son propre choix) et parmi eux, il y a ceux qui disent: (l'esclave de Allāh est le créateur du mal et non du bien). Et les deux groupes sont des non-croyants. Le Messager de Allāh a dit:

« الْقَدَرِيَّةُ مَجُوسُ هَذِهِ الأُمَّةِ »

(al-qadariyyatou majoūçou hādhihi l-'oummah)

ce qui signifie: « les qadariyyah sont les mazdéens de cette communauté », [rapporté par Al-Boukhāriyy et d'autres du ḥadīth de `Oumar]. Les mazdéens sont des non-croyants qui adorent le feu. Dans une autre version de ce ḥadīth:

« لِكُلِّ أُمَّةٍ مَجُوسٌ ، وَمَجُوسُ هَذِهِ الأُمَّةِ الَّذِينَ يَقُولُونَ لاَ قَدَر »

(likoulli 'oummatin majoūs wa majoūçou hādhihi l-'oummah al-ladhīna yaqoūloūna lā qadar)

ce qui signifie: « chaque communauté a des mazdéens et les mazdéens de cette communauté sont ceux qui disent: il n'y a pas de destinée », [rapporté par Aboū Dāwoūd de Houdhayfah du Prophète ṣalla lLāhou `alayhi wa sallam].

Dans le livre Al-Qadar de Al-Bayhaqiyy et le livre Tahdhībou l-'Athār de l'Imam Ibnou Jarīr Aṭ-Ṭabariyy, que Allāh ta`ālā leur fasse miséricorde, d'après `Abdou l-Lāh Ibnou `Oumar, le Messager de Allāh a dit:

« صِنْفانِ مِنْ أُمَّتِي لَيْسَ لَهُمَا نَصِيبٌ فِي الإِسْلاَمِ الْقَدَرِيَّةُ وَالْمُرْجِئَةُ »

(ṣinfāni min 'oummatî layça lahoumā naṣīboun fi l-'islām : 'al-qadariyyatou wa l-mourji'ah)

Ce qui signifie: « Deux types de gens de ma communauté n'ont aucune part dans l'Islam: les qadariyyah et les mourji'ah ». Les mou`tazilah sont les qadariyyah car ils ont considéré égaux Allāh et l'esclave en reniant à Son sujet `azza wa jall la toute-puissance sur ce qu'Il aurait rendu Son esclave capable de faire. C'est comme s'ils confirmaient l'existence de deux créateurs en réalité tout comme les mazdéens l'ont fait en affirmant l'existence de deux créateurs, un créateur du bien qui est selon eux la lumière et un créateur du mal qui est selon eux l'obscurité.

Les mourji'ah sont un groupe égaré qui se réclame de l'Islam. Ils croient que l'esclave de Allāh ne sera pas châtié s'il est croyant, quels que soient les grands péchés qu'il commet et même s'il meurt sans repentir et ceci est de la mécréance.

Les deux sens de la guidée

Quant au terme « la guidée - al-hidāyah - », il s'emploie selon deux sens : Le premier sens c'est le fait de montrer la vérité, d'y appeler et d'en présenter les preuves, employé dans ce sens, il est valable d'attribuer la guidée aux messagers et à toute personne qui appelle à la religion agréée par Allāh, comme dans Sa parole ta`ālā à propos de Son Messager Mouḥammad ṣalla l-Lāhou `alayhi wa sallam:

﴿وَإِنَّكَ لَتَهْدِي إِلَى صِرَاطٍ مُسْتَقِيمٍ﴾

(wa 'innaka latahdī 'ilā ṣirāṭin moustaqīm)

ce qui signifie: « Et certes tu guides bien vers un droit chemin », [soūrat Ach-Choūrā / 52] ; et dans Sa parole ta`ālā:

﴿وَأَمَّا ثَمُودُ فَهَدَيْنَاهُمْ فَاسْتَحَبُّوا الْعَمَىٰ عَلَى الْهُدَىٰ﴾

(wa 'ammā thamoūda fahadaynahoum fastaḥabbou l-`amā `ala l-houdā)

ce qui signifie: « Et quant à Thamoud, Nous leur avons montré la vérité mais ils ont préféré l'égarement à la bonne guidée », [soūrat Fouṣṣilat / 17], ici "hadaynāhoum" veut dire "Nous leur avons montré la vérité".

Quant au second sens de al-hidāyah: c'est le fait que Allāh ta`ālā guide Ses esclaves, c'est-à-dire la création de la bonne guidée dans leurs cœurs, comme dans Sa parole ta`ālā:

﴿فَمَنْ يُرِدِ اللهُ أَنْ يَهْدِيَهُ يَشْرَحْ صَدْرَهُ لِلإِسْلاَمِ وَمَنْ يُرِدْ أَنْ يُضِلَّهُ يَجْعَلْ صَدْرَهُ ضَيِّقًا حَرَجًا﴾

(faman youridi l-Lāhou 'an yahdiyahou yachraḥ ṣadrahou li l-'Islāmi wa man youridi l-Lāhou 'an youḍillahou yaj`al ṣadrahou ḍayyiqan ḥarajā)

Ce qui signifie: « Quant à celui que Allāh veut guider, Il fait que son cœur soit ouvert pour accepter l'Islam et celui qu'Il veut égarer, Il fait que son cœur soit étroit et resserré », [soūrat Al-'An`ām / 125]. Quant à al-'iḍlāl, le fait d'égarer, c'est la création de l'égarement dans le cœur des égarés.

Le vouloir des esclaves de Allāh est donc sous le vouloir de Allāh

Allāh ta`ālā dit:

﴿وَمَا تَشَاءُونَ إِلَّا أَن يَشَاءَ اللَّـهُ رَبُّ الْعَالَمِينَ﴾

(wa mā tachā'oūna 'il-lā 'an yachā'a l-Lāhou rabbou l-`ālamīn)

ce qui signifie: « Et vous ne voulez que si Allāh, le Seigneur des mondes, le veut », [soūrat at-takwīr / 29]. Par ailleurs, cette 'āyah est la preuve la plus claire sur l'égarement du groupe qui disent que si l'esclave veut la bonne voie, Allāh le guide et si l'esclave veut l'égarement, Allāh l'égare. Que disent-ils donc au sujet de cette 'āyah:

﴿فَمَنْ يُرِدِ اللَّهُ أَنْ يَهْدِيَهُ يَشْرَحْ صَدْرَهُ لِلْإِسْلَامِ ۖ وَمَنْ يُرِدْ أَنْ يُضِلَّهُ يَجْعَلْ صَدْرَهُ ضَيِّقًا حَرَجًا كَأَنَّمَا يَصَّعَّدُ فِي السَّمَاءِ﴾

(faman youridi l-Lāhou 'an yahdiyahou yachraḥ ṣadrahou li l-'islām)

ce qui signifie: « Quant à celui que Allāh veut guider, Il fait que son cœur soit grand ouvert à l'Islam et celui qu'Il veut égarer, Il fait que son cœur soit étroit et resserré » [soūrat al 'An`ām 'āyah 125]. En effet, elle est claire dans le fait que la volonté de Allāh précède la volonté de l'esclave car dans cette 'āyah Allāh a attribué la volonté à Lui-même et ne l'a pas renvoyée à l'esclave. Ensuite, dans Sa parole (wa man yourid 'an youḍillahou) qui signifie: « Et celui qu'Il veut égarer », il n'est pas possible que le pronom caché (ḍamīr) dans (yourid 'an youḍillahou) retourne à l'esclave car ceci reviendrait à attribuer au Qour'ān  une pauvreté de style et une faiblesse dans l'expression. Or le Qour'ān a le plus haut degré de rhétorique, il n'est rien qui soit plus éloquent.

Il a été rapporté du Prophète ṣalla l-Lāhou `alayhi wa sallam qu'il a enseigné à l'une de ses filles:

« مَا شَاءَ اللهَ كَانَ وَمَا لَمْ يَشَأْ لَمْ يَكُنْ »

(mā chā'a l-Lāhou kāna wa mā lam yacha' lam yakoun)

ce qui signifie: « Ce que Allāh veut est, et ce qu'Il ne veut pas n'est pas ». Ce ḥadīth a été rapporté par Aboū Dāwoūd dans ses Sounan et il a été transmis par la suite à un grand nombre de personnes par un grand nombre de personnes de sorte qu'il s'est largement répandu parmi les gens de la communauté.

الحمد لله رب العالمين

La louange est à Allāh, le Créateur du monde.

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