Exégèse de sourate Al-Ghāshiyah (L'enveloppante). Coran en français

بِسْمِ اللهِ الرَّحْمَنِ الرَّحِيمِ

Bismi l-Lāhi r-Raḥmāni r-Raḥīm | Au nom de Allāh, ar-Raḥmāni r-Raḥīm.

Le terme "Allāh" est le nom propre de l'Être nécessairement existant, digne de toutes les louanges, et il n'est pas dérivé. "Ar-Raḥmān" fait partie des noms spécifiques à Allāh; il signifie que Sa miséricorde englobe le croyant et le non-croyant dans ce bas monde. Cependant, Il ne fait miséricorde qu'aux croyants dans l'au-delà, comme il est dit dans sourat Al-'Aʿrāf/156 qui signifie: "Et Ma miséricorde englobe toute chose; Je la réserverai pour ceux qui ont évité la mécréance." "Ar-Raḥīm" est Celui Qui fait miséricorde aux croyants, comme Allāh dit dans sourat Al-'Aḥzāb/43 ce qui signifie: "Et Il est Miséricordieux envers les croyants." "Ar-Raḥmān" est plus éloquent que "Ar-Raḥīm" car l'augmentation dans la structure indique une augmentation dans le sens.

La Sourate Al-Ghāshiyah  (L'enveloppante). est mecquoise à l'unanimité et comporte vingt-six āyāt.

﴿عَامِلَةٌ نَّاصِبَةٌ﴾

ʿĀmilatoun nāṣibah [3]

Œuvrant, épuisés.

Al-Qourṭoubiyy a dit : Ceci concerne la vie d’ici-bas, car l’au-delà n’est pas un lieu d’œuvres. "Nāṣibah" signifie "épuisés", ils se sont fatigués dans la vie d’ici-bas dans la mécréance et la désobéissance à Allāh. Il est question de tous les mécréants. ʿAbdou r-Razzāq a rapporté de Qatādah qui a dit : "khāchiʿah" (humiliés) dans le Feu, "ʿāmilatoun nāṣibah" (œuvrant, épuisés) dans le Feu, cela en supportant les chaînes et les carcans, et en s’enfonçant dans le Feu comme les chameaux s’enfoncent dans la boue.

﴿تَصْلَىٰ نَارًا حَامِيَةً﴾

Taṣlā nāran ḥāmiyah [4]

Ils brûleront dans un Feu ardent.

Cela signifie que les mécréants endureront la chaleur du Feu, comme l’a dit Al-Khalīl. On dit : "ṣalaytou ch-chāh" : j’ai fait rôtir le mouton. Abū Hourayrah a rapporté du Prophète ﷺ qui a dit ce qui signifie: "Le Feu a été attisé mille ans jusqu’à ce qu’il rougisse, puis il a été attisé mille ans jusqu’à ce qu’il blanchisse, puis il a été attisé mille ans jusqu’à ce qu’il noircisse. Il est donc noir et obscur." Rapporté par At-Tirmidhiyy. Ô Allāh, préserve-nous du Feu.

﴿تُسْقَىٰ مِنْ عَيْنٍ آنِيَةٍ﴾

Tousqā min ʿaynin ’āniyah [5]

Ils seront abreuvés d’une source extrêmement bouillante.

Al-Ḥasan a dit : d’une source dont la chaleur est parvenue à son paroxysme (extrême chaleur).

﴿لَّيْسَ لَهُمْ طَعَامٌ إِلَّا مِن ضَرِيعٍ﴾

Layça lahoum ṭaʿāmoun ’illā min ḍarīʿ [6]

Ils n’auront pour nourriture que du ḍarīʿ.

Moujāhid a dit : Le ḍarīʿ est une plante épineuse collée au sol que les Qouraychites appellent "ach-chibriq" quand elle est verte, et quand elle sèche, c’est le ḍarīʿ, les bêtes ne la paissent pas à cause de sa mauvaise odeur. Les exégètes ont dit : Lorsque ce verset fut révélé, les polythéistes dirent : "Nos chameaux grossissent avec le ḍarīʿ", alors Allāh taʿālā révéla :

﴿لَّا يُسْمِنُ وَلَا يُغْنِي مِن جُوعٍ﴾

Lā yousminou wa lā youghnī min joūʿ [7]

Qui n’engraisse pas et ne satisfait pas la faim.

Cela contient une réfutation des polythéistes.

﴿وُجُوهٌ يَوْمَئِذٍ نَّاعِمَةٌ﴾

Woujoūhoun yawma’iḍhin nāʿimah [8]

Ce Jour-là, des visages seront épanouis.

C’est-à-dire qui jouiront d’un bien-être et d’une splendeur.

﴿لِّسَعْيِهَا رَاضِيَةٌ﴾

Liṣaʿyihā rāḍiyah [9]

Satisfaits de leurs efforts.

C’est-à-dire satisfaits de leurs œuvres dans le bas monde, faites en obéissance, car la récompense de ces œuvres est le Paradis.

﴿فِي جَنَّةٍ عَالِيَةٍ﴾

Fī Jannatin ʿāliyah [10]

Dans un paradis élevé.

C’est-à-dire en lieu et en rang. An-Nābighah Al-Jaʿdiyy a dit : J’ai récité ce poème au Messager de Allāh ﷺ et il l’a aimé : "Notre gloire et notre splendeur ont atteint le ciel, Et nous espérons au-delà de cela une apparition." Alors le Prophète ﷺ a dit se qui signifie : "Où sera l’apparition, ô Abā Laylā ?" J’ai dit : "Au Paradis". Il a dit ce qui signifie : "Oui, si Allāh taʿālā le veut."

﴿لَّا تَسْمَعُ فِيهَا لَاغِيَةً﴾

Lā tasmaʿou fīhā lāghiyah [11]

Tu n’y entendras aucune mauvaise chose.

Qatādah a dit : On n’y entendra ni mensonge ni péché. Rapporté par ʿAbdou r-Razzāq.

﴿فِيهَا عَيْنٌ جَارِيَةٌ﴾

Fīhā ʿaynoun jāriyah [12]

Il y aura là une source jaillissante.

C’est-à-dire d’eau. Et il a voulu dire des sources, car "al-ʿayn" est un nom de genre, et les sources jaillissantes là-bas sont nombreuses.

﴿فِيهَا سُرُرٌ مَّرْفُوعَةٌ﴾

Fīhā sourouroun marfouʿah [13]

Il y aura des lits élevés.

C’est-à-dire hauts dans les airs, afin que le croyant, lorsqu’il s’y assoit, puisse voir tout ce que son Seigneur lui a accordé comme délices au Paradis. Ibnou ʿAbbās a dit : Ce sont des lits dont les planches sont en or, ornées de péridots, de perles et de rubis, élevés dans le ciel. "As-sourour" est le pluriel de "sarīr" (lit).

﴿وَأَكْوَابٌ مَّوْضُوعَةٌ﴾

Wa ’akwāboun mawḍouʿah [14]

Et des coupes placées.

Al-kūb : une coupe sans anse à tête ronde, son pluriel est "akwāb". Elles sont posées sur les bords des sources, prêtes pour leur boisson.

﴿وَنَمَارِقُ مَصْفُوفَةٌ﴾

Wa namāriqou maṣfoufah [15]

Et des coussins alignés.

Dans le Qāmous (livre de langue) : "an-noumrouq" et "an-noumrouqah" : le petit coussin, son pluriel est "namāriq", c’est-à-dire des coussins alignés les uns à côté des autres pour s’y adosser et s’y accouder.

﴿وَزَرَابِيُّ مَبْثُوثَةٌ﴾

Wa zarābiyyou mabthoūthah [16]

Et des tapis étalés.

Il a dit dans le Qāmous : "Az-zarābiyy" : les coussins et les tapis, ou tout ce qui est étalé et sur lequel on s’appuie, le singulier est "zirbiyy" avec kasrah et on peut aussi dire avec ḍammah. Ces tapis sont larges, luxueux, nombreux et dispersés ici et là dans les assemblées. Ô Allāh, fais-nous entrer au Paradis.

﴿أَفَلَا يَنظُرُونَ إِلَى الْإِبِلِ كَيْفَ خُلِقَتْ﴾

’Afalā yanḍhourōuna ’ilā l-’ibili kayfa khouliqat [17]

Ne regardent-ils donc pas les chameaux, comment ils ont été créés ?

"Ne regardent-ils donc pas les chameaux, comment ils ont été créés ?" signifie un regard de considération, et il s’agit des mécréants de La Mecque. Allāh a spécifiquement mentionné les chameaux et non d’autres animaux, car les arabes n’avaient jamais vu de bête plus éminentes qu’eux, et parce qu’ils étaient leurs biens les plus précieux, et parce qu’ils réunissent en eux des utilités dispersées chez d’autres : manger leur viande, boire leur lait, les charger, voyager sur eux vers des pays lointains, vivre avec n’importe quelle plante qu’ils mangent, supporter la soif jusqu’à dix jours et plus, et leur obéissance à celui qui les guide, même un jeune enfant, tout en étant extrêmement puissants pour le travail, et ils se lèvent après avoir été chargés de lourdes charges alors qu’ils sont assis, et ils sont affectés par la belle voix, et leur gémissement est fréquent.

Plusieurs personnes dignes de confiance ont rapporté qu’elles ont entendu que le chameau avait gémi et pleuré en présence du Messager de Allāh ﷺ, alors ils ont expérimenté cela en louant le Messager ﷺ près d’eux, et de grosses larmes ont coulé de leurs yeux.

Al-Ḥasan Al-Baṣriyy, que Allāh l’agrée, a dit vrai lorsqu’il a rapporté de Anas ibnou Mālik, que Allāh l’agrée, le ḥadīth du gémissement du tronc d’arbre vers lequel le Messager de Allāh ﷺ prononçait son sermon. Lorsque le Prophète a pris la chaire, il s’est éloigné du tronc vers la chaire, et le tronc a gémi. Alors le Prophète ﷺ s’est approché de lui et a passé sa main bénie dessus, et il a gémi comme un enfant que l’on calme. Lorsque Al-Ḥasan rapportait ce ḥadīth, il disait : "Ô assemblée des musulmans, la pièce de bois gémit vers le Messager de Allāh ﷺ par désir de le rencontrer, vous êtes plus prioritaire à être nostalgiques envers lui ﷺ."

﴿وَإِلَى السَّمَاءِ كَيْفَ رُفِعَتْ﴾

Wa ’ilā s-samā’i kayfa roufiʿat [18]

Et vers le ciel, comment il a été élevé ?

C’est-à-dire une élévation de grande étendue, sans piliers.

﴿وَإِلَى الْجِبَالِ كَيْفَ نُصِبَتْ﴾

Wa ’ilā l-jibāli kayfa nouṣibat [19]

Et vers les montagnes, comment elles ont été dressées ?

Sur la terre, une installation stable, elles sont donc solides et ne penchent pas malgré leur hauteur.

﴿وَإِلَى الْأَرْضِ كَيْفَ سُطِحَتْ﴾

Wa ’ilā l-’arḍi kayfa souṭiḥat [20]

Et vers la terre, comment elle a été étendue et élargie ?

La terre a été préparée pour faciliter son habitation par l’être humain et les animaux.

﴿فَذَكِّرْ إِنَّمَا أَنتَ مُذَكِّرٌ﴾

Fadhakkir ’innamā ’anta moudhakkir [21]

Rappelle donc, tu es certes un exhortateur.

"Fadha-kkir" signifie "exhorte". Et "innamā ’anta moudhakkir" signifie "tu es certes un exhortateur". Ibnou l-Jawziyy a dit dans son tafsir : Il n’y avait alors pas d’ordre autre que le rappel, et cela est indiqué par Sa parole taʿālā :

﴿لَّسْتَ عَلَيْهِم بِمُصَيْطِرٍ﴾

Layça ʿalayhim bimouṣayṭir [22]

Tu n’es pas un dominateur sur eux.

C’est-à-dire tu n’es pas un dominateur pour que tu les combattes. comme l’a dit Al-Boukhāriyy. Ibnou l-Bārizīyy a dit : Puis le verset de l’épée l’a abrogé après l’Hégire, les versets du combat sont descendus. Mais avant cela, il n’était pas ordonné de combattre, mais il lui était ordonné de s’abstenir d’eux. Cependant, il ne se taisait pas par lâcheté quand ils lui nuisaient par les coups, les insultes et autres, mais il attendait l’autorisation de combattre. Et avant lui, certes les Prophètes ont combattu de nombreux mécréants.

Ibnou l-Jawziyy a dit : Et certains exégètes ont dit dans son sens : Tu n’es pas un dominateur sur eux pour forcer leurs cœurs à croire (c’est-à-dire tu ne peux pas changer les cœurs , Seul Allāh le peut), et sur cette base, il n’y a pas d’abrogation.

Et ʿIkrimah, Moujāhid, Qatādah et Al-Ḥoulwāniyy de Ibnou ʿĀmir ont lu "bimousayṭir" avec un "sīn".

﴿إِلَّا مَن تَوَلَّىٰ وَكَفَرَ﴾

’Illā man tawallā wa kafar [23]

Mais celui qui se détourne et mécroit.

Son sens est : Mais celui qui se détourne de la foi et mécroit en Allāh, alors Allāh le domine. Ici, "illā" ne peut pas être une exception, car le sens deviendrait corrompu ; cela signifierait que le Messager ﷺ domine les mécréants, alors que le sens voulu est que le Messager ﷺ ne les domine pas, mais Allāh châtie ces mécréants du plus grand châtiment en raison de leur mécréance.

﴿فَيُعَذِّبُهُ اللَّهُ الْعَذَابَ الْأَكْبَرَ﴾

Fayouʿadh-dhibouhou l-Lāhou l-ʿadhāba l-’akbar [24]

Allāh le châtiera alors du plus grand châtiment.

C’est le châtiment de l’enfer, où il résidera éternellement sans jamais en sortir, sans vivre une vie agréable et sans mourir pour trouver le repos. C’est le plus grand car il est plus grand que tout autre châtiment de ce monde.

﴿إِنَّ إِلَيْنَا إِيَابَهُمْ﴾

’Inna ’ilaynā ’iyābahoum [25]

C’est vers Notre jugement, certes, que sera leur retour.

Ibnou ʿAbbās a dit : "’iyābahoum" signifie leur retour, c’est-à-dire leur destination est vers le jugement de Allāh.

’Oubayyou ibnou Kaʿb, ʿĀ’ichah et Abū Jaʿfar ont lu "’iyyābahoum".

﴿ثُمَّ إِنَّ عَلَيْنَا حِسَابَهُمْ﴾

Thoumma ’inna ʿalaynā ḥisābahoum [26]

Puis, c’est à Nous de les juger.

C’est-à-dire leur rétribution

coran en français traduction coran tafsir en français exégèse coran en français Sourate Al-Ghāshiyah tafsir Al-Ghāshiyah signification Coran Jour du Jugement Paradis Enfer explication Coran islam religion sourate mecquoise