Les Piliers de la Prière et ses conditions de validité
بِسْمِ اللهِ الرَّحْمَنِ الرَّحِيم
La louange est à Dieu le Créateur du monde Celui Qui existe sans début, sans fin, sans endroit, sans comment et ne dépend pas du temps, rien n’est tel que Lui et Il est Celui Qui entend et Qui voit, quoi que tu puisses imaginer Dieu en est différent. Et que l’élévation en degré et la préservation de sa communauté de ce qu’il craint pour elle soient accordées à notre maitre Mouḥammad Al-’Amîn, l’Honnête, celui qui a appelé à la religion de vérité, l’islam la religion de tous les Prophètes du premier ‘Adam au dernier Mouḥammad.
Comment bien faire la Prière en Islam
La prière comporte des piliers, c'est-à-dire des actes obligatoires, et des actes recommandés (sounnah). Les piliers sont les actes de la prière indispensables à la validité de la prière. Quant aux actes surérogatoires, ce sont les actes pour lesquels il y a davantage de récompenses à les accomplir, mais les délaisser n'annule pas la prière. Nous, nous les accomplissons pour suivre l'exemple du Messager de Allāh (ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam). Voir les conditions de validité de la prière: Comment faire la Prière correctement. Savoir Prier en Islam
Les piliers de la prière:
Les piliers de la prière sont au nombre de dix-sept :
1- L'intention : c'est un acte du cœur. Ce n'est pas un devoir de la prononcer par la langue. Ainsi, si l'on n'a pas dit par sa langue : "j'ai l'intention d'accomplir aḍh-ḍhouhr " ou "al-`aṣr" par exemple, mais qu'on a fait face à la Qiblah, on a fait le takbîr - on a dit (Allāhou 'akbar)- et on a eu lors du takbîr cette intention, comme par exemple : "j'ai l'intention d'accomplir l'obligation de aḍh-ḍhouhr ", la prière est alors valable. Cependant si l'intention est présente dans le cœur avant de faire le takbîr mais n'est plus présente lors du takbîr, la prière n'est pas valable selon l'Imam Ach-Châfi`iyy car selon lui, l'intention doit avoir lieu en même temps que le takbîr. De même, la prière n'est pas valable si on dit par la langue : "j'ai l'intention d'accomplir l'obligation de aḍh-ḍhouhr " et qu'on n'a pas cette intention dans le cœur lors du takbîr.
Ce qui est nécessaire pour l'intention:
- c'est d'avoir la volonté d'accomplir la prière ;
- de préciser la prière qui a une cause particulière, comme la prière de la Fête (al-`īd) ou celle de l'éclipse lunaire, ou bien la prière qui a un temps particulier comme la prière de aḍ-ḍouḥâ ;
- de faire l'intention d'accomplir une obligation dans le cas où il s'agit d'une prière obligatoire, c'est-à-dire que l'on fait l'intention avec le cœur d'accomplir la prière de aḍh-ḍhouhr qui est obligatoire par exemple. Ainsi, si on fait simplement l'intention d'accomplir la prière de aḍh-ḍhouhr, sans avoir présent dans le cœur son caractère obligatoire, la prière n'est pas valable chez certains châfi`iyy. D'autres ont dit que la prière est valable sans elle. Il est un devoir d'avoir tout cela présent dans le cœur lors du takbîr.
- La simultanéité de l'intention avec le takbîr n'est pas obligatoire chez l'Imam Mâlik, que Allāh l'agrée. Par conséquent, si on fait l'intention pour cette prière peu avant le takbîr, la prière est valable selon l'Imam Mâlik, c'est-à-dire que si on fait l'intention avec son cœur, puis que l'on prononce la formule du takbîr de l'entrée en rituel, la prière est valable selon l'Imam Mâlik.
2- La formule du takbîr de l'entrée en rituel : c'est dire de façon à pouvoir s'entendre soi-même obligatoirement pour l'ensemble de ses lettres : (Allāhou 'akbar). Donc le takbîr n'est pas valable s'il ne s'entend pas dire toutes ses lettres. De même pour les autres piliers oraux, il est une condition de les prononcer de manière à pouvoir s'entendre soi-même.
Les piliers oraux sont au nombre de cinq:
a) la formule du takbîr de l'entrée en rituel -dire (Allāhou 'akbar)- lors de l'ouverture de la prière.
b) la récitation de la Fātiḥah
c) le dernier tachahhoud.
d) l'invocation en faveur du Prophète, ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam, lors de la dernière position assise.
e) le salâm qui est le dernier pilier de la prière et consiste à dire (as-salâmou `alaykoum).
Remarques relatives à la formulation du takbîr de l'entrée en rituel qu'il convient de connaître:
1) il est une condition de ne pas prolonger la syllabe (bâ') du mot ('akbar) de manière à ce que le terme devienne ('akbār). Ceci annule la prière, c'est-à-dire que la prière n'est pas engagée par ce mot-là. Ceci est par ailleurs interdit car ('akbaar) dans la langue arabe est le pluriel du mot (kabar) qui signifie "grand tambour". Si celui qui l'a dit ignorait la signification de ce mot, la prière n'est pas valable et il commet un péché. S'il en connaissait la signification et l'a dit délibérément, il est devenu non-croyant, que Allāh nous en préserve. Alors, que l'on y prenne garde lors de l'appel à la prière (al-'adhân) également. Certains châfi`iyy et mâlikiyy ont mentionné dans un texte que c'est de la mécréance dans le cas où il y a connaissance de la signification et prononciation délibéré.
2) il est une condition de ne pas prolonger la première lettre (a) du mot (Allāh). Par conséquent, si quelqu'un dit: ('Āllāhou 'akbar), sa prière n'est pas engagée et c'est interdit car cela signifie l'interrogation. C'est comme s'il avait dit : "est-ce que Allāh sait plus que tout autre ou pas ou est-ce que Allāh est plus puissant que tout autre ou pas ? " et ceci est de la mécréance.
3) il est une condition de ne pas ajouter de (wa) avant le mot (Allāh). De sorte que si l'on dit : (wa lLâhou 'akbar), la prière n'est pas valable. De même, si on ajoute un (wa) entre le mot (Allāh) et le mot ('akbar), en disant (Allāhou wa 'akbar), la prière n'est pas valable non plus. De même, si on change le ('a) de ('akbar) par un (wa), la prière n'est pas valable, comme en disant : (Allāhou wakbar).
Information Utile : si le ma'môum -celui qui prie dirigé- a été sujet aux mauvaises suggestions venant à son esprit (waswās) à propos de la formulation du takbîr de l'entrée en rituel au point qu'il cause une gêne pour les autres ma'môum, c'est interdit. Il en est de même pour celui qui s'assoit pour parler près de quelqu'un qui accomplit la prière. De même, il lui est interdit de réciter à haute voix de sorte qu'il perturbe celui qui accomplit la prière à ses côtés.
3- La position debout dans les prières obligatoires, pour celui qui le peut: c'est-à-dire que le fait de prier debout, dans la prière obligatoire, fait partie des piliers de la prière, même si c'est une prière que l'on fait à la suite d'un vœu (nadhr) ou si c'est une prière funéraire. Il est donc une condition pour sa validité, aussi bien pour le jeune enfant que pour l'adulte, de la faire debout. Il en est de même pour la prière répétée et c'est celle qui est répétée après avoir été accomplie correctement, suite à une deuxième assemblée. D'autre part, la condition de la position debout est réalisée en prenant appui sur ses deux pieds et en tenant sa colonne vertébrale verticale. Il n'est pas un devoir de tenir le cou vertical ; il est plutôt recommandé de pencher légèrement la tête en avant. Celui qui ne peut se tenir debout qu'à l'aide d'une canne doit en utiliser une.
Prier quand on est malade (la prière du malade)
Si l'on est incapable de se tenir debout par soi-même ou en se faisant aider, c'est-à-dire que cela entraîne une grande difficulté, insupportable habituellement, la prière est valable assis. Si l'on est incapable de se tenir assis, il est un devoir d'accomplir la prière obligatoire allongé sur le côté, le droit ou le gauche. Toutefois, il est préférable de se mettre prioritairement sur le côté droit. Mais, si l'on en est incapable, on se met sur le côté gauche. Si l'on n'a pas pu faire la prière sur un côté, il est un devoir de la faire couché sur le dos et de relever la tête de façon obligatoire, même un peu, pour orienter sa tête vers la qiblah, sinon on oriente la plante des pieds vers la qiblah. Si l'on est incapable de faire tout cela, par exemple si l'on ne peut que se tenir couché face au sol, on fait la prière dans cette position et on lève la tête si on le peut. Sinon, on fait la prière avec ses paupières, c'est-à-dire qu'on bouge ses paupières avec l'intention de faire l'inclination, puis on les bouge avec l'intention de faire la prosternation en les abaissant de façon plus marquée pour la prosternation. Si l'on est incapable de tout cela, on fait les piliers gestuels par le cœur. Quant aux piliers oraux, on les récite avec la langue. Si sa langue est immobilisée aussi, on les fait avec le cœur.
Celui qui accomplit la prière assis fait son inclination de manière à ce que sa tête soit au niveau de l'espace qui est au dessus de ses genoux. La meilleure façon est de l'avancer au niveau de l'endroit de sa prosternation.
Il est recommandé, après l'entrée en rituel (taḥarroum), c'est-à-dire après la formulation du takbîr de l'entrée en rituel, de mettre les mains sous la poitrine et au dessus du nombril.
4- La récitation de la Fātiḥah : conformément à la parole du prophète Mouḥammad ṣalla l-Lāhou `alayhi wa sallam :
« لا صلاة لمن لم يقرأ بفاتحة الكتاب »
(lâ ṣalâta liman lam yaqra bi fātiḥati l-kitâb)
ce qui signifie : « Il n'y a pas de prière pour celui qui n'a pas récité la Fâtiḥah [correctement] » rapporté par al-Boukhāriyy.
Elle est de sept 'ayah -sept versets- et la basmalah {بِسمِ الله الرَّحمن الرَّحيم} (bismi l-Lâhi r-Raḥmâni r-Raḥîm) en fait partie. La récitation de la Fātiḥah n'est donc pas valable sans la basmalah. Il est aussi un devoir de réciter ses quatorze lettres doublées. Si l'on délaisse ne serait-ce que l'une d'elles, la récitation de la Fātiḥah n'est pas valable, comme si l'on dit : ('iyyâka) [sôurat Al-Fātiḥah 'âyah 5] sans doubler le (yâ').
Il est un devoir de réciter les 'āyah sans interruption qui excède le temps de respiration (habituel). Si on délaisse cette condition, en faisant par exemple un long silence pendant la récitation, il est un devoir de revenir au début de la récitation de la Fātiḥah. L'interruption n'est pas préjudiciable si l'on est gagné par l'éternuement, la toux, le bâillement ou ce qui est semblable, même si cela se prolonge.
De même, il n'est pas nuisible que le ma'môum dise ('amîn) après la récitation de son imam ; la récitation de la Fātiḥah n'est pas interrompue par cette parole.
Il est aussi un devoir d'articuler les lettres sur leurs points de prononciation. Celui qui délaisse cette condition par manquement, comme s'il change le (dhâl) en (zay) ou le (ṣād) en (sîn) ou le (ṭā') en (tā'), sa récitation n'est pas valable. Voir aussi : Les Points de Prononciation des Lettres Arabes et les Règles de Tajwid
Télécharger : sôurat al-Fātiḥah mp3
سورة الفاتحة
بِسْمِ اللّهِ الرَّحْمـَنِ الرَّحِيمِ {1} الْحَمْدُ للّهِ رَبِّ الْعَالَمِينَ {2} الرَّحْمـنِ الرَّحِيمِ {3} مَـلِكِ يَوْمِ الدِّينِ {4} إِيَّاكَ نَعْبُدُ وإِيَّاكَ نَسْتَعِينُ {5} اهدِنَــــا الصِّرَاطَ المُستَقِيمَ {6} صِرَاطَ الَّذِينَ أَنعَمتَ عَلَيهِمْ غَيرِ المَغضُوبِ عَلَيهِمْ وَلاَ الضَّالِّينَ {7}
Bismi l-Lâhi r-Raḥmâni r-Raḥîm (1) Al-ḥamdou li l-Lâhi Rabbi l-`âlamîn (2) Ar-Raḥmâni r-Raḥîm (3) Mâliki yawmi d-Dîn (4) 'iyyâka na`boudou wa 'iyyâka nasta`în (5) 'Ihdina ṣ-ṣirâṭa l-moustaqîm (6) ṣirâṭa l-ladhîna 'an`amta `alayhim ghayri l-maghḍôubi `alayhim wa la ḍ-ḍâllîn (7)
Il n'est pas une condition de connaître la signification de la Fātiḥah pour la validité de la prière, mais il est une condition de bien la réciter, même en lisant pendant la prière. Voir l'explication (cliquer sur le lien) : Interprétation du Qour'ân Exégèse Sôurat al-Fātiḥah
5- L'inclination (ar-roukôu`) : elle a lieu en se courbant jusqu'à ce que les paumes des mains puissent atteindre les genoux (mais ce n'est une condition de les toucher). Les paumes constituent le plat des mains, doigts non compris. Il est une condition que l'inclination soit réalisée sans beaucoup fléchir les genoux (fléchir légèrement n'est pas préjudiciable). La meilleure manière de réaliser la position de l'inclination, c'est de se tenir le dos et le cou tendus, comme une planche, en tendant les jambes et les cuisses et en prenant les genoux avec les deux paumes, en écartant les genoux d'un empan et en écartant moyennement les doigts. Ceci concerne l'homme. Quant à la femme, il lui est recommandé de rapprocher les pieds. De plus, pour que la manière d'accomplir l'inclination soit complète, on dit : (soubḥâna Rabbiya l-`Aḍhīm) ce qui signifie : « Il est exempt d'imperfection mon Seigneur, Lui Qui est plus puissant et sait plus que tout autre » trois fois.
6- La quiétude (aṭ-ṭouma'nînah) dans ce pilier le temps de pouvoir dire (soubḥâna l-Lâh) : il s'agit de l'immobilisation simultanée de tous les os à leurs places en une seule fois, c'est-à-dire immobiliser les membres simultanément.
7- Le redressement (al-i`tidâl) qui consiste à se relever en position droite après l'inclination : c'est le retour de celui qui était en inclination à la position antérieure à l'inclination, qu'il prie debout ou autrement. Ceci est réalisé en se relevant en position debout si l'on faisait la prière debout et en se remettant assis si l'on faisait la prière assis.
8- La quiétude dans ce pilier.
9- La prosternation (as-soujoud) par deux fois : en posant le front sur l'emplacement de sa prière, en posant aussi une partie des genoux, une partie du plat des mains et du plat des orteils et ceci conformément à sa parole, ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam:
« أُمرتُ أن أَسجُدَ عَلَى سَبْعَةِ أعظُم : الجَبْهَة و اليَدَيْنِ و الرُّكبَتَيْن و القَدَمَينِ »
('oumirtou an asjouda `alâ sab`ati 'a`ḍhoum al-jabhatou wa l-yadayni wa r-roukbatayni wa 'aṭrâfi l-qadamayni)
ce qui signifie: « J'ai reçu l'ordre de me prosterner sur sept parties : le front, les deux mains, les deux genoux et les extrémités des pieds ».
Parmi ses conditions :
a) appuyer le front de sorte qu'une cotonnade serait tassée si l'on se prosternait dessus et que les traces du tassement apparaîtraient sur la main.
b) abaisser la tête de sorte que la partie inférieure du corps soit plus élevée que la partie supérieure.
10- La quiétude dans la prosternation
11- La position assise entre les deux prosternations
12- La quiétude dans la position assise entre les deux prosternations.
13- La dernière position assise : pour le dernier tachahhoud et ce qui vient après le tachahhoud c'est-à-dire l'invocation en faveur du Prophète, ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam, (aṣ-ṣalâtou `ala n-Nabiyy) puis le salâm -le salut rituel.
14- Le dernier tachahhoud : et il y a un minimum et une forme complète. Le minimum du tachahhoud, sans lequel la prière n'est pas valable est le suivant :
« التَّحِيَّاتُ لله سَلاَمٌ عَلَيْكَ أَيُّها النَّبِيُّ ورَحْمَةُ الله وبَرَكاتُهُ سَلاَمٌ عَلَيْنَا وَعَلَى عِبَادِ الله الصَّالِحِينَ أَشهَدُ أَن لاَ إِلَهَ إِلاَّ الله وَأَنَّ مُحَمَّداً رَسُولُ الله »
(at-taḥiyyatou lil-Lâh, salâmoun `alayka 'ayyouha n-Nabiyyou wa raḥmatou l-Lâhi wa barakâtouh, salâmoun `alaynâ wa `alâ `ibâdi l-Lâhi ṣ-ṣâliḥîn, 'ach-hadou 'an lâ 'ilâha 'il-la l-Lâh wa 'anna Mouḥammadan-raçôulou l-Lâh)
Quand au tachahhoud complet, c'est:
« التَّحِيَّاتُ المُبارَكَاتُ الصَّلَوَاتُ الطَّيِّباتُ لله السَّلاَمُ عَلَيْكَ أَيُّها النَّبِيُّ ورَحْمَةُ الله وبَرَكاتُهُ السَّلاَمُ عَلَيْنَا وَعَلَى عِبَادِ الله الصَّالِحِينَ أَشهَدُ أَن لاَ إِلَهَ إِلاَّ الله وَأَشْهَدُ أَنَّ مُحَمَّداً رَسُولُ الله »
(at-taḥiyyâtou l-moubarakâtou ṣ-ṣalawâtou ṭ-ṭayyibatou lil-Lâh, as-salâmou `alayka 'ayyouha n-Nabiyyou wa raḥmatou l-Lâhi wa barakâtouh, as-salâmou `alaynâ wa `alâ `ibâdi l-Lâhi ṣ-ṣâliḥîn, 'ach-hadou 'an lâ 'ilâha 'il-la l-Lâh wa 'ach-hadou 'anna Mouḥammadan-raçôulou l-Lâh)
ce qui signifie: « les salutations, les œuvres qui prospèrent dans le bien, les prières et les œuvres méritoires appartiennent à Allāh, que le salut de tout mal te soit accordé, ô Prophète, ainsi que la miséricorde de Allāh et Ses bénédictions, que le salut nous soit accordé, ainsi qu'aux esclaves de Allāh vertueux, je témoigne qu'il n'est de dieu que Allāh et je témoigne que Mouḥammad est le messager de Allāh ». (Voir une autre version en bas).
Avertissement : Il s'est propagé chez certaines personnes que lorsque le Prophète, ṣalla l-Lāhou `alayhi wa sallam, est arrivé au cours de son ascension à l'endroit où il a entendu la parole de Allāh tabâraka wa ta`alâ, il aurait dit: (at-taḥiyyatou lil-Lâh) et Allāh aurait dit : (as-salâmou `alayka 'ayyouha n-Nabiyyou wa raḥmatou l-Lâh). Cela n'est pas vrai car cette forme du tachahhoud n'a pas été rendue obligatoire cette nuit-là. Toutefois, certains menteurs rapportent cette histoire qui a connu une grande propagation, bien qu'elle soit attribuée mensongèrement à Allāh. Il est donc un devoir de l'expliquer aux gens. Voir aussi: Les Attributs de Dieu - Allāh -
Remarque: Il est valable aussi dans le tachahhoud de réciter l'autre version rapporté du compagnon `Oumar ibnou l-Khaṭṭâb :
Livre Al-Mouṭṭâ' de l'imâm Mâlik p 81 chapitre du tachahhoud. Il a dit : Yaḥyâ m'a transmis d'après Mâlik, d'après ibnou Chihâb d'après `ourwah ibn az-Zoubayr d'après `Abdou r-Raḥmân ibn `Abdi l-Qâriyy qu'il a entendu `Oumar ibnou l-khaṭṭâb alors qu'il était sur le minbar (chair), il enseignait aux gens at-tachahhoud, il disait : dites :
التَّحِيَّاتُ لِلَّهِ الزَّاكِيَاتُ لِلَّهِ الطَّيِّبَاتُ الصَّلَوَاتُ لِلَّهِ السَّلَامُ عَلَيْكَ أَيُّهَا النَّبِيُّ وَرَحْمَةُ اللَّهِ وَبَرَكَاتُهُ السَّلَامُ عَلَيْنَا وَعَلَى عِبَادِ اللَّهِ الصَّالِحِينَ أَشْهَدُ أَنْ لَا إِلَهَ إِلَّا اللَّهُ وَأَشْهَدُ أَنَّ مُحَمَّدًا عَبْدُهُ وَرَسُولُهُ
at-taḥiyyâtou li l-Lâh az-zâkiyâtou li l-Lâh aṭ-ṭayyibâtou ṣ-ṣalawâtou li l-Lâh
as-salâmou `alayka 'ayyouha n-nabiyyou wa raḥmatou l-Lâhi wa barakâtouh
as-salâmou `alaynâ wa `alâ `ibâdi l-Lâhi ṣ-ṣâliḥîn
'ach-hadou 'an lâ 'ilâha 'illa l-Lâh wa 'ach-hadou 'anna Mouḥammadan `abdouhou wa raçôulouh
15- L'invocation en faveur du Prophète, ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam (aṣ-ṣalâtou `ala n-Nabiyy) dont le minimum est :
« اللّهم صَلِّ عَلَى مُحَمَّد »
(Allāhouma ṣalli `alâ Mouḥammad)
ce qui signifie: « Ô Allāh, honore et élève davantage en degré Mouḥammad ». La façon la plus complète est de réciter toute l'invocation 'Ibrâhîmiyyah.
16- Le salâm dont le minimum est de dire:
« السَّلاَمُ عَلَيْكُم »
(as-salâmou `alaykoum)
Parmi ses conditions, on prononce l'article défini (as-), ainsi, il ne suffit pas de dire (salâmou `alaykoum).
Quant au salâm complet, il est réalisé en ajoutant wa raḥmatou l-Lâh. D'autres ont choisi d'ajouter wa barakâtouh. Cela a été rapporter dans les Sounan de Abôu Dâwôud dans le premier salâm.
17- L'ordre : c'est-à-dire effectuer les piliers dans l'ordre, comme ils viennent d'être cités. Si on fait exprès d'abandonner l'ordre, comme par exemple si on se prosterne avant de faire l'inclination, la prière est annulée selon l'Unanimité en raison de son manque de sérieux. Cela concerne celui qui abandonne l'ordre délibérément. Si on le fait par inattention, alors qu'on revienne au pilier omis pour l'accomplir, sauf si on se trouve dans le pilier correspondant de la rak`ah suivante ou plus avancé encore, la rak`ah du pilier omis est complétée par ce pilier et on ne prend pas en compte ce qui a été fait par inattention après le pilier omis jusqu'au pilier correspondant de la rak`ah suivante.
Si quelqu'un a abandonné l'ordre par inattention puis s'est rappelé de ce qu'il a omis:
1- soit il s'en rappelle avant d'avoir atteint le pilier correspondant de la rak`ah suivante ;
2- soit il s'en rappelle alors qu'il a atteint le pilier correspondant de la rak`ah suivante ;
3- soit il s'en rappelle alors qu'il a dépassé le pilier correspondant de la rak`ah suivante.
Le détail à propos de ces jugements est le suivant :
1- Si on s'en rappelle avant d'avoir atteint le pilier correspondant au pilier omis, ce qu'on aura fait après le pilier omis ne sera pas pris en compte parce que cela n'a pas été fait à sa place. De sorte qu'on doit revenir immédiatement au pilier omis pour conserver l'ordre. Par exemple dans le cas où on était dans la première rak`ah, on a oublié l'inclination et on s'est prosterné directement après avoir fini la récitation de la Fātiḥah, puis on s'est rappelé dans la prosternation qu'on a délaissé l'inclination, on se relève alors immédiatement et obligatoirement en position debout. Il n'est pas suffisant de se relever en position d'inclination. Puis, on accomplit l'inclination et on poursuit la prière.
2- Si on s'en rappelle alors qu'on a déjà atteint le pilier correspondant au pilier omis dans la rak`ah suivante, ce qu'on est en train de faire complète la rak`ah et on ne prend pas en compte ce qui a été fait entre le pilier omis et ce qu'on est en train de faire. Par exemple, dans le cas où on a oublié l'inclination de la première rak`ah, puis on s'en est rappelé dans l'inclination de la deuxième rak`ah, on reste dans cette inclination considérant que c'est la première rak`ah et on poursuit la prière.
3- Si on s'en rappelle alors qu'on a dépassé le pilier correspondant au pilier omis, la rak`ah a été complétée par ce qu'on vient de faire et on ne prend pas en compte ce qui a été fait entre les deux. Par exemple, dans le cas où on a oublié l'inclination de la première rak`ah, puis on s'est rappelé dans la prosternation de la troisième qu'on avait oublié l'inclination de la première rak`ah, on reste dans cette prosternation et on poursuit la prière, en considérant que cette rak`ah est la deuxième, car ce qui a été fait après le pilier omis jusqu'au pilier correspondant suivant n'est pas pris en compte. Par conséquent, ce qui a été fait entre l'inclination omise de la première rak`ah et l'inclination de la deuxième n'est pas pris en compte.
Ce jugement concerne celui qui n'est pas ma'môum ; le ma'môum accomplit une rak`ah après le salâm de son imâm.
Remarque importante : le fait de douter dans cette question est considéré comme le fait de se rappeler. De sorte que si on s'incline puis on doute d'avoir récité la Fātiḥah ou pas, ou bien si on se prosterne puis on doute de s'être incliné et remis debout ou pas, on doit immédiatement se relever en position debout et il n'est pas suffisant de se relever en position d'inclination. Quant à celui qui est encore debout et doute d'avoir récité la Fātiḥah ou non dans cette même rak`ah, il ne lui est pas un devoir de la réciter immédiatement car il n'a pas encore quitté la position propre à cette récitation.
Remarque sur l'explication des termes de la prière:
(Allāhou 'akbar): signifie Allāh est plus puissant et sait plus que tout autre et non pas qu'Il est plus grand par les dimensions car Allāh est exempt des dimensions. Il est valable de l'expliquer par l'expression (kabîr) car la parole (Allāhou 'akbar) est synonyme de (Allāhou kabîr).
(soubḥâna l-Lâh): signifie que Allāh est exempt de toute imperfection et de tout défaut, tels que l'incapacité, la faiblesse, l'ignorance, la peur, le changement, la position assise, l'établissement et ce qui est de cet ordre des caractéristiques des humains.
(soubḥâna Rabbiya l-â`lâ): cela signifie : j'exempte de tout imperfection mon Seigneur Qui est plus élevé en degré que tous ceux qui ont un degré, d'une élévation en degré et non pas d'une élévation par la localisation, l'endroit et la distance.
Les conditions pour être récompensé dans la prière
Pour l’acceptation de la prière par Allāh Soubḥânahou wa ta`ālā, c’est à dire pour avoir des récompenses, il est une condition, en plus de ce qui précède : que l’esclave de Allāh vise par sa prière l’agrément de Allāh Lui seul ; que sa nourriture, ses vêtements et son lieu de prière soient licites ; et qu’il ait dans le cœur le khouchôu` (c’est avoir présent dans le cœur la crainte de Allāh ou bien l’amour et la glorification de Allāh) ne serait-ce qu’un instant dans la prière. Si cela n'est pas réalisé, la prière reste valable mais sans récompense.
La bonne intention à elle seule ne suffit pas pour la validité des actes d'adoration.
Le Prophète صلى الله عليه وسلّم nous a appris que l’intention à elle seule n’est pas suffisante. Le ḥadīth rapporté par At-Tirmîdhiyy ainsi que d’autres en est la preuve :
روى الترمذي وغيره “أن رسول الله صلى الله عليه وسلم دخل المسجد، فدخل رجل فصلى ثم جاء فسلم على النبي صلى الله عليه وسلم، فرد عليه السلام فقال : ارجع فصل فإنك لم تصل، فرجع الرجل فصلى كما كان صلى ثم جاء إلى النبي صلى الله عليه وسلم فسلم عليه، فرد عليه فقال له : ارجع فصل فإنك لم تصل، حتى فعل ذلك ثلاث مرات فقال له الرجل : والذي بعثك بالحق ما أحسن غير هذا، فعلمني ” فعلّمه الرسول صلى الله عليه وسلم الصلاة
Le sens de ce ḥadīth est que le Messager est entré dans la mosquée, puis un homme est entré et a effectué la prière. Ensuite cet homme est venu et a passé le salâm au Prophète. Le Prophète a répondu au salâm puis a dit : (‘irji` faṣalli fa’innaka lam touṣalli) ce qui signifie « Retourne et prie car tu n’as pas prié ». L’homme est retourné et a prié de la même manière que la première fois. Puis il est revenu et a de nouveau passé le salâm au Prophète . Le Prophète a répondu au salâm puis a dit : (‘irji` faṣalli fa’innaka lam touṣalli) ce qui signifie « Retourne et prie car tu n’as pas prié ». Ainsi l’homme est retourné prier. Cette scène s’est reproduite trois fois. L’homme a alors dit : « Par Celui Qui t’a envoyé avec la vérité, je ne connais pas autre que cela, apprends-moi. » Le Messager lui a alors appris comment prier.
De même le Prophète صلى الله عليه وسلّم a dit :
« رُبَّ قائم ليس له من قيامه إلا السهر، ورُبَّ صائم ليس له من صيامه إلا الجوع والعطش »
ce qui signifie « Il se peut que quelqu'un pense faire des prières surérogatoires de nuit et il ne gagne de cela que la veille et il se peut que quelqu'un pense faire le jeûne et il ne gagne de cela que la faim et la soif », rapporté par ibnou Ḥibbân. C'est à dire que cette personne a fait des actes qui n'étaient pas valables du fait qu'il manque des conditions de validité ou des piliers, ou elle a fait des actes qui ne remplissent pas les conditions pour être récompensés.
On apprend de ces ḥadīth qu’il ne suffit pas d’avoir une bonne intention, de vouloir faire le bien, pour qu’un acte d’adoration soit valable. En effet, il faut que l’acte soit conforme à l’enseignement du Prophète. Il est donc primordial d’apprendre les lois de la religion par transmission orales auprès des gens ayant la connaisance et dignes de confiance.
Les Positions de la Prière en Image
Voir aussi: Les conditions de validité de la prière
https://www.islam.ms/?p=136