Tafsir & Exégèse de Sourate Qourayshl - Coran en français
بِسْمِ اللهِ الرَّحْمَنِ الرَّحِيم
Bismi l-Lāhi r-Raḥmāni r-Raḥīm | Au nom de Allāh, ar-Raḥmāni r-Raḥīm.
Le terme "Allāh" est le nom propre de l'Être nécessairement existant, digne de toutes les louanges, et il n'est pas dérivé. "Ar-Raḥmān" fait partie des noms spécifiques à Allāh; il signifie que Sa miséricorde englobe le croyant et le non-croyant dans ce bas monde. Cependant, Il ne fait miséricorde qu'aux croyants dans l'au-delà, comme il est dit dans sourat Al-'A^rāf/156 qui signifie: "Et Ma miséricorde englobe toute chose; Je la réserverai pour ceux qui ont évité la mécréance." "Ar-Raḥīm" est Celui Qui fait miséricorde aux croyants, comme Allāh dit dans sourat Al-'Aḥzāb/43 ce qui signifie: "Et Il est Miséricordieux envers les croyants." "Ar-Raḥmān" est plus éloquent que "Ar-Raḥīm" car l'augmentation dans la structure indique une augmentation dans le sens
Bismillāhi r-Raḥmāni r-Raḥīm
Sūrat Quraysh, Mecquoise selon la majorité des savants, comporte quatre versets.
106 | 1 | li'īlāfi Qurayšin
pour l’habitude des Qurayš.
Le terme "īlāf" (habitude) renvoie à la constance et la familiarité des Qurayš avec leurs voyages commerciaux. L’explication la plus répandue est que ce verset est un appel à la réflexion et à l'étonnement face à cette grâce. Il les incite à considérer comment ils ont pu maintenir leurs voyages saisonniers, alors qu’ils ont délaissé le culte du Seigneur de la Maison (la Ka^bah) qui leur a permis cela. D’autres savants expliquent que ce verset est lié au précédent, dans Sūrat al-Fīl (l’Éléphant), signifiant que Allāh a détruit les gens de l’Éléphant pour que les Qurayš puissent continuer leurs voyages saisonniers. Les Qurayš étaient un peuple commerçant, dont l’ancêtre était an-Naḍr ibn Kinānah.
106 | 2 | īlāfihim riḥlata š-šitā'i wa ṣ-ṣayfi
leur habitude de faire le voyage de l’hiver et de l’été.
Les Qurayš vivaient dans la zone aride de la Mecque, sans agriculture. Leur subsistance dépendait des voyages commerciaux qu'ils effectuaient deux fois par an : en hiver, ils se rendaient au Yémen pour profiter d'un climat plus doux, et en été, ils allaient en Syrie pour un climat moins chaud. Ces voyages étaient essentiels à leur survie et à leur prospérité. Allāh leur a accordé cette sécurité pour qu'ils puissent voyager tranquillement, car les tribus environnantes respectaient les Qurayš en tant qu’habitants du lieu sacré. Ce verset met en évidence la bénédiction de Allāh sur eux en leur permettant de maintenir ces voyages vitaux.
106 | 3 | falya^budū Rabba hāḍha l-bayti
qu’ils adorent donc le Seigneur de cette Maison.
Allāh leur ordonne de L'adorer et de L'unifier, en raison des nombreuses grâces qu'Il leur a accordées. Le fait d’évoquer le "Seigneur de cette Maison" (la Ka^bah) rappelle la grandeur de la bénédiction que Allāh leur a donnée en les honorant en tant qu'habitants de l'endroit sacré. Ils sont donc exhortés à adorer Allāh, en reconnaissance de ces bienfaits.
106 | 4 | al-laḍhī aṭ^amahum min jū^in wa 'āmanahum min khawf
Celui qui les a nourris après la faim et les a protégés de la peur.
Il s'agit de Allāh qui les a nourris après qu'ils aient connu la faim et les a protégés d'une grande peur. Cela fait référence au jour de l'éléphant, où Allāh a détruit les armées d'Abrahah qui voulaient détruire la Ka^bah. Allāh a ainsi protégé les Qurayš et leur a assuré la sécurité, à la fois contre les attaques et la famine. L'expression générale de ce verset englobe la protection contre toute menace et la provision de la nourriture, soulignant les bienfaits permanents de Allāh à leur égard.
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