Tafsir & Exégèse de Sourate Al-Ḥāqqah, 'āyah 1 ā 24 - Coran en français
بِسْمِ اللهِ الرَّحْمَنِ الرَّحِيم
Bismi l-Lāhi r-Raḥmāni r-Raḥīm | Au nom de Allāh, ar-Raḥmāni r-Raḥīm.
Le terme "Allāh" est le nom propre de l'Être nécessairement existant, digne de toutes les louanges, et il n'est pas dérivé. "Ar-Raḥmān" fait partie des noms spécifiques à Allāh; il signifie que Sa miséricorde englobe le croyant et le non-croyant dans ce bas monde. Cependant, Il ne fait miséricorde qu'aux croyants dans l'au-delà, comme il est dit dans sourat Al-'A^rāf/156 qui signifie: "Et Ma miséricorde englobe toute chose; Je la réserverai pour ceux qui ont évité la mécréance." "Ar-Raḥīm" est Celui Qui fait miséricorde aux croyants, comme Allāh dit dans sourat Al-'Aḥzāb/43 ce qui signifie: "Et Il est Miséricordieux envers les croyants." "Ar-Raḥmān" est plus éloquent que "Ar-Raḥīm" car l'augmentation dans la structure indique une augmentation dans le sens
Sourate al-Ḥāqqah (le jour inéluctable) (69) est mecquoise, elle est de 52 'āyah.
﴿الْحَاقَّةُ (١)﴾
[69:1] {Al-Ḥāqqah}
Le Jour Inéluctable.
Ce mot désigne le Jour du Jugement Dernier. Il a été nommé "Al-Ḥāqqah" (le Jour Inéluctable) car il est un fait qui va se produire de manière certaine et sans aucun doute.
﴿مَا الْحَاقَّةُ (٢)﴾
[69:2] {Ma l-ḥāqqah}
Qu’est-ce que le Jour Inéluctable?
Cette question, bien que formulée comme une interrogation, n'est pas destinée à obtenir une réponse. Son but est de souligner l'immensité et la gravité de ce Jour, d'en amplifier la grandeur, comme si l'on demandait: "Quelle est donc la véritable nature de ce Jour Inéluctable ?".
﴿وَمَا أَدْرَاكَ مَا الْحَاقَّةُ (٣)﴾
[69:3] {Wa mā adrāka ma l-ḥāqqah}
Et qui te ferait savoir ce qu’est le Jour Inéluctable?
Cette interrogation renforce encore plus la gravité de ce Jour. Elle sous-entend que tu n'as pas vu ce Jour ni ce qu'il contient d'épreuves terrifiantes. C'est une façon d'accentuer sa grandeur et d'insister sur les aspects difficiles et la description de ses événements dont personne ne peut mesurer l'ampleur.
﴿كَذَّبَتْ ثَمُودُ وَعَادٌ بِالْقَارِعَةِ (٤)﴾
[69:4] {Kaḍḍabat Thamūdu wa ^Ādu bi-l-qāri^ah}
Les Thamūd et les ^Ād ont traité de mensonge le jour dernier.
Les Thamūd, qui étaient le peuple du prophète Ṣāliḥ, et les ^Ād, le peuple du prophète Hūd, ont démenti le Jour du Jugement, appelé ici "Al-Qāri^ah" (le Fracas), qui est l'un des noms de ce Jour.
﴿فَأَمَّا ثَمُودُ فَأُهْلِكُوا بِالطَّاغِيَةِ (٥)﴾
[69:5] {Fa'ammā Thamūdu fa'uhlikū bi-ṭ-ṭāghiyah}
Quant aux Thamūd, ils furent anéantis par le Fléau.
Les Thamūd ont été détruits à cause de leur rébellion et de leur mécréance. Il a été dit aussi qu'ils ont été anéantis par un cri puissant et violent, que nul d'entre eux ne put supporter. Comme le dit Allāh dans un autre verset ce qui signifie: "Certes, Nous avons envoyé contre eux un seul cri, et ils devinrent comme les débris de paille du parc à bestiaux." [Sourate Al-Qamar: 31]. L'objectif de la mention de ces récits est de mettre en garde cette communauté pour qu'elle ne suive pas l'exemple de ces peuples dans la désobéissance, afin que ne leur arrive pas ce qui leur est arrivé.
﴿وَأَمَّا عَادٌ فَأُهْلِكُوا بِرِيحٍ صَرْصَرٍ عَاتِيَةٍ (٦)﴾
[69:6] {Wa'ammā ^Ādun fa'uhlikū bi-rīḥin ṣarṣarin ^ātiyah}
Quant aux ^Ād, ils furent anéantis par un vent glacial et impétueux.
Les ^Ād ont été détruits par un vent glacial qui brûlait par son froid, tel le feu. Il a été dit aussi que ce vent avait un son fort. Il était également impétueux et a dépassé les limites connues de son souffle et de son froid. Ainsi, malgré leur force et leur puissance, ils n'ont pu s'en protéger, que ce soit en se cachant dans des bâtiments, en s'abritant derrière des montagnes ou en se terrant dans des fosses, car ce vent les arrachait de leurs places et les détruisait.
﴿سَخَّرَهَا عَلَيْهِمْ سَبْعَ لَيَالٍ وَثَمَانِيَةَ أَيَّامٍ حُسُومًا فَتَرَى الْقَوْمَ فِيهَا صَرْعَى كَأَنَّهُمْ أَعْجَازُ نَخْلٍ خَاوِيَةٍ (٧)﴾
[69:7] {Sakhkharahā ^alayhim sab^a layālin wa-thamāniyata 'ayyāmin ḥusūman fa-tarā l-qawma fīhā ṣar^ā ka'annahum a^jāzu nakhlin khāwiyah}
Il [Allāh] le fit déchaîner contre eux durant sept nuits et huit jours consécutifs; tu voyais alors les gens qui y étaient, gisant morts, comme des souches de palmiers tombées.
Allāh a déchaîné et fait perdurer ce vent sur eux pendant sept nuits et huit jours consécutifs sans relâche, jusqu'à leur anéantissement. Il a été dit aussi que ces jours étaient des jours complets. Ainsi, tu pouvais voir les gens du peuple des ^Ād, pendant ces nuits et ces jours, gisants morts, comme des souches de palmiers tombées ou vides de leur intérieur. Le verset les compare à des troncs de palmiers couchés sans leurs têtes, car le vent les soulevait et les projetait au sol, brisant leur tête, de sorte qu'il ne restait d'eux qu'un corps sans tête. Cette comparaison avec des palmiers est également une allusion à la grandeur de leur taille.
﴿فَهَلْ تَرَى لَهُم مِّن بَاقِيَةٍ (٨)﴾
[69:8] {Fa-hal tarā lahum min bāqiyah}
En vois-tu un seul survivant ?
En vois-tu un seul qui aurait survécu ? La réponse est non. Le mot "bāqiyah" peut désigner une âme survivante, ou bien la lettre "tā'" à la fin est utilisée pour l'intensification, comme si la question était: "En vois-tu un seul qui aurait survécu?".
﴿وَجَاءَ فِرْعَوْنُ وَمَن قَبْلَهُ وَالْمُؤْتَفِكَاتُ بِالْخَاطِئَةِ (٩)﴾
[69:9] {Wa jā'a Fir^awnu wa man qablahu wa l-mu'tafikātu bi-l-khāṭi'ah}
Pharaon, ceux qui étaient avant lui, et les Villes renversées sont venus avec leurs péchés.
Pharaon, et les peuples mécréants qui l'ont précédé, tels que les peuples de Nūḥ, de ^Ād et de Thamūd, ainsi que les "Mu'tafikāt" (les Villes renversées), c'est-à-dire les habitants des villages du peuple de Lūṭ, qui étaient au nombre de quatre ou cinq, et qui furent renversés, de sorte que le haut devint le bas, sont venus avec leurs péchés. "Al-khāṭi'ah" désigne ici la désobéissance et la mécréance, ou les péchés qu'ils commettaient. On a dit aussi que cela signifie la faute capitale. [La lecture d'Abū ^Amr, Ya^qūb et Al-Kisā'ī est "wa man qiblahu" (ceux qui étaient de son côté), tandis que les autres lisent "wa man qablahu" (ceux qui étaient avant lui)].
﴿فَعَصَوْا رَسُولَ رَبِّهِمْ فَأَخَذَهُمْ أَخْذَةً رَّابِيَةً (١٠)﴾
[69:10] {Fa^aṣaw rasūla rabbihim fa'akhadhahum 'akhḍatan rābiyah}
Ils désobéirent au Messager de leur Seigneur. Allāh les châtia d'un châtiment très fort.
Ceux qui sont mentionnés, à savoir Pharaon, ceux qui l'ont précédé, et les Villes renversées, ont démenti leurs Messagers. Allāh les châtia d'un châtiment très fort., excessif et croissant en sévérité, qui a dépassé toute autre châtiment, comme le fait d'être noyé, ce qui est arrivé à Pharaon et à ses soldats, ou le fait que les villes soient renversées, ce qui est arrivé au peuple de Lūṭ.
﴿إِنَّا لَمَّا طَغَى الْمَاءُ حَمَلْنَاكُمْ فِي الْجَارِيَةِ (١١)﴾
[69:11] {Innā lammā ṭaghā l-mā'u ḥamalnākum fī l-jāriyah}
En vérité, quand l’eau fut dans son excès, Nous vous avons portés dans l'Arche.
Lorsque l'eau du déluge, qui a eu lieu à l'époque du prophète Nūḥ, a débordé et a dépassé le plus haut sommet de montagne sur Terre, nous avons porté vos ancêtres, dans l'arche flottante. Il s'agit de l'arche que le prophète Nūḥ a construite sur ordre d'Allāh et sur laquelle sont montés ceux qui ont cru en lui.
Si l'on demande: "Comment est-il possible de dire 'Nous vous avons portés dans l'arche' alors que les destinataires de ce discours n'ont pas vu l'arche?", la réponse est que ceux à qui cette parole est adressée sont les descendants de ceux qui ont été portés dans l'arche, c'est-à-dire le prophète Nūḥ et ses enfants. Porter les ancêtres dans l'arche revient donc à porter leur descendance.
﴿لِنَجْعَلَهَا لَكُمْ تَذْكِرَةً وَتَعِيَهَا أُذُنٌ وَاعِيَةٌ (١٢)﴾
[69:12] {Li-naj^alahā lakum taḍkiratan wa ta^iyahā 'uḍunun wā^iyah}
Afin que Nous la rendions un rappel pour vous et qu'une oreille attentive la retienne.
Nous avons accompli cette action, qui est de sauver les croyants et d'anéantir les mécréants, afin qu'elle soit pour vous une leçon et un rappel de la puissance, de la sagesse et de la suprématie de Allāh. Et afin qu'une oreille attentive et gardienne retienne ce récit, une oreille qui se doit de retenir les exhortations et les enseignements venant de Allāh, afin de les diffuser, d'y réfléchir et d'agir en conséquence.
﴿فَإِذَا نُفِخَ فِي الصُّورِ نَفْخَةٌ وَاحِدَةٌ (١٣)﴾
[69:13] {Fa'iḍā nufikha fī ṣ-ṣūri nafkhah wāḥidah}
Puis, quand on soufflera dans la Trompe d'un seul souffle.
Lorsque le trompe sera soufflée d'un seul souffle par l'ange Isrāfīl, l'ange chargé de la Trompe. Il s'agit du premier souffle, ou bien du second souffle selon une autre interprétation. L'expression "d'un seul souffle" est une emphase.
﴿وَحُمِلَتِ الْأَرْضُ وَالْجِبَالُ فَدُكَّتَا دَكَّةً وَاحِدَةً (١٤)﴾
[69:14] {Wa ḥumilati l-'arḍu wa l-jibālu fa-dukkata dakkatan wāḥidah}
Et que la terre et les montagnes seront soulevées, puis réduites en poussière d'un seul coup.
La terre et les montagnes seront soulevées de leurs places, soit par un vent violent, soit par les anges, soit par Allāh par Sa puissance, sans contact physique. Comme l'a dit l'Imam Zayn al-^Ābidīn ^Alī ibn al-Ḥusayn ibn ^Alī: "Gloire à Toi, Tu n'es ni touché, ni ressenti, ni palpé." Elles seront ensuite percutées l'une contre l'autre jusqu'à ce qu'elles se désintègrent. Il a été dit aussi qu'elles seront étalées et deviendront une terre plate et lisse.
﴿فَيَوْمَئِذٍ وَقَعَتِ الْوَاقِعَةُ (١٥)﴾
[69:15] {Fa-yawma'iḍin waqa^ati l-wāqi^ah}
Ce jour-là, l'e Jour dernier surviendra.
Le Jour du Jugement Dernier, appelé "Al-Wāqi^ah" (l'Événement), commencera.
﴿وَانشَقَّتِ السَّمَاءُ فَهِيَ يَوْمَئِذٍ وَاهِيَةٌ (١٦)﴾
[69:16] {Wa nshaqqati s-samā'u fa-hiya yawma'iḍin wāhiyah}
Et le ciel se fendra; ce jour-là, il sera fragile.
Le ciel se déchirera, se fissurera et se séparera. Ce jour-là, il sera fragile à cause de ses fissures, alors qu'il était auparavant solide.
﴿وَالْمَلَكُ عَلَى أَرْجَائِهَا وَيَحْمِلُ عَرْشَ رَبِّكَ فَوْقَهُمْ يَوْمَئِذٍ ثَمَانِيَةٌ (١٧)﴾
[69:17] {Wa l-malaku ^alā 'arja'ihā wa yaḥmilu ^arsha rabbika fawqahum yawma'iḍin thamāniyah}
Et les Anges se tiendront sur ses bords, tandis que huit, ce jour-là, porteront au-dessus d'eux le Trône de ton Seigneur.
Les Anges se tiendront sur les bords du ciel. Et les Anges porteront le Trône de ton Seigneur au-dessus d'eux, c'est-à-dire au-dessus de leurs têtes. Il a été dit aussi que les porteurs du Trône sont au-dessus des anges qui se trouvent sur les bords du ciel. Ce jour-là, il y en aura huit (des anges) qui porteront le Trône, alors que dans le bas-monde, ils sont quatre. Ils seront huit le Jour du Jugement Dernier pour montrer la grandeur de ce Jour. Le Messager d'Allāh صلى الله عليه وسلم a dit au sujet de la description des porteurs du Trône: "Il m'a été permis de parler d'un Ange d'Allāh parmi les porteurs du Trône: ce qu'il y a entre son lobe d'oreille et son épaule est un chemin de sept cents ans." Rapporté par Abū Dāwūd. Le Ḥāfiẓ Ibn Ḥajar a dit dans le "Sharḥ al-Bukhārī": "Sa chaîne de transmission remplit les conditions d'un Ṣaḥīḥ (authentique)."
﴿يَوْمَئِذٍ تُعْرَضُونَ لَا تَخْفَى مِنكُمْ خَافِيَةٌ (١٨)﴾
[69:18] {Yawma'iḍin tu^raḍūna lā takhfā minkum khāfiyah}
Ce jour-là, vous serez présentés [pour le jugement], et rien de vous ne sera caché.
Ce jour-là, vous serez présentés pour le jugement de Allāh. Cette présentation ne signifie pas qu'Allāh apprendrait quelque chose qu'Il ne savait pas, mais elle a pour but le jugement et le rapport de vos actes pour la rétribution. Rien de ce qui est caché en vous n'échappe à la science de Allāh, qui est Omniscient de toutes vos actions. [Ḥamzah, Al-Kisā'ī et Khalaf ont lu "lā yakhfā" (rien ne se cache) avec un yā'].
﴿فَأَمَّا مَنْ أُوتِيَ كِتَابَهُ بِيَمِينِهِ فَيَقُولُ هَاؤُمُ اقْرَءُوا كِتَابِيَهْ (١٩)﴾
[69:19] {Fa'ammā man 'ūtiya kitābahu bi-yamīnihi fa-yaqūlu hā'umu 'qra'ū kitābiyah}
Quant à celui à qui l’on donnera son livre dans sa main droite, il dira alors: “Tenez! Lisez mon livre.”
La particule "fa'ammā" introduit ici une explication détaillée de ce qui se passera le jour de la présentation. La personne qui recevra le livre de ses actions dans sa main droite, ce qui est le signe de son salut, dira alors, en s'adressant à la foule de ses coreligionnaires, avec joie et bonheur: "Hā'umu" (prenez) ou "venez" et "lisez mon livre". Le sens est que, ayant atteint le sommet de la joie et sachant qu'il est sauvé parce qu'il a reçu son livre dans sa main droite, il souhaite montrer cela aux autres pour qu'ils se réjouissent pour lui.
﴿إِنِّي ظَنَنتُ أَنِّي مُلَاقٍ حِسَابِيَهْ (٢٠)﴾
[69:20] {Innī ḍanantu 'annī mulāqin ḥisābiyah}
“Je savais en vérité que j’allais avoir mon jugement.”
Le sens ici de "ḍanantu" est "j'ai su" et "j'étais certain" dans le bas-monde. Abū Ḥayyān a dit: " 'Innī ḍanantu' (J'ai su), c'est-à-dire j'étais certain, car si c'était un doute, ce serait de la mécréance." Le mot "ḍann" est interprété ici comme la certitude, car si on lui laissait son sens initial de doute et d'hésitation, cela signifierait que cette personne doutait si elle serait jugée dans l'au-delà ou non. Or, la croyance en la résurrection et le jugement fait partie des croyances religieuses qui sont obligatoires, et douter d'elles est de la mécréance. La foi ne s'obtient pas par le doute, mais par la certitude de la vérité de la résurrection et du jugement. Ainsi, le sens du verset est: "J'ai su et j'ai été certain dans le bas-monde que Allāh me ressusciterait et que j'aurais mon jugement dans l'au-delà, et je n'ai pas renié la résurrection."
﴿فَهُوَ فِي عِيشَةٍ رَّاضِيَةٍ (٢١)﴾
[69:21] {Fa-huwa fī ^īshatin rāḍiyah}
Il sera dans une vie agréable.
Celui qui a reçu son livre dans sa main droite sera dans une vie dont il est satisfait. On a également dit que sa vie sera agréable car il a obtenu la récompense et est à l'abri du châtiment. Muslim a rapporté que le Messager d'Allāh صلى الله عليه وسلم a dit ce qui signifie: "Certes, il vous est promis de ne plus jamais tomber malades, de ne plus jamais mourir, de ne plus jamais vieillir, et de ne plus jamais être malheureux." Ce ḥadīth est rapporté par Muslim dans son Ṣaḥīḥ, dans le chapitre sur le Paradis, la description de ses délices et de ses habitants, section "De la permanence des délices des gens du Paradis".
﴿فِي جَنَّةٍ عَالِيَةٍ (٢٢)﴾
[69:22] {Fī jannatin ^āliyah}
Dans un Paradis élevé.
Le Paradis est élevé en lieu, car il se trouve au-dessus des sept cieux. Il est également élevé en rang, en honneur et en architecture. Al-Bukhārī a rapporté que le Messager d'Allāh صلى الله عليه وسلم a dit ce qui signifie: "Il y a au Paradis un arbre sous l'ombre duquel un cavalier pourra voyager cent ans sans en atteindre la fin." Ce ḥadīth est rapporté par Al-Bukhārī dans son Ṣaḥīḥ, dans le chapitre "Al-Riqāq", section "De la description du Paradis et de l'Enfer". Le Messager d'Allāh صلى الله عليه وسلم a également dit ce qui signifie: "Le croyant aura au Paradis une tente faite d'une perle creuse, haute de soixante milles." Ce ḥadīth est rapporté par Muslim. Il est rapporté par Muslim dans son Ṣaḥīḥ, dans le chapitre sur le Paradis, la description de ses délices et de ses habitants, section "De la description des tentes du Paradis et des gens qui y vivent pour les croyants". Il a également dit: "Il y a au Paradis cent degrés qu'Allāh a préparés pour les combattants dans Sa voie, la distance entre deux degrés étant celle qu'il y a entre le ciel et la terre. Lorsque vous demandez à Allāh, demandez-lui le Firdaws, car c'est le milieu du Paradis et le plus haut degré du Paradis." Ce ḥadīth est rapporté par Al-Bukhārī dans son Ṣaḥīḥ.
﴿قُطُوفُهَا دَانِيَةٌ (٢٣)﴾
[69:23] {Quṭūfuhā dāniyah}
Dont les fruits sont à portée de main.
Les fruits du Paradis sont à portée de main, si proches que celui qui les cueille, qu'il soit debout, assis ou couché sur son lit, peut facilement les atteindre. S'il désire que le fruit vienne à sa bouche, il viendra à lui, car aucune distance ne l'empêche de cueillir le fruit.
﴿كُلُوا وَاشْرَبُوا هَنِيئًا بِمَا أَسْلَفْتُمْ فِي الْأَيَّامِ الْخَالِيَةِ (٢٤)﴾
[69:24] {Kulū wa shrabū hanī'an bi-mā 'aslaftum fī l-'ayyāmi l-khāliyah}
On leur dira: "Mangez et buvez avec plaisir, pour ce que vous avez avancé dans les jours passés."
Il leur est dit cela par bienveillance, et non pas par obligation, car l'au-delà n'est pas un lieu de devoirs. Le mot "hanī'an" (avec plaisir) signifie que la nourriture et la boisson sont exemptes de tout ce qui pourrait causer de l'inconfort ou du trouble. Il n'y aura aucune souffrance liée à la digestion, pas besoin de se soulager, de cracher, de se moucher. Il n'y aura ni faiblesse ni maux de tête. "Bi-mā 'aslaftum" (pour ce que vous avez avancé) signifie pour les bonnes actions que vous avez accomplies en vue de l'au-delà, "fī l-'ayyāmi l-khāliyah" (dans les jours passés), c'est-à-dire dans les jours de la vie ici-bas qui sont passés, et dont vous êtes maintenant soulagés des peines.
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