Tawhid et Attributs de Dieu : Explication du Premier Témoignage

Du fait que les deux témoignages constituent la base de l'appel à l'Islam, il est du devoir de tout musulman d'en connaître la signification.

Ainsi l'auteur, que Dieu lui fasse miséricorde, commence par :

L'Explication du Premier Témoignage

L'auteur, que Dieu lui fasse miséricorde, a dit: La signification de « Je témoigne qu'il n'est de dieu que Dieu » est : je sais, je crois et je reconnais que nul ne mérite d'être adoré sinon Allāh - Dieu -.

Commentaire: La signification de « je témoigne qu'il n'est de dieu que Dieu » est: je sais, je me soumets par mon cœur et je reconnais par ma langue que nul ne mérite d'être adoré, c'est-à-dire que nul ne mérite que l'on se soumette à lui d'une extrême soumission, si ce n'est Allāh - Dieu -.

En effet, le sens de l'adoration [`Ibādah] dans la langue arabe est l'extrême limite de la crainte et de la soumission, comme l'a dit le Ḥāfiḍḥ et linguiste Taqiyyou d-Dīn As-Soubkiyy [Il s'agit de `Aliyy fils de `Abdou l-Kāfī As-Soubkiyy Taqiyyou d-Dīn Abou l-Ḥaçan le Chaféite. Il est né à Soubkou l-`Abīd le 1er jour de ṣafar de l'an 683 H. Il est décédé, que Allāh ta`ālā lui fasse miséricorde, en l'an 756 H. Al-'Isnawiyy a dit dans les Ṭabaqāt: " Il était, parmi les gens de science que nous avons vus, celui qui avait les avis les plus appuyés, qui avait maîtrisé le plus de sciences et qui excellait le plus dans les sujets délicats de la croyance. Voir Tabaqātou ch-Chāfi`iyyati l-Koubrā, Dār 'Iḥyā' Al-Koutoub Al-`Arabiyyah (10/139), et Ṭabagātou ch-Chāfi`iyyah de Al-'Asnawiyy, Dar Al-Koutoub Al-`Ilmiyyah, première édition (1/350).]

À partir de cette définition, on a su que l'adoration ne désigne pas:

- la simple obéissance,

- ni le simple appel,

- ni la simple demande de secours ou d'aide,

- ni la simple crainte,

- ni la simple espérance,

comme le croient à tort certaines personnes.

L'auteur, que Dieu lui fasse miséricorde, a dit: Il est Al-Wāḥid - Celui Qui n'a pas d'associé dans la divinité -, Al-'Aḥad - Celui Qui n'est ni divisible ni composé -, Al-'Awwal - Celui Dont l'existence n'admet aucun début -, Al-Qadīm - Celui Qui n'a pas de début à Son existence -, Al-Ḥayy - Celui Qui a pour attribut la vie -, Al-Qayyoūm - Celui Qui n'a besoin de rien -, Ad-Dā'im - Celui qui n'a pas de fin et pour Qui l'anéantissement est impossible -,

Commentaire: Dieu, Qui est:

- Al-Wāīid: Celui Qui n'a pas d'associé dans la divinité,

- Al-'Aḥad: Celui qui n'admet ni la division, ni la partition, parce qu'll n'est pas un corps. Dieu n'est ni un corps palpable, comme l'homme, l'arbre et la pierre, ni un corps impalpable, comme la lumière, l'obscurité et le vent, on mentionne ici la parole de Allāh ta`ālā dans la sourate Al-Ikhlāṣ verset 1 :

﴿ قُلْ هُوَ اللهُ أَحَدٌ ﴾

(qoul houwa l-Lāhou 'aḥad) 

ce qui signifie: « Dis: Allāh est Unique. »

Et la parole de Allāh ta`ālā dans la sourate Az-Zoukhrouf verset 15 et qui constitue un blâme des mécréants:

﴿ وَجَعَلُوا لَهُ مِنْ عِبَادِهِ جُزْءًا إِنَّ الْإِنسَانَ لَكَفُورٌ مُّبِينٌ ﴾

(waja`aloū lahoū min `ibādihi jouz'an 'inna l-'insāna lakafoūroun moubīn)

ce qui signifie: « Ils prétendirent que certains de Ses esclaves sont une partie de Lui. Certes beaucoup d'humains sont ouvertement ingrats. »

Et la parole de l'Imam Abou l-Ḥaçan Al-'Ach`ariyy dans son livre An-Nawādir:

« مَنِ اعْتَقَدَ أَنَّ اللَّهَ جِسْمٌ فَهُوَ غَيْرُ عَارِفٍ بِرَبِّهِ وَإِنَّهُ كَافِرُ بِهِ »

(mani `taqada 'anna l-Lāha jismoun fahouwa ghayrou `ārifin birabbihī wa 'innahoū kāfiroun bih) 

ce qui signifie: « Celui qui croit que Allāh est un corps n'est pas quelqu'un qui connaît son Seigneur et certes il est mécréant en Lui. »

- Al-'Awwal: Celui Qui n'a pas de début à Son existence, Il n'est pas précédé par le néant. On mentionne ici la parole de Allāh ta`ālā dans la sourate Al-Ḥadīd verset 3:

﴿ هُوَ الأَوَّلُ وَالآخِرُ ﴾

(houwa l-'Awwalou wa l-'Ākhir) 

ce qui signifie: «  Lui seul n'a pas de début à Son existence et il est exempt de fin. »

- Al-Qadīm: lorsque ce terme est employé au sujet de Dieu, il a le même sens que Al-'Awwal, car le fait que Dieu soit Qadīm est un attribut propre à Son Être et n'est pas temporel, on rapporte ici l'Unanimité de la communauté sur le caractère permis de dire Al-Qadīm au sujet de Allāh ta`ālā, tout comme l'a rapportée Az-Zabidiyy dans Charḥou 'Iḥyā'i `Ouloūmi d-Dīn.

- Al-Ḥayy: Celui Qui a pour attribut une vie exempte de début et de fin, Sa vie est un attribut exempt de début, propre à Son Être c'est-à-dire qui est Sien de toute éternité, on mentionne ici la parole de Allāh ta`ālā, dans la sourate Al-Baqarah verset 255:

﴿ اللَّهُ لَا إِلَه إِلَّا هُوَ الْحَيُّ الْقَيُّومُ ﴾

(Allāhou lā 'ilāha 'illā houwa l-Ḥayyou l-Qayyoūm) 

ce qui signifie: « Allāh, il n'est de dieu que Lui, Celui qui est vivant, Qui ne s'anéantit pas. » Et la parole de Allāh ta`ālā, dans la sourate Al-Fourqān verset 58:

﴿ وَتَوَكَّلْ عَلَى الْحَيِّ الَّذِي لَا يَمُوتُ ﴾

(wa tawakkal `ala l-Ḥayyi l-ladhī lā yamoūt)

ce qui signifie: « Et fie toi à Celui qui a pour attribut la vie et qui ne meurt pas. »

- Al-Qayyoūm: Celui Qui n'a pas besoin d'autrui,

- Ad-Dā'im: Celui à Qui il n'advient et n'est possible aucun anéantissement, parce que l'anéantissement est impossible selon la raison Le concernant. Il n'est donc d'être éternel dans ce sens-là que Allāh ta`ālā.

L'auteur, que Dieu lui fasse miséricorde, a dit: Al-Khāliq - le Créateur de toute chose, Ar-Rāziq - Celui Qui pourvoit à la subsistance, Al-Alim Celui Qui sait tout, Al-Qadīr - Celui Qui est tout puissant, Celui Qui réalise tout ce qu'll veut. Ce que Dieu veut est, et ce qu'll ne veut pas n'est pas.

Commentaire:

- Al-Khāliq: Celui Qui donne l'existence à toutes les choses en les tirant du néant à l'existence, on mentionne ici la parole de Allāh ta`ālā dans la sourate Fāṭir verset 3:

﴿ هَلْ مِنْ خَالِقٍ غَيْرُ اللَّهِ  ﴾

(hal min khāliqin ghayrou l-Lāh)

ce qui signifie: « Y aurait-il un créateur autre que Allāh. » Et on précise que le sens du verset est qu'il n'y a pas de créateur autre que Allāh, c'est-à-dire nul autre que Allāh ne fait surgir les choses du néant à l'existence.

- Ar-Rāziq: Celui Qui fait parvenir leurs subsistances à Ses esclaves,

- Al-`Ālim: Celui Qui a pour attribut la science, une science qui n'a ni début ni fin, qui ne change pas, qui n'augmente pas, qui ne diminue pas et ne se renouvelle pas. Allāh ta`ālā est `Ālim - Il a l'attribut de la science -, et Sa science n'est pas comme celle des savants [`Oulamā' pluriel de `ālim]. En effet, Sa science est éternelle exempte de début alors que le savoir de tout autre que Lui entre en existence,

- Al-Qadīr: Celui Qui a pour attribut la puissance parfaite sur toute chose. La puissance de Dieu est un attribut éternel exempt de début et de fin, par lequel Dieu agit sur les possibilités rationnelles, c'est-à-dire tout ce dont la raison conçoit l'existence à un moment et l'inexistence à un autre moment. Par cet attribut, Dieu fait exister et anéantit.

Lors de sa parole « Al-Qadīr », on mentionne ici la preuve de la confirmation de l'attribut de la puissance à Allāh ta`ālā, à savoir la parole de Allāh ta`ālā dans la sourate 'Āli `Imrān verset 189:

﴿ وَاللَّهُ عَلَى كُلِّ شَيْءٍ قَدِيرٌ ﴾

(wa l-Lāhou `alā koulli chay'in qadīr)

qui signifie: «  Et Allāh est sur toute chose tout puissant. »

 Lors de sa parole « La puissance de Dieu est un attribut éternel exempt de début et de fin, par lequel Dieu agit sur les possibilités rationnelles » jusqu'à la fin du passage, on ajoute ici « en les faisant exister ou en les anéantissant ». Puis, on mentionne la définition de ce qui est obligatoire selon la raison, à savoir ce dont la raison ne conçoit pas l'inexistence et il s'agit de l'existence de Allāh ta`ālā et Ses attributs, la définition de ce qui est impossible selon la raison, c'est ce dont la raison ne conçoit pas l'existence, comme l'impossibilité de l'existence d'un associé à Allāh ta`ālā, et la définition de ce qui est possible selon la raison, c'est ce dont la raison accepte l'existence à un moment donné et l'inexistence à un autre moment. On mentionne aussi que la puissance de Allāh ta`ālā se rapporte à ce qui est possible selon la raison pour le faire exister ou pour l'anéantir, et qu'elle ne se rapporte pas à ce qui est obligatoire selon la raison, ni à ce qui est impossible selon la raison, car si elle s'y rapportait alors les réalités seraient inversés, l'obligatoire selon la raison deviendrait possible selon la raison et l'impossible selon la raison deviendrait également possible selon la raison.

- Celui Qui réalise tout ce qu'll veut. Allāh soubḥānahoū [soubḥānah: expression signifiant que Dieu est exempt de toute imperfection] wa ta`ālā est tout puissant à réaliser ce qu'll veut, c'est-à-dire à faire entrer en existence tout ce dont Il a voulu de toute éternité l'existence.

Ainsi, Allāh ta`ālā:

- rien ne Le rend incapable de faire ce qu'll veut,

- Il réalise ce qu'll a voulu de toute éternité, sans aucune difficulté,

- et personne ne L'en empêche.

Lors de sa parole « Allāh soubḥānahoū wa ta`ālā est tout puissant à réaliser ce qu'll veut », on mentionne ici la preuve qui confirme cela, et il s'agit de la parole de Allāh ta`ālā dans la sourate Hoūd verset 107:

﴿ إِنَّ رَبَّكَ فَعَالُ لَمَا يُرِيدُ ﴾

('inna Rabbaka fa``āloun limā yourīd)

qui signifie: « Certes, ton Seigneur est Celui Qui fait tout ce qu'il veut. »

- Ce que Dieu veut de toute éternité que cela existe, advient et est amené à l'existence, et ce qu'll ne veut pas de toute éternité que cela existe, n'est pas amené à l'existence.

 Lors de sa parole « Ce que Dieu veut est », on mentionne ici la preuve de la confirmation de cela, et il s'agit de ce qu'a rapporté Aboū Dawoūd dans ses Sounan que le Prophète a enseigné à l'une de ses filles:

« ما شاءَ اللهُ كَانَ وَمَا لَمْ يَشَأْ لَمْ يَكُنُ »

(mā chā'a l-Lāhou kān wa mā lam yacha' lam yakoun)

ce qui signifie : « Ce que Allāh veut est, et ce qu'Il ne veut pas n'est pas. »

- La volonté de Dieu ne change pas, car le changement de volonté est un signe d'entrée en existence et l'entrée en existence est impossible au sujet de Dieu.

L’auteur, que Dieu lui fasse miséricorde, a dit : Il est Celui sans Qui aucun péché ne peut être évité et sans Qui aucune obéissance ne peut être accomplie, Celui Qui est exempt de toute perfection Qui est digne de Lui, Celui Qui est exempt de toute imperfection Le concernant. Rien n’est tel que Lui et Il est Celui Qui entend, Celui Qui voit.

Lors de la parole de l'auteur « Il est Celui sans Qui aucun péché ne peut être évité et sans Qui aucune obéissance ne peut être accomplie » qui fait référence à la phrase « lā ḥawla wa lā qouwwata il-lā bi l-Lāh » on y mentionne son explication qui est personne ne peut éviter de désobéir à Dieu sans Sa préservation, et personne n'a de force pour Lui obéir sans Son aide et que cette explication est parvenue dans le ḥadīth rapporté par Aboū Ya`lā avec une chaine de transmission ḥaçan d'après Ibnou Mas`oūd d'après le Messager de Allāh, et il a été confirmé que le Prophète a incite à dire « lā ḥawla wa lā qouwwata il-lā bi l-Lāh ».

Lors de sa parole « Celui qui est exempt de toute imperfection », on mentionne ici la parole de l'Imam Aboū Ja`far Aṭ-Ṭaḥawiyy décédé en 322 de l'hégire:

« تعالى (أي الله) عن الحدود والغايات والأركان والأعضاء والأدوات لا تحويه الجهات الست كسائر المبتدعات »

(ta`ālā - 'ayi Lāhou - `ani l-ḥoudoūdi wa l-ghāyāti wa l-'arkāni wa l-'a`ḍā'i wa l-'adawāti lā taḥwīhi l-jihātou s-sittou kasā'iri l-moubtada`āt) 

ce qui signifie: « Il est exempt - c'est-à-dire Allāh - des limites, des fins, des côtés, des membres et des petits organes, Il n'est pas contenu dans les six directions comme c'est le cas de toutes les créatures. »

La signification en est qu'il est impossible au sujet de Allāh d'être limité, il est donc exempt d'être assis car celui qui est attribué par la position assise est nécessairement limité. Et on rappelle la parole de l'Imam `Aliyy, que Allāh l'agrée :

« إِنَّ اللهَ خَلَقَ العَرْش إظهارًا لِقُدْرَتِهِ وَلَمْ يَتَّخِذْهُ مَكَانًا لِذَاتِه »

('inna l-Lāha khalaqa l-`archa 'iḍḥ-hāran liqoudratihi wa lam yattakhidh-hou makānan lidhātih) 

ce qui signifie: «  Certes, Dieu a créé le Trône par manifestation de Sa puissance et ne l'a pas pris comme endroit pour Lui-même. »

L'Imam Aboū Mansoūr Al-Baghdādiyy l'a mentionné dans son livre Al-Farqou Bayna l-Firāq après avoir rapporté l'Unanimité au sujet de l'exemption de Allāh de l'endroit et de la limite.

Commentaire: Dieu est :

- Celui sans la protection duQuel personne n’est préservée de Lui désobéir, et sans l’aide duQuel personne n’a de force pour Lui obéir, c’est-à-dire que personne ne peut éviter de désobéir à Dieu sans Sa préservation, et personne n’a de force pour Lui obéir sans Son aide.

- Celui Qui a pour attribut toute perfection qui est digne de Lui, comme la science de toute chose, la puissance et la volonté.

- Celui Qui est exempt de toute imperfection Le concernant. Il est exempt de tout ce qui n’est pas digne de Lui être attribué, ta`ālā, comme l’ignorance, l’incapacité, la couleur, la limite, le fait d’être dans une direction et d’occuper un endroit, car tout cela fait partie des attributs des créatures. Ainsi, Il existe soubḥānah sans endroit, conformément à ce qu’Il dit ta`ālā dans la sourate Ach-Choūrā verset 11 :

    ﴿ لَيْسَ كَمِثْلِهِۦ شَىْءٌ ۖ ﴾ 

(layça kamithlihī chay')

ce qui signifie : « Absolument rien n’est pareil à Lui. » C’est-à-dire qu’Il n’a tabāraka wa ta`ālā absolument aucune ressemblance avec ce qu’Il crée, sous quelque rapport que ce soit.

D’autre part, Allāh ta`ālā a fait que Sa parole :

﴿ لَيْسَ كَمِثْلِهِۦ شَىْءٌ ۖ ﴾ 

(layça kamithlihī chay')

ce qui signifie : « Absolument rien n’est pareil à Lui. » précède Sa parole :

﴿ وَهُوَ السَّمِيعُ الْبَصِيرُ ۖ ﴾

(wa houwa s-Samī`ou l-Baṣīr)

qui signifie : « Et Il est Celui Qui entend, Celui Qui voit », afin que personne n’aille s’imaginer que Son ouïe et Sa vue sont semblables à l’ouïe et à la vue d’autre que Lui. Dieu est absolument distinct des créatures, c’est-à-dire qu’Il n’a aucune ressemblance avec les créatures, comme l’a indiqué Dhou n-Noūn Al-Miṣriyy [ Il s’agit de Thawbān fils de Ibrāhīm, Abou l-Fayḍ, bien connu sous le nom de Dhou n-Noūn Al-Miṣriyy. Il était originaire de An-Nawbah et venait d’un village du Haut-Égypte, nommé Ikhmīm. Par la suite, il est descendu en Égypte. Il était sage, éloquent et ascète. Jafar Al-Moutawakkilala l-Lāh l’avait fait venir en caravane jusqu’à Samarra pour le rencontrer, afin de le voir et d’entendre sa parole. Puis il est parti à Baghdād où il est resté une courte période, après quoi il est retourné en Égypte. Il est décédé en 245 H. et il a été dit en 246. Cf. Tārīkh Baghdād, Dar Al-Fikr (8/393).], que Dieu l’agrée :

« مَهْمَا تَصَوَّرْتَ بِبَالِكَ فَاللَّهُ بِخِلَافِ ذَلِكَ »

(mahmā taṣawwarta bibālika fallāhou bikhilāfi ḏālik)

ce qui signifie: « Quoi que tu t’imagines en ton esprit, Dieu n’est pas ainsi. » Fin de citation [Le Ḥafiḍḥ Ibnou `Açākir dans son livre Tārikh Dimachq a rapporté avec une chaîne de transmission, par la voie de As-Soulamiyy Yoūçouf fils de Al-Ḥouçayn de Dhou n-Noūn Al-Miṣriyy qu'il a dit :

« ومَهْمَا تُصُوِّرَ في نَفْسِكَ شَيءٌ فَاللّهُ بِخِلافِه »

(wa mahma touṣouwwira fī nafsika chay'oun fa l-Lāhou bikhilāfih)

ce qui signifie: « Tout ce qui peut être imaginé dans ton esprit, Dieu en est différent. » Tels sont les termes de As-Soulamiyy. Dans la version de Ibnou Ḥātim:

« وكُلُّ مَا تُصُوِّر في وَهْمِكَ فَاللّهُ بِخِلافِ ذلك »

(wa koullou mā touṣouwwira fī wahmika fa l-Lāhou bikhilāfi dhālik)

voir Tārīkh Dimachq, Dār Al-Fikr (17/404)].

L’auteur, que Dieu lui fasse miséricorde, a dit : Par conséquent, Il est Al-Qadīm - Celui Qui est exempt de début - et tout ce qui est hormis Lui a un début. Il est Al-Khāliq - le Créateur - et tout ce qui est hormis Lui est créé.

Commentaire : Ainsi, Il est Al-Qadīm - Celui Qui n’a pas de début à Son existence - alors que tout ce qui est hormis Lui, c’est-à-dire le monde, a un début, a été amené à l’existence après ne pas avoir existé. Il est Al-Khāliq - le Créateur - de l’ensemble des choses qui existent et tout ce qui est hormis Lui est une créature ayant un début. Le monde entier a donc un début, aussi bien son genre que ses éléments. Or, Ibnou Taymiyyah a contredit cela en ce qui concerne le genre, car il a dit comme les philosophes, que le genre du monde n’aurait pas de début à son existence ; l’ensemble des musulmans l’ont déclaré mécréant pour cela.

Ibnou Taymiyyah [Il s'agit de Aḥmad fils de `Abdou l-Ḥalīm fils de `Abdou s-Salām Al-Ḥarrāniyy le Damascène. Il est né à Ḥarrān en l'an 661 H puis il est allé s'installer à Damas. Il est apparu de sa part beaucoup de mauvaises innovations au point que le Ḥafiḍḥ Aboū Zour`ah Al-`Irāqiyy a dit qu'il a contredit l'unanimité dans plus de soixante questions, certaines dans les fondements de la croyance et d'autres dans les jugements pratiques, disant à son sujet: " Son savoir est bien supérieur à son intelligence. " Fin de citation. Les savants de son époque lui ont répliqué et il a été emprisonné, par une fatwa des juges suprêmes des quatre écoles, en l'an 726 dans la citadelle de Damas. Il est mort en l'an 728 H. Cf. Najmou I-Mouhtadī waRajmou l-Mou`tadī de Ibnou l-Mou`allim Al-Qourachiyy (manuscrit) et Chifā'ou s-Saqām de Tagiyyou d-Dīn As-Soubkiyy et Raddou Choubahi man chabbaha watamarrada de Taqiyyou d-Din Al-Ḥaçaniyy et Al-Maqalatou s-Sounniyyah fī Kachfi Ḍalālāti Aḥmada bni Taymiyah du Chaykh `Abdou l-Lāh Ibnou Mouḥammad Al-Harariyy]

L'auteur, que Dieu lui fasse miséricorde, a dit: Ainsi, tout ce qui entre en existence parmi les substances [Dharrah: la particule, telle qu'un grain de poussière.] ou les actes, de la particule jusqu'au Trône, tout mouvement ou toute immobilité des esclaves de Dieu, les intentions et les idées passagères,

Commentaire: Donc, tout ce qui est entré en existence, que cela soit les substances - à savoir ce qui occupe un espace - ou les actes, volontaires ou involontaires, tout est par la création de Allāh ta`ālā.

Ainsi, toutes les substances:

- de la plus petite substance visible à l'œil nu séparément de toute autre, qui est la particule apparaissant lorsqu'un rayon de soleil entre par une lucarne, ou ce qui est encore plus petit.

- jusqu'au Trône [Al-`arch: Allāh ta`ālā a créé le Trône en tant que manifestation de Sa puissance et non pour s'asseoir dessus. En effet, la position assise n'est concevable que pour un corps qui est donc composé de parties, et le fait d'être composé entraîne nécessairement d'avoir un début à son existence. Or le fait d'avoir un début est incompatible avec la divinité. On rapporte de celui qui fut surnommé Sabāḥou Tafrīd et Misbāḥou t-Tawḥīd-littéralement le Soleil levant du monothéisme et le Flambeau de la science de l'unicité de Dieu, notre maître `Aliyy Ibnou Abī Tālib 

« إنّ الله خلق العرش إظهارا لقدرته ولم يتّخذه مكانا لذاته »

(inna l-Lāha khalaqa l-`archa 'iḍḥ-hāran liqoudratihi wa lam yattakhidh-hou makānan li dhātih)

ce qui signifie: « Allāh ta`ālā a créé le trône en tant que manifestation de Sa puissance et ne l’a pas pris comme endroit pour Lui-même. » Fin de citation.] qui est la plus grande des créatures de Allāh ta`ālā du point de vue du volume, toutes les substances sont par la création de Dieu.

De même que les actes:

- apparents, tels que tout mouvement et toute immobilité des esclaves,

- ou cachés, tels que l'intention, qui est la résolution ferme, et l'idée passagère, à savoir ce qui parvient à notre cœur sans qu'on l'ait voulu.

L'auteur, que Dieu lui fasse miséricorde, a dit: tout cela existe par la création de Dieu, nul autre que Dieu ne le crée, aucune nature ni aucune cause.

Commentaire: Tout ce qui advient et entre en existence, existe par la création de Dieu, nul autre que Dieu ne le crée:

- aucune nature ne le crée, la nature étant le caractère que Dieu accorde aux substances, comme le feu dont la nature est de brûler,

- ni aucune `il-lah, la `il-lah étant une cause par l'existence de laquelle une chose existe, et par l'inexistence de laquelle cette chose n'existe pas. Par exemple, le mouvement du doigt sur lequel il y a une bague est une `il-lah pour le mouvement de la bague.

L'auteur, que Dieu lui fasse miséricorde, a dit: L'entrée en existence de tout cela a lieu par le vouloir et la puissance de Dieu, par Sa prédestination et conformément à Sa science exempte de debut. Preuve en est la parole de Allāh ta`ālā :

﴿ وخلق كل شيءٍ ﴾ 

(wa khalaqa koulla chay') 

[sourate Al-Fourqān verset 2] qui signifie: « Il crée toute chose », c'est-à-dire qu'll fait advenir toute chose du néant à l'existence. Nul autre que Dieu ne crée donc dans ce sens-là. Allāh ta`ālā dit :

﴿ هل من خلق غير الله ﴾

(hal min khāliqin ghayrou l-Lāh) 

[sourate Fāṭir verset 3] ce qui signifie : « Y aurait-il un créateur autre que Dieu ?! »

Commentaire: L'entrée en existence de tout cela a lieu par le vouloir et la puissance de Dieu, par Sa prédestination et conformément à Sa science exempte de début. Preuve en est la parole de Allāh ta`ālā dans le verset 2 de la sourate Al-Fourqān:

﴿ وَخَلَقَ كُلَّ شَيْءٍ ﴾

(wa khalaqa koulla chay') [25/2] 

qui signifie: « Il crée toute chose » c'est-à-dire qu'll donne l'existence à toute chose en la faisant passer de l'inexistence à l'existence. Ainsi, il n'y a pas de création dans le sens de faire passer de l'inexistence à l'existence pour autre que Dieu.

Allāh ta`ālā dit dans le verset 3 de la sourate Fāṭir:

﴿ هَلْ مِنْ خَالِقٍ غَيْرُ اللَّهِ  ﴾

(hal min khāliqin ghayrou l-Lāh) (35/3] 

ce qui signifie: « Y aurait-il un créateur autre que Dieu ?! » c'est-à-dire que non, il n'y a pas de créateur autre que Dieu.

Les mou`tazilah ont contredit à ce sujet en prétendant que les créatures créent leurs propres actes, et l'ensemble des musulmans les a déclarés mécréants pour cela.

Lors de sa parole « Les mou`tazilah ont contredit à ce sujet en prétendant que les créatures créent leurs propres actes », on mentionne ici la parole de Allāh ta`ālā dans la sourate Aṣ-Ṣaffāt :

﴿ وَاللَّهُ خَلَقَكُمْ وَمَا تَعْمَلُونَ ﴾

(wa l-Lāhou khalaqakoum wamā ta`maloūn) (96/37) 

qui signifie: « Allāh vous a créés ainsi que ce que vous faites. » C'est-à-dire que Dieu vous a créés ainsi que vos actes.

L'auteur, que Dieu lui fasse miséricorde, a dit: An-Naçafiyy a dit que si un homme frappe un objet en verre avec une pierre et le casse, alors le coup, l'action de casser et la cassure existent par la création de Allāh ta`ālā. L'esclave de Dieu n'a donc que l'acquisition de ses actes tandis que la création n'est pour nul autre que Dieu. Allāh ta`ālā dit:

﴿ لَهَا مَا كَسَبَتْ وَعَلَيْهَا مَا اكْتَسَبَتْ ﴾

(laha mā kaçabat wa `alayhā ma ktaçabat) 

[sourate Al-Baqarah verset 286] ce qui signifie: « La personne a en sa faveur le bien qu'elle a acquis et contre elle le mal qu'elle a acquis. »

Commentaire : L'Imam Aboū Ḥafṣ `Oumar An-Naçafiyy [Il s'agit de `Oumar fils de Mouḥammad fils de Aḥmad fils de Ismā`īl fils de Mouḥammad fils de Louqmān An-Naçafiyy puis As-Samarqandiyy. Ibnou s-Sam`āniyy a dit: « C'était un Imam distingué, exceptionnel, maîtrisant diverses sciences. II a composé des ouvrages dans tous les domaines de la science, le tafsir, le ḥadīth et les chouroūt. Ses ouvrages atteignent la centaine. Il est l'auteur de poésies et il a recomposé en rimes Al-Jāmiou ṣ-Ṣaghīr de Mouḥammad Ibnou l-Ḥaçan. Il est l'auteur du livre Al-Qandou fī Dhikri `Oulamā'i Samarqand. Il est né en 461 H et il est décédé le 12 Joumāda l-'Oūlā de l'an 537 H. » Cf Tabaqātou I-Moufassirīn, Dār Al-Koutoub Al-`Ilmiyyah, première édition, page 75.], que Allāh ta`ālā lui fasse miséricorde, a dit dans son célebre livre Al-`Aqīdatou n-Naçafiyyah, dans le sens, que si un homme frappe une vitre avec une pierre et la casse, alors le coup, l'action de casser et la cassure existent par la création de Allāh ta`ālā :

- Le coup, c'est l'acte que l'homme fait avec la pierre, il est possible qu'il en résulte une cassure ou pas.

- L'action de casser est le fait de casser, c'est l'action que l'homme exerce sur la vitre par l'intermédiaire du jet de la pierre.

- La cassure est le fait de se casser, c'est le résultat qui se produit sur la vitre comme brisure et comme éclatement en morceaux et ce qui est de cet ordre.

Tout ceci est par la création de Allāh ta`ālā et non pas par l'esclave. Ainsi, l'esclave de Dieu n'a de cet acte-là que l'acquisition tandis que la création n'est propre qu'à Dieu.

L'acquisition (kasb), c'est le fait que l'esclave ait dirigé son intention et sa volonté vers un acte et que Dieu crée cet acte dans ce moment-là.

Allāh ta`ālā dit:

- ( لها مَا كَسَبَتْ ) (lahā mā kaçabat) ce qui signifie: « La personne a en sa faveur le bien qu'elle a acquis », c'est-à-dire que l'âme sera rétribuée en bien pour ses bonnes actions, elle en profitera,

- ( وَعَلَيْهَا مَا اكْتَسَبَتْ ) (wa `alayhā ma ktaçabat) ce qui signifie: « et contre elle le mal qu'elle a acquis », c'est-à-dire qu'elle se chargera des conséquences néfastes des mauvaises actions qu'elle aura acquises, elles lui seront nuisibles.

Par conséquent, l'esclave n'a que l'acquisition et non pas la création, et il aura des comptes à rendre sur ce qu'il acquiert.

Le kasb est donc la réunion de deux éléments le fait que l'esclave oriente son intention vers l'acte et que Dieu crée l'acte en lui. Si l'esclave a l'intention de faire une action mais ne la réalise pas, on ne peut pas dire qu'll l'a acquise. Ce n'est pas non plus le simple fait qu'une action se réalise par l'esclave, car si cela se fait sans son intention, ce n'est pas une acquisition non plus. L'acquisition par l'esclave d'un acte volontaire dépend donc de l'orientation de sa volonte et de sa capacité, toutes deux créées par Dieu, vers l'action, ainsi que de la réalisation de cette action par lui. Si, par exemple, il oriente sa volonté et sa capacité vers le fait de se lever, et que Dieu crée le fait de se lever en lui, alors il a acquis l'acte de se lever. Mais si quelqu'un le force à se lever sans qu'il en ait l'intention, il n'a pas acquis le fait de se lever. De même, s'il veut se lever et oriente sa capacité vers cela, mais qu'il en est incapable, il n'y a pas acquisition de l'acte. Cependant, s'il décide fermement et résolument de commettre un péché mais ne le réalise pas, il commet un péché, mais c'est celui de l'intention, pas celui de l'acte et de l'acquisition du péché. Il faut également expliquer à l'étudiant que l'orientation de l'intention et de la volonte de l'esclave vers une action est aussi créée par Dieu.

L'auteur, que Dieu lui fasse miséricorde, a dit: D'autre part, Sa parole est exempte de début comme tous Ses attributs. En effet, Lui Qui est exempt d'imperfection, Il est absolument différent de toutes les créatures, du point de vue de Son Etre, de Ses attributs et de Ses actes. Il est absolument exempt de ce que disent les injustes.

Commentaire: La parole de Allāh soubḥānahou wa ta`ālā est l'un des attributs qui sont Siens de toute éternité, sans début ni fin. En effet, Sa parole n'a pas de commencement, comme le reste de Ses attributs ta`ālā, la vie, la science, la puissance, l'ouïe, et la vue. Tous Ses attributs sont exempts de début, car il n'advient pas à l'Être Qui est exempt de début un attribut dont l'existence aurait un début.

Lors de sa parole « La parole de Allāh soubḥānahou wa ta`ālā est l'un des attributs qui sont Siens de toute éternité », on mentionne ici la parole de Allāh ta`ālā dans la sourate An-Niçā' :

﴿ وَكَلَّمَ اللهُ مُوسَى تَكْلِيمًا ﴾

(wa kallama l-Lāhou Moūçā taklīmā) [4/164]

qui signifie: « Allāh a fait entendre à Moūçā Sa parole qui est Son attribut. »

Et lors de sa parole « la parole de Dieu n'est ni lettre, ni son, ni langue » on y mentionne la parole de l'Imam Aboū Ḥanīfah, que Allāh l'agréé, dans son livre Al Fiqhou l-'Akbar:

« وَيَتَكَلَّمُ لَا كَكَلَامِنَا نَحْنُ نَتَكَلَّمُ بِالآلَاتِ مِنَ المَخَارِجِ وَالحُرُوفِ وَاللَّهُ مُتَكَلِّمٌ بِلَا ءَالَةٍ  وَلَاحَرْفٍ »

(wa yatakallamou lā kakalāminā naḥnou natakallamou bil-'ālāti mina l-makhāriji wa l-ḥouroūfi wa l-Lāhou moutakallimoun bilā 'ālatin wa lā ḥarf)

ce qui signifie: « Il parle mais pas comme nous parlons, nous, nous parlons avec des organes à partir de points d'articulation et avec des lettres, or Allāh parle sans organes ni lettres. »

Dès lors, on a su que la parole de Dieu n'est ni lettre, ni son, ni langue et elle n'a pas de commencement ni de fin. Quant aux termes révélés, ils sont une expression de cette parole exempte de début. C'est pour cela qu'on emploie le terme « parole de Dieu» pour les désigner.

En effet, Lui Qui est exempt d'imperfection, Il n'a aucune ressemblance avec toutes les créatures de par:

- Son Être, c'est-à-dire que Son Être n'a pas de ressemblance avec les êtres des créatures,

Lors de sa parole « Son Être », on mentionne ici que l'Être de Allāh signifie la réalité de Allāh, qui n'a pas de ressemblance avec les autres réalités.

- Ses attributs, c'est-à-dire que Ses attributs n'ont pas de ressemblance avec les attributs des créatures,

- Son acte, c'est-à-dire que Son acte n'a pas de ressemblance avec l'acte des créatures.

Il est soubḥānahou wa ta`ālā absolument exempt de ce que disent les injustes c'est-à-dire les mécréants adorateurs d'autre que Dieu, assimilationnistes ou autres, de toute attribution de ce qui n'est pas digne de Lui, d'une totale exemption.

L'auteur, que Dieu lui fasse miséricorde, a dit: Le sens de ce qui précède se résume donc par la confirmation de treize attributs de Allāh ta`ālā dont la mention revient à de nombreuses reprises dans le Qour'ān, soit littéralement soit implicitement. Ces treize attributs sont l'existence, l'unicité, l'exemption de début, c'est-à-dire l'existence de toute éternité, l'exemption de fin, le non-besoin, la puissance, la volonté, la science, l'ouïe, la vue, la vie, la parole, et la différence avec ce qui entre en existence.

Commentaire: Le sens de ce qui précède se résume donc par la confirmation de treize attributs de Allāh ta`ālā dont la mention revient à de nombreuses reprises dans le Qour'ān et le ḥadīth, soit par la présence du terme même, soit par la présence de sa signification, parce que le Prophète veillait à ce que tout un chacun les apprenne.

Ces treize attributs sont :

- L'existence - al-woujoūd - : Allāh ta`ālā existe, il n'y a aucun doute sur Son existence.

Lors de sa parole il n'y a aucun doute sur Son existence, on mentionne ici la parole de Allāh ta`ālā dans la sourate 'Ibrāhīm:

﴿ أَفِي اللَّهِ شَكٌّ ﴾

('afi l-Lāhi chakk) [14/10]

qui signifie: « Y aurait-il un doute au sujet de Dieu ?! »

- L'unicité - al-waḥdāniyyah - : Dieu est unique, Il n'a pas d'associé.

- L'exemption de début - al-qidam - : c'est-à-dire l'existence de toute éternité - al-'azaliyyah qui veut dire que Dieu n'a pas de début à Son existence.

- L'exemption de fin - al-baqā' - : Allāh ta`ālā ne meurt pas, ne s'anéantit pas et ne change pas.

- Le non-besoin - qiyāmouhoū binafsih - : Dieu n'a nul besoin d'autrui alors que tout autre a besoin de Lui.

- La puissance - al-qoudrah - : Dieu est tout puissant sur toute chose c'est-à-dire sur tout ce qui est possible selon la raison, à savoir tout ce dont la raison conçoit tantôt l'existence, tantôt l'inexistence.

- La volonté - al-'irādah - : c'est-à-dire le vouloir, qui consiste à spécifier les choses possibles selon la raison par certaines caractéristiques possibles au lieu d'autres et par une époque plutôt qu'une autre.

- La science - al-`ilm - : Dieu sait tout par Sa science exempte de début. Il sait Son Être, Ses attributs et ce qu'll fait exister parmi Ses créatures, par une science unique englobant toutes les connaissances. Une science qui ne s'accroît pas et ne change pas, qui ne diminue pas et n'augmente pas.

- L'ouïe - as-sam` - : Dieu entend par Son ouïe exempte de début, qui n'est pas comme l'ouïe d'autre que Lui. Par conséquent, l'ouïe de Dieu n'a pas de début alors que l'ouïe d'autre que Lui entre en existence. Dieu entend par Son ouïe tout ce qui est audible sans avoir besoin d'oreille ni d'aucun autre appareil auditif.

- La vue - al-baṣar - : Dieu voit par Sa vue qui n'est pas comme la vue d'autre que Lui. Par conséquent, la vue de Dieu n'a pas de début alors que la vue d'autre que Lui a un début. Notre Seigneur voit par Sa vue tout ce qui est visible. Il voit donc Son Être et Ses créatures sans avoir besoin d'œil ni d'aucun autre appareil visuel.

- La vie - al-ḥayāt - : Allāh ta`ālā est vivant d'une vie exempte de début et de fin qui n'a pas de ressemblance avec notre vie. Elle n'est pas d'âme, de chair, de sang, de ligaments ni de moelle.

- La parole - al-kalām - : Il parle soubḥānahoū wa ta`ālā d'une parole unique et éternelle exempte de début et de fin, qui n'est ni commencée ni conclue, qui n'est ni lettres ni sons ni langue. [ L'Imam Aboū Ḥanīfah a dit dans Al-Fiqhou l-'Akbar :

« ونحن نتكلم بالآلات والحروف والله تعالى يتكلم بلا ءالة ولا حروف والحروف مخلوقة وكلام الله تعالى غير مخلوق »

(wa naḥnou natakallamou bil-'ālāti wa l-ḥouroūf wa l-Lāhou ta`ālā yatakallamou bilā 'ālatin wa lā ḥouroūf, wa l-ḥouroūfou makhloūqah

wa kalāmou l-Lāhi ta`ālā ghayrou makhloūq)

« Nous, nous parlons avec des organes et des lettres, alors que Allāh ta`ālā parle sans appareil ni lettres. Les lettres sont créées alors que la parole de Allāh ta`ālā n'est pas créée. » Dar Al-Koutoub Al-`Ilmiyyah, première édition, pages 50-51.]

- La différence avec ce dont l'existence a un début - al-moukhālafatou lil-ḥawādith - : Dieu n'a de ressemblance avec aucune des créatures.

L'auteur, que Dieu lui fasse miséricorde, a dit : Étant donné que ces attributs sont mentionnés de nombreuses fois dans les textes de la religion musulmane, les savants ont dit que c'est une obligation d'ordre personnel de les connaître.

 On attire l'attention sur la bonne explication de la parole de l'auteur « Étant donné que ces attributs sont mentionnés de nombreuses fois dans les textes de la religion musulmane, les savants ont dit que c'est une obligation d'ordre personnel de les connaître » en indiquant ce sur quoi ils se sont appuyés pour argumenter, à savoir que le Prophète les a cités de nombreuses fois car il tenait à ce que tout un chacun les connaisse.

Commentaire : Ces attributs, mentionnés ci-dessus, étant cités de nombreuses fois dans le Qour'ān et les ḥadīth, les savants ont dit qu'il est un devoir personnel de les connaitre pour toute personne responsable.

L'auteur, que Dieu lui fasse miséricorde, a dit : Puisque l'existence de toute éternité est confirmée pour l'Être de Dieu. Ses attributs sont obligatoirement exempts de début. En effet, l'entrée en existence d'un attribut implique nécessairement l'entrée en existence de l'être qui a cet attribut.

Lors de sa parole « Puisque l'existence de toute éternité est confirmée pour l'Être de Dieu », on mentionne ici la parole de l'Imam Aboū Ḥanīfah, que Allāh l'agréé, dans Al-Fiqhou l-'Akbar :

« فَصِفَاتُهُ غَيْرُ مَخْلُوقَةٍ وَلَا مُحْدَثَةٍ وَالتَّغَيُّرُ وَالاِخْتِلَافُ فِي الأَحْوَالِ يَحْدُثُ فِي المَخْلُوقِينَ وَمَنْ قَالَ إِنَّهَا مُحْدَثَةٌ أَوْ مَخْلُوقَةٌ أَوْ تَوَقَّفَ أَوْ شَكَّ فَهُوَ كَافِرٌ »

(faṣifātouhou ghayrou makhloūqatin wa lā mouḥdathatin wa t-taghayyourou wa l-'ikhtilāfou fi l-'aḥwāli yaḥdouthou fi l-makhloūqīna wa man qāla 'innahā mouḥdathatoun 'aw makhloūqatoun 'aw tawaqqafa 'aw chakka fahouwa kāfiroun) 

« Ses attributs ne sont pas créés, ni entrés en existence. Le changement et la modification des états ont lieu pour les créatures et si quelqu'un dit que les attributs de Allāh sont entrés en existence ou qu'ils sont créés, ou s'abstient en ne voulant pas se prononcer, ou en doute, il devient mécréant. »

On attire l'attention à la bonne explication de la parole de l'auteur « En effet, l'entrée en existence d'un attribut implique nécessairement l'entrée en existence de l'être qui a cet attribut », et ce, en maîtrisant ce qui figure dans le livre. En effet, cette parole signifie que cet [être] change d'un état à un autre, il a donc besoin de qui le fait changer. Ainsi, le changement est le plus grand signe de l'entrée en existence.

Commentaire: Et ils ont dit : puisque l'existence de toute éternité est confirmée pour l'Être de Dieu par la preuve des textes rapportés et par la preuve rationnelle, il est obligatoire que Ses attributs soient exempts de début.

Ainsi, le fait qu'un attribut ait un début implique nécessairement que l'existence de celui qui a cet attribut a un début, parce que cela signifie qu'il change d'un état à un autre. Or, celui qui change a besoin de qui le fait changer et celui qui a besoin ne mérite pas la divinité et n'est pas éternel exempt de début, il est en revanche créé, il a un début à son existence. Du fait que la raison confirme catégoriquement que Allāh ta`ālā est éternel exempt de début, il est donc obligatoire que Ses attributs soient de toute éternité.

Premier Témoignage Shahada Unicité de Dieu Tawhid Attributs de Dieu Noms de Dieu Al-Qadīm Al-Hayy Al-Qadīr Al-Wāhid Al-Khaliq croyance musulmane Aqida dogme Islam