La Fraternité dans la Religion Musulmane
بِسمِ اللهِ الرَّحمـنِ الرَّحِيم
Bismi l-Lâhi r-Raḥmāni r-Raḥîm
الحَمدُ للهِ رَبِّ العَالَمِين والصَّلاةُ والسَّلامُ عَلى سَيِّدِنَا مُحَمَّدٍ رَسُولِ اللهِ
Esclaves de Allāh, je vous recommande ainsi qu’à moi-même de faire preuve de piété à l’égard de Allāh Al-`Aliyy, Al-`Azîz, Lui Qui dit dans la révélation explicite:
﴿ إِنَّمَا الْمُؤْمِنُونَ إِخْوَةٌ فَأَصْلِحُوا بَيْنَ أَخَوَيْكُمْ وَاتَّقُوا اللَّهَ لَعَلَّكُمْ تُرْحَمُونَ يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا لَا يَسْخَرْ قَومٌ مِّن قَوْمٍ عَسَى أَن يَكُونُوا خَيْرًا مِّنْهُمْ وَلَا نِسَاءٌ مِّن نِّسَاءٍ عَسَى أَن يَكُنَّ خَيْرًا مِّنْهُنَّ وَلَا تَلْمِزُوا أَنفُسَكُمْ وَلَا تَنَابَزُوا بِالْأَلْقَابِ بِئْسَ الاِسْمُ الْفُسُوقُ بَعْدَ الْإِيمَانِ وَمَن لَّمْ يَتُبْ فَأُوْلَئِكَ هُمُ الظَّالِمُونَ يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا اجْتَنِبُوا كَثِيرًا مِّنَ الظَّنِّ إِنَّ بَعْضَ الظَّنِّ إِثْمٌ وَلَا تَجَسَّسُوا وَلَا يَغْتَب بَّعْضُكُم بَعْضًا أَيُحِبُّ أَحَدُكُمْ أَن يَأْكُلَ لَحْمَ أَخِيهِ مَيْتًا فَكَرِهْتُمُوهُ وَاتَّقُوا اللَّهَ إِنَّ اللَّهَ تَوَّابٌ رَّحِيمٌ ﴾
(Innamâ l-mou’minôuna ‘ikhwatoun fa‘aSliHôu bayna ‘akhawaykoum wa t-taqôu l-Lâha la`allakoum tourHamôun; yâ ‘ayyouhâ l-ladhîna ‘âmanôu lâ yaskhar qawmoun min qawmin `açâ ‘an yakôunôu khayran minhoum wa lâ niçâ’oun min niçâ’in `açâ ‘an yakounna khayran minhounna wa lâ talmizôu ‘anfouçakoum wa lâ tanâbazôu bi l-‘alqâbi bi’sa lismou lfouçôuqou ba`da l-‘îmâni wa man lam yatoub fa‘oulâ’ika houmou DH-DHâlimôun; yâ ‘ayyouhâ l-ladhîna ‘âmanou jtanibôu kathîran mina DH-DHanni ‘inna ba`Da DH-DHanni ‘ithmoun wa lâ tajassasôu wa lâ yaghtab ba`Doukoum ba`Dan ‘ayouHibbou ‘aḥadoukoum ‘an ya’koula laḥma ‘akhîhi maytan fakarihtoumôuhou wa t-taqôu l-Lâha ‘inna l-Lâha tawwâboun raḥîm)
ce qui signifie: « Les croyants sont des frères. Réconciliez vos frères et faites preuve de piété à l’égard de Allāh, puissiez-vous faire l’objet de miséricorde. Ô vous qui avez cru, que les hommes ne se moquent pas d’hommes, peut-être que ceux dont ils se moquent sont meilleurs qu’eux. Que les femmes ne se moquent pas de femmes, peut-être que celles dont elles se moquent sont meilleures qu’elles. Ne montrez pas les défauts des autres. Ne vous donnez pas de mauvais surnoms les uns aux autres, c’est un grand péché. Et ceux qui ne font pas le repentir, ceux-là sont les injustes. Ô vous qui avez cru, évitez beaucoup de pensées car certaines pensées sont un péché. Ne vous espionnez pas, ne médites pas les uns sur les autres. Est-ce que l’un d’entre vous aimerait consommer de la chair de son frère mort ? Non, vous détestez cela ! Faites preuve de piété à l’égard de Allāh. Certes, Allāh est Celui Qui accepte le repentir et Qui fait miséricorde.» [sôurat Al-Houjourât / 10 à 12]
Mes frères de foi, Allāh a appelé les croyants « frères », en raison du bien qui réside dans la religion et dans la croyance qui les unissent. Le lien de la croyance est le plus fort des liens. Le Messager de Allāh a indiqué le chemin qui mène vers ce qui garantit la fraternité. Ainsi, le Prophète a dit:
« إِيَّاكُمْ وَالظَّنَّ فَإِنَّ الظَّنَّ أَكْذَبُ الحَدِيثِ وَلاَ تَحَسَّسُوا وَلاَ تَجَسَّسُوا وَلاَ تَنَاجَشُوا وَلاَ تَحَاسَدُوا وَلاَ تَبَاغَضُوا وَلاَ تَدَابَرُوا وَكُونُوا عِبَادَ اللهِ إِخْوَاناً »
(‘iyyâkoum wa DH-DHanna fa’inna DH-DHanna ‘akdhabou l-ḥadīth wa lâ taḥassaçôu wa lâ tajassaçôu wa lâ tanâjachôu wa lâ taḥâçadôu wa lâ tabâghaDôu wa lâ tadâbarôu wa kôunôu `ibâda l-Lâhi ‘ikhwâna)
ce qui signifie: « Gardez-vous des mauvaises pensées, certes les mauvaises pensées [infondées] sont les propos les plus mensongers. Ne cherchez pas à connaître les défauts des autres, ne vous espionnez pas, ne surenchérissez pas sur les marchandises pour tromper, ne vous enviez pas, ne vous haïssez pas, ne vous détournez pas les uns des autres. Et soyez, esclaves de Allāh, des frères. » [Rapporté par Al-Boukhâriyy]
Par sa parole qui signifie: « Gardez-vous des mauvaises pensées » le Prophète a visé l’interdiction de penser du mal et de suivre ses mauvaises pensées sans aucune preuve valable selon la Loi. Il n’a pas visé les mauvaises pensées qui viennent au cœur de manière involontaire. En effet, cela n’est pas en notre pouvoir de les éviter.
Il a été rapporté de `Oumar Ibnou l-KhaTTâb, que Allāh l’agrée,qu’il a dit: « Il n’est pas licite à un musulman, après avoir entendu une parole de son frère, d’en penser du mal tant qu’il peut l’interpréter en bien. » [Rapporté dans le commentaire de Al-Boukhâriyy de Ibnou BaTTâl]
Et `Aliyy Ibnou ‘Abî Tâlib, que Allāh l’agrée, a dit: « Celui qui ne connaît que du bien de son frère alors qu’il n’écoute pas ce que des gens pourraient dire de lui en son absence. Celui dont l’apparence est bonne, nous espérons que son for intérieur est encore meilleur. »
Ce qui est visé ici par penser le mal c’est accuser sans fondement. C’est le cas par exemple de quelqu’un qui accuse un autre de commettre la fornication sans preuve légale. C’est pour cela qu’il a fait suivre son propos sur les pensées par la parole, qui signifie: « Ne cherchez pas à connaître les défauts des autres ». En effet, il arrive qu’une idée passagère vienne à l’esprit d’une personne pour accuser quelqu’un d’autre et elle veut alors s’en assurer et se met à chercher et à tendre l’oreille. Donc, at-taḥassous, mes frères de foi, c’est le fait de chercher à connaître les défauts des gens en regardant et en écoutant. Quant à at-tajassous, l’espionnage, mes frères de foi, c’est de chercher ce qui est caché. Et le plus souvent cela est utilisé pour désigner un mal.
Quant au najach que le Messager a interdit, c’est le fait de surenchérir dans le prix d’une marchandise sans pour autant vouloir l’acheter mais uniquement pour tromper quelqu’un d’autre qui voudrait l’acheter, en proposant par exemple un prix élevé au vendeur afin de tromper l’autre acheteur qui pensera que s’il paye le montant affiché, il sera gagnant. Ce najach est interdit, le musulman ne doit pas tromper son frère.
Quant à l’envie (al-Haçad), c’est le fait de souhaiter qu’un bienfait d’un musulman lui soit enlevé en agissant conformément à ce qu’il a dans son cœur comme désir que ce musulman perde ce bienfait. Cela est interdit.
Quant la parole du Prophète: « wa lâ tabâghaDôu », elle signifie de ne pas pratiquer ce qui cause la haine. Il nous ordonne d’éviter les caractères blâmables qui poussent à la haine. Quant au tadâbour, c’est le fait de se prendre mutuellement pour ennemi, et il a été dit que cela signifie la rupture et cela a été appelé tadâbour car chacun tourne le dos à l’autre (car ce terme dérive du mot doubour qui signifie « derrière »). Le Prophète a commencé par mentionner l’interdiction des mauvaises pensées envers le musulman et l’a fait suivre par l’interdiction de l’animosité et de l’envie parce que les mauvaises pensées sont à l’origine de l’animosité et de l’envie. En effet, celui qui a de l’animosité tout comme celui qui envie, interprète les actes de celui qu’il déteste et envie, de la pire des manières.
Quant à la parole du Prophète «wa kôunôu `ibâda l-Lâhi ‘ikhwâna », elle signifie: « Ô esclaves de Allāh, soyez des frères » c’est à dire faites ce qui vous mène à vous comportez les uns avec les autres comme les frères de sang. Par conséquent, que chacun d’entre vous agisse avec l’autre avec tendresse, miséricorde, amour, compassion, entraide pour le bien, conseil. Et tout cela avec un cœur pur.
Mes frères de Foi, les savants ont composé des ouvrages pour indiquer les caractères blâmables et la manière de les soigner. Il nous en est parvenu des tomes et des tomes. Et tous ces savants ont puisé la manière de soigner les caractères blâmables de l’enseignement de celui qui a enseigné le bien et la douceur aux gens, le Prophète qui a abrégé tout cela dans sa parole:
« لا يُؤْمِنُ أَحَدُكُمْ حَتَّى يُحِبَّ لِأَخِيهِ مَا يُحِبُّ لِنَفْسِهِ »
(lâ you’minou ‘aḥadoukoum Hattâ youHibba li’akhîhi mâ youHibbou linafsih)
ce qui signifie: « L’un d’entre vous n’atteindra un degré de Foi complète que lorsqu’il aimera pour son frère ce qu’il aime pour lui-même. »
Et la parole du Prophète:
« مَنْ أَحَبَّ أَنْ يُزَحْزَحَ عَنِ النَّارِ وَيُدْخَلَ الجَنَّةَ فَلْتَأْتِهِ مَنِيَّتُهُ وَهُوَ يُؤْمِنُ بِاللهِ وَاليَوْمِ الآخِرِ وَلْيَأْتِ إِلَى النَّاسِ الَّذِي يُحِبُّ أَنْ يُؤْتَى إِلَيْهِ »
(ma ‘aḥabba ‘an youzaḥzaḥa `ani n-nâri wa youdkhala l-jannata falta’tihi maniyyatouhou wahouwa you’minou bil-Lâhi wa l-youwmi l-‘âkhir wa l-ya’ti n-nâça bimâ youHibbou ‘an you’tâ ilayh)
ce qui signifie: « Celui qui veut être éloigné de l’enfer et entrer au Paradis qu’il fasse en sorte qu’il soit croyant en Allāh et au Jour dernier jusqu’à sa mort. Et qu’il agisse avec les gens tout comme il aimerait que les gens agissent avec lui. »
Ce sont là des paroles concises, mais elles sont pleines de sagesse. Et dans ce ḥadīth, il y a une promesse, de la part du Messager, que celui qui fait cela ne sera pas châtié en enfer. N’est-ce pas que chacun d’entre nous aimerait éviter l’enfer et entrer au Paradis ? Bien sûr que oui ! Alors, mes frères de Foi, encourageons-nous à la réussite dans l’au-delà et à la sauvegarde du feu de l’enfer. Que chacun d’entre nous observe ce qu’il aimerait pour lui-même comme bien et comment il aimerait que les gens agissent avec lui. Mon frère musulman, n’est-ce pas que tu aimes que les gens agissent avec toi avec véracité, honnêteté et avec une bonne intention ? Toi aussi, agis avec eux de la manière que tu souhaiterais qu’ils agissent avec toi. N’est-ce pas que tu aimerais que les gens pensent du bien de toi et qu’ils interprètent ce que tu fais de la meilleure manière tant qu’ils peuvent l’interpréter ainsi ? Alors toi aussi, agis avec eux en pensant le bien d’eux. N’est-ce pas que tu aimerais gagner dans ton commerce et que ta subsistance soit large ? Alors, n’envie pas ton frère musulman pour une large subsistance que Allāh lui a accordée. N’est-ce pas que tu aimerais que ton erreur soit pardonnée ? Alors pardonne à tes frères lorsqu’ils font des erreurs. N’aimerais-tu pas que les gens te pardonnent si tu agis en mal avec eux et qu’ils ne te portent d’aucune animosité dans leur cœur ? Alors, pardonne à celui qui a été injuste envers toi. N’aimerais-tu pas que les gens te conseillent avec douceur s’ils voient que tu te mènes à ta propre perte ? Alors, donne le conseil avec sagesse et douceur.
N’aimerais-tu pas que les gens patientent envers toi ? Alors, patiente face à la nuisance des gens et agis avec douceur envers eux. N’aimerais-tu pas que les gens agissent avec toi en bien et conformément à ce que tu mérites ? Alors, ne rabaisse aucun musulman. Ne fais pas preuve d’orgueil envers eux et agis envers eux tout comme tu aimerais qu’ils agissent avec toi.
Si nous agissons ainsi, l’amitié entre nous et nos liens se renforceront jusqu’à ce qu’on devienne tel un seul corps, si un membre souffre, alors tout le reste du corps vient à son aide par la fièvre et la fièvre, et nous deviendront des frères véritablement.
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