Exégèse de Sourate Al-Muṭaffifīn

بِسْمِ اللهِ الرَّحْمَنِ الرَّحِيمِ

Bismi l-Lāhi r-Raḥmāni r-Raḥīm

La louange est à Dieu le Créateur du monde Celui Qui existe sans début, sans fin, sans endroit, sans comment et ne dépend pas du temps, absolument rien ne ressemble à Allāh et Il est Celui qui entend et Qui voit, quoi que tu puisses imaginer Dieu en est différent, et que l'élévation en degré et la préservation de sa communauté de ce qu'il craint pour elle soient accordées à notre Maître Mouḥammad Al-'Amīn, l'Honnête, celui qui a appelé à la religion de vérité, l'Islam la religion de tous les Prophètes du premier 'Adam ^alayhi s-salām au dernier Mouḥammad صلى الله عليه وسلم.

Sourate Al-Muṭaffifīn, elle est mecquoise et il a été dit qu'elle est médinoise, et ses versets sont au nombre de trente-six.

Al-Ḥāfiḍh a dit dans Al-Fatḥ : « An-Nasā’iyy et Ibnou Mājah ont rapporté avec une chaîne de transmission ṣaḥīḥ de Ibnou ^Abbās qui a dit : Lorsque le Prophète صلى الله عليه وسلم est arrivé à Médine, ils étaient parmi les pires gens en matière de pesée, alors Allāh a fait descendre {Wailun li-l-muṭaffifīn (1)} et ils ont ensuite bien pesé. »

83 | 1 | Wailun li-l-muṭaffifīn ;  Malheur aux fraudeurs ;  Ar-Rāghib a dit dans Al-Moufradāt : « Al-'Aṣma^iyy a dit : « Wailun » signifie la laideur. Et celui qui a dit que « Wailun » est une vallée dans l'Enfer n'a pas voulu dire que « Wailun » dans la langue est un terme destiné à cela, mais il a plutôt voulu dire que celui à propos duquel Allāh ta^ālā dit cela a mérité une demeure en Enfer et que cela lui est confirmé. » Et dans le ḥadīth : « Al-Wail est une vallée dans l'Enfer dans laquelle le kāfir tombe pendant quarante automnes avant d'atteindre son fond. » Les gens de la langue ont dit : Al-Muṭaffif est tiré de aṭ-ṭafīf, qui signifie peu. Le muṭaffif est donc celui qui diminue le droit de son prochain en le réduisant par rapport à ce qui est dû. Les muṭaffifūn sont ceux qui lésinent sur les droits des gens dans la mesure et le poids.

83 | 2 | Al-ladhīna idhā ktālū ^ala n-nāsi yastawfūn ;  Ceux qui, lorsqu'ils mesurent pour eux-mêmes auprès des gens, prennent leur dû entièrement ;  C'est-à-dire que ces muṭaffifūn, lorsqu'ils mesurent leurs droits auprès des gens, les prennent en entier.

83 | 3 | Wa idhā kālūhum 'aw wazanūhum yukhṣirūn ;  Et quand ils mesurent ou pèsent pour eux, ils leur donnent moins.; C'est-à-dire que c'est une des caractéristiques des muṭaffifūn qu'ils diminuent la mesure ou le poids pour les gens lorsqu'ils mesurent ou pèsent pour eux.

83 | 4 | Alā yaḍhunnu 'ūlā'ika annahum mab^ūthūn ;  Ne pensent-ils pas que ceux-là seront ressuscités ?  An-Nasafiyy a dit : L'interrogatif a été introduit sur le "lā" négatif pour les réprimander. Il y a en cela un grand déni et un grand étonnement de leur état dans l'audace de la fraude, comme s'il ne leur venait pas à l'esprit qu'ils seront ressuscités et jugés pour ce qu'ils diminuent dans la mesure et le poids. Les exégètes ont dit : Le terme "ḍhann" ici signifie la connaissance et la certitude.

83 | 5 | Li yawmin ^aḍhīm ;  Pour un jour grandiose.;  Dont la situation est grandiose, à savoir le Jour du Jugement.

83 | 6 | Yawma yaqūmu n-nāsu li-Rabbi l-^ālamīn ;  Le jour où les gens se tiendront debout pour le jugement par le Seigneur des mondes. ;  Le Jour du Jugement, les gens se lèveront de leurs tombes par ordre de Allāh ta^ālā et pour Son jugement. Nous demandons à Allāh le pardon et la protection par Sa grâce et Sa générosité. Al-Boukhāriyy a rapporté dans son Ṣaḥīḥ de ^Abd Allāh ibni ^Oumar raḍiya l-Lāhou ^anhoumā que le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit : « (Yawma yaqūmu n-nāsu li-Rabbi l-^ālamīn) jusqu'à ce que l'un d'eux soit submergé dans sa sueur jusqu'à la moitié de ses oreilles. » Et ar-rachḥ signifie la sueur.

83 | 7 | Kallā 'inna kitāba l-fujjāri lafī Sijjīn
;  Non ! Certes, le registre des pervers est dans Sijjīn ;  Le mot (Kallā) dans ce verset est un mot de dissuasion et de réprimande pour eux concernant leur fraude. Et il a été dit : il signifie « vraiment ». Et kitābou l-fujjār, c'est-à-dire leurs registres d'actions, sont dans Sijjīn. Az-Zabīdiyy a dit dans Tāj al-^Arūs, avec l'origine : « Et Sijjīn contient le registre des pervers. » Et Ibnou ^Abbās raḍiya l-Lāhou ta^ālā ^anhoumā a dit : et leurs registres, comme dans aṣ-Ṣiḥāḥ. Abū ^Oubaydah a dit : c'est un fi^^īl de « as-sijn » (prison), comme al-fissīq de « al-fisq » (perversion). Et il a été dit : c'est une vallée en Enfer, qu'Allāh ta^ālā nous en préserve.

83 | 8 | Wa mā 'adrāka mā Sijjīn ;  Et qu'est-ce qui te fera connaître ce qu'est Sijjīn ?  Ceci est une magnification de la situation de Sijjīn, pour en faire peur.

83 | 9 | Kitābun marqūm ;  Un registre bien scellé ;  C'est-à-dire écrit, et il a été dit : scellé. An-Nasafiyy a dit : C'est un livre qui rassemble, c'est le registre du mal, dans lequel sont inscrites les actions des démons et des mécréants parmi les jinn et les humains. Et cela indique la bassesse de la position des mécréants, la vilenie de leurs actions et la façon dont Allāh les a dédaignées, car ce livre est en prison comme mentionné précédemment. Ar-Rāziyy a dit : Allāh ta^ālā a informé que le livre des pervers est dans Sijjīn, puis il a expliqué Sijjīn comme étant un livre scellé (kitābun marqūm). Il semble donc qu'il ait été dit : leur livre est dans un livre scellé. Quel est le sens de cela ? L'Imam Abū Bakr ach-Chāchiyy al-Qaffāl al-Kabīr, que Allāh lui fasse miséricorde, a répondu : « Sa parole ta^ālā {kitābun marqūm} n'est pas une explication de Sijjīn, mais ce qui est visé est : « Non ! Certes, le registre des pervers est dans Sijjīn, et certes, le registre des pervers est un registre bien scellé. » Ainsi, il s'agit d'une description du registre des pervers par deux attributs : l'un est qu'il est dans Sijjīn, et le second est qu'il est bien scellé. Et Sa parole ta^ālā : {Wa mā 'adrāka mā Sijjīn} est intervenue entre les deux attributs comme une parenthèse, et Allāh est le plus savant. »

83 | 10 | Wailun yawma'idhin li-l-mukadhdhibīn ; Malheur, ce jour-là, à ceux qui traitent de mensonge ; C'est-à-dire que ceux qui traitent de mensonge le Jour du Jugement rencontreront une grande sévérité de châtiment.

83 | 11 | Al-ladhīna yukadhdhibūna bi yawmi d-dīn ; Ceux qui renient le Jour de la Rétribution. ; Le Jour du Jugement.

83 | 12 | Wa mā yukadhdhibu bihi 'illā kullu mu^tadin 'athīm ; Et ne le renie  que tout transgresseur, grand pécheur ; C'est-à-dire que nul ne renie le Jour du Jugement si ce n'est tout transgresseur, c'est-à-dire celui qui dépasse les limites, grand pécheur, c'est-à-dire qui commet beaucoup de péchés par sa mécréance. C'est une formule d'exagération.

83 | 13 | Idhā tutlā ^alayhi 'āyātunā qāla 'asāṭīru l-'awwalīn ; Quand Nos versets lui sont récités, il dit : « Ce sont des contes des anciens ! » ; C'est-à-dire que ce menteur dit : Ce sont des contes des anciens, c'est-à-dire des récits des précédents. Az-Zajjāj a dit : Asāṭīr : des balivernes.

83 | 14 | Kallā bal rāna ^alā qulūbihim mā kānū yaksibūn ; Non ! Mais ce qu'ils ont commis a recouvert leurs cœurs. ; C'est-à-dire que ce ne sont pas des contes des anciens. {bal rāna} Al-Boukhāriyy a dit : « Moujāhid a dit : rāna : les péchés se sont établis. » Et Al-Ḥāfiḍh Ibnou Ḥajar a dit dans Al-Fatḥ : « Et nous avons rapporté dans Fawā'id ad-Dībājiyy de Moujāhid concernant Sa parole {bal rāna ^alā qulūbihim} il a dit : Les péchés se sont fixés sur leurs cœurs jusqu'à les recouvrir, fin de citation. Et ar-rān et ar-rayn : le voile, c'est comme la rouille sur une chose polie. Et Ibnou Ḥibbān, Al-Ḥākim, At-Tirmidhiyy et An-Nasā’iyy ont rapporté par la voie d'al-Qa^qā^ ibni Ḥakīm de Abū Ṣāliḥ de Abū Hourayrah du Prophète صلى الله عليه وسلم qui a dit ce qui signifie : « Certes, lorsque l'esclave commet une faute, une tache noire est faite sur son cœur. S'il s'en retire et demande pardon, elle est polie. S'il y retourne, elle augmente jusqu'à couvrir son cœur. C'est cela le rān qu'Allāh ta^ālā a mentionné {Kallā bal rāna ^alā qulūbihim} » Fin des propos d'Al-Ḥāfiḍh. Et Al-Ḥāfiḍh Ibnou Ḥajar a mentionné de Moujāhid, avec une chaîne de transmission : « Ils considéraient ar-rayn comme étant l'empreinte. » Et Sa parole ta^ālā {mā kānū yaksibūn} c'est-à-dire parmi les désobéissances et les péchés. Les exégètes ont dit : Quand leurs désobéissances et leurs péchés se sont multipliés, ils ont entouré leurs cœurs. Et ^Abdu r-Razzāq a rapporté dans son tafsīr de Al-Ḥassan qui a dit : « C'est le péché sur le péché jusqu'à ce qu'il recouvre le cœur et le rende noir. »

Fā'idah Nafīsah (Précieux Bénéfice) : Al-Moundhiriyy a dit : Et il a été rapporté de 'Anas que le Messager de Allāh صلى الله عليه وسلم a dit : « Certes, les cœurs ont une rouille comme la rouille du cuivre et leur polissage est le fait de demander pardon. » Rapporté par Al-Bayhaqiyy.

Fā'idah (Bénéfice) : Ḥafṣ ^an ^Āṣim observe une légère pause sur le lām de ﴿bal﴾ sans reprendre son souffle, avec l'intention de la liaison, puis il dit {rāna} c'est-à-dire en prononçant le lām et en ouvrant le rā'.

83 | 15 | Kallā 'innahum ^an Rabbihim yawma'idhin lamaḥjūbūn ; Non ! Certes, ce jour-là, ils ne verront pas leur Seigneur ; {Kallā} ici a le sens de dissuader du gain qui recouvre le cœur, à savoir les péchés et les désobéissances. {'innahum} c'est-à-dire les mécréants {^an Rabbihim} c'est-à-dire de la vision de leur Seigneur, et ceci est par suppression du mudhāf comme l'a dit ^Izzou d-Dīn ibnou ^Abdi s-Salām dans le livre Al-Ichārah 'ila l-'Ījāz. Et Sa parole {yawma'idhin} c'est-à-dire le Jour du Jugement. Et Sa parole {lamaḥjūbūn} signifie : ils sont empêchés, et al-ḥajb est l'empêchement, comme l'a dit An-Nasafiyy. Et ce qui est visé ici est l'humiliation des mécréants et la manifestation de la colère de Allāh sur eux. Et Al-Bayhaqiyy a rapporté avec sa chaîne de transmission de l'Imam Al-Muṭṭalibiyy Mouḥammad ibni 'Idrīs ach-Chāfi^iyy qu'il a dit concernant ce verset {Kallā 'innahum ^an Rabbihim yawma'idhin lamaḥjūbūn} : « Quand Il a voilé ceux qu'Il n'agrée pas  cela prouve que ceux qu'Il agrée Le verront » C'est une parole d'une extrême beauté car c'est une déduction du concept implicite de ce verset, comme l'indique le concept explicite de Sa parole ta^ālā : {Wujūhun yawma'idhin nāḍhiratun 'ilā Rabbihā nāḍhirah} [Sourate Al-Qiyāmah]. 

Il y est mentionné qu'une personne a dit à l'Imam Mālik ibni 'Anas : O Abū ^Abd Allāh {Wujūhun yawma'idhin nāḍhiratun 'ilā Rabbihā nāḍhirah} [Sourate Al-Qiyāmah] voient-ils Allāh ? Il a dit : Oui, avec leurs propres yeux. J'ai dit : Mais des gens disent nāḍhirah signifie « attendant la récompense ». Mālik a dit : Au contraire, ils voient Allāh. N'as-tu pas entendu la parole de Mūsā {Rabbi 'arinī 'anḍhur 'ilayka} [Sourate Al-'A^rāf] Penses-tu qu'il a demandé l'impossible ? Allāh a dit : {Lan tarānī} (Tu ne Me verras pas) dans la vie d'ici-bas parce que c'est une demeure de fin. Mais quand ils arriveront dans la demeure de l'éternité, ils verront par ce qui reste ce qui reste. Allāh ta^ālā a dit : {Kallā 'innahum ^an Rabbihim yawma'idhin lamaḥjūbūn}.

Fā'idah (Bénéfice) : Sache, qu'Allāh nous guide toi et moi, qu'il y a un consensus des Salaf et du Khalaf sur la croyance en la vision de Allāh ta^ālā avec l'œil dans l'Au-delà et que c'est une réalité, et que cela est spécifique aux croyants qui Le verront alors qu'ils sont au Paradis, sans comment, sans ressemblance et sans direction. L'Imam Abū Ḥanīfah an-Nou^mān raḍiya l-Lāhou ^anhou a dit : « Et la vision de Allāh ta^ālā pour les gens du Paradis est une réalité sans comment, sans ressemblance et sans direction. Les croyants Le verront alors qu'ils sont au Paradis avec les yeux de leurs têtes, et il n'y aura pas de distance entre Lui et Sa création. Et la proximité de Allāh ta^ālā et Son éloignement ne sont pas par le biais de la longueur ou de la brièveté de la distance, mais plutôt par le sens de l'honneur et de l'humiliation. Et l'obéissant est proche de Lui ta^ālā sans comment, et le désobéissant est éloigné de Lui sans comment. De même, la vision dans l'Au-delà est sans comment. » Et le sens est que Allāh ta^ālā ne se trouve pas dans une direction ni un endroit, mais plutôt les gens du Paradis, dans leur endroit au Paradis, Le verront d'une vision dans laquelle il n'y aura pas de confusion pour eux, de sorte qu'ils ne douteront pas si ce qu'ils ont vu est Allāh ou autre, de même que celui qui voit la lune la nuit de la pleine lune sans nuages ne doute pas que ce qu'il a vu est la lune. Et à ce sujet, le Messager de Allāh صلى الله عليه وسلم a dit ce qui signifie : « Certes, vous verrez votre Seigneur le Jour du Jugement vous ne douterez pas de sa vision comme vous vous ne doutez pas quand vous voyez la lune la nuit de la pleine lune, vous n'aurez aucune difficulté à Le voir. » Rapporté par Al-Boukhāriyy. Ainsi, le Messager صلى الله عليه وسلم a comparé la vision des croyants de Allāh ^azza wa jall en ce qui concerne l'absence de doute à la vision de la lune, et il n'a pas comparé Allāh ta^ālā à la lune, comme le prétendent certains ignorants qui, lorsqu'on leur mentionne ce ḥadīth, s'imaginent que Allāh ressemble à la lune.
Il est à savoir que nous avons longuement détaillé cette question en réfutation des Qadariyyah, que le Messager a décrits comme étant les masdéens de cette Ummah, et qui nient la vision des croyants de Allāh ^azza wa jall le Jour du Jugement. Et la louange est à Allāh pour Ses bienfaits. Et il ne nous échappe pas de mettre en garde contre le tafsīr de Az-Zamakhchariyy, qui contient de la mauvaise éducation envers le Messager de Allāh صلى الله عليه وسلم, comme l'a mentionné l'Imam Abū Ḥayyān al-'Andalūsiyy dans son livre Al-Baḥr al-Mouḥīṭ, où il convient d'attirer l'attention sur ce qu'il contient d'atrocités. Et Abū Ḥayyān, l'Imam érudit, dit dans son tafsīr de sourate An-Naml dans Al-Baḥr al-Mouḥīṭ, parmi des vers pour mettre en garde contre le tafsīr de Az-Zamakhchariyy :

Il établit des ḥadīth apocryphes par ignorance, et attribue à l'infaillible ce qui n'est pas digne.

Et il ruse avec les mots jusqu'à les détourner vers une mauvaise doctrine dans laquelle il est devenu apostat.

Si la miséricorde de Allāh ne le rattrape pas, il sera vu comme un compagnon des mécréants.

Et Abū Ḥayyān entend par « mauvaise doctrine » la doctrine des Mou^tazilah, car Az-Zamakhchariyy était un Mou^tazilite qui se vantait de son innovation et y appelait.

Nous demandons à Allāh la protection et la préservation et de mourir sur la Sounnah. Et il est étonnant de voir certains qui se réclament de la Sounnah s'occuper de son tafsīr, alors qu'il est connu qu'il est obligatoire de mettre en garde contre lui.

83 | 16 | Thumma 'innahum laṣālū l-jaḥīm
; Puis, ils entreront certes dans la Fournaise. ; C'est-à-dire qu'après avoir été privé de voir Allāh, ils entreront dans le Feu brûlant.

83 | 17 | Thumma yuqālu hādhā al-ladhī kuntum bihi tukadhdhibūn ; Puis il leur sera dit : « Ceci est ce que vous traitiez de mensonge. » ; Sa parole {Thumma} signifie que les gardiens du Feu diront aux mécréants : ceci, c'est-à-dire le châtiment que vous reniez {al-ladhī kuntum bihi tukadhdhibūn} c'est-à-dire dans la vie d'ici-bas.

83 | 18 | Kallā 'inna kitāba l-'abrāri lafī ^Illiyyīn ; Non ! Certes, le registre des justes est dans ^Illiyyīn ; Fakhr ar-Rāziyy, que Allāh lui fasse miséricorde, a dit : « Sache qu'après avoir mentionné l'état des pervers fraudeurs, Il a enchaîné en mentionnant l'état des croyants justes et qui ne fraudent pas, et Il a dit {Kallā} c'est-à-dire que la situation n'est pas telle que ces pervers l'ont imaginée en niant la résurrection et en considérant le Livre de Allāh comme des contes des anciens. » Puis Allāh ta^ālā a informé de l'emplacement du livre des justes et a dit {'inna kitāba l-'abrār} c'est-à-dire ce qui a été écrit de leurs actions {lafī ^Illiyyīn} c'est-à-dire au Paradis, comme l'a dit Ibnou ^Abbās. Et il a été dit : au septième ciel, et c'est là que se trouvent les âmes des croyants. Et il a été dit autre chose.

83 | 19 | Wa mā 'adrāka mā ^Illiyyūn ; Et qu'est-ce qui te fera connaître ce qu'est ^Illiyyūn ?

Al-Qourṭoubiyy a dit : « C'est-à-dire : Qu'est-ce qui t'a fait connaître, ô Mouḥammad, ce qu'est ^Illiyyūn ? Par magnifience et glorification de sa position élevée. »

83 | 20 | Kitābun marqūm ; Un registre bien scellé ; C'est-à-dire scellé. Le livre des justes n'est pas oublié ni effacé. Et Sa parole {yachhaduhu l-mouqarrabūn} signifie que les anges de haut rang de chaque ciel assistent à ce livre lorsqu'il est élevé vers ^Illiyyīn, en honneur pour le croyant.

83 | 21 | Yachhaduhu l-mouqarrabūn ; les anges de haut rang en témoignent ; Que les anges de haut rang de chaque ciel assistent à ce livre lorsqu'il est élevé vers ^Illiyyīn, en honneur pour le croyant.

83 | 22 | 'Inna l-'abrāra lafī na^īm ; Certes, les justes seront dans les délices ; C'est-à-dire que les gens de l'obéissance et de la sincérité seront au Paradis, se délectant.

83 | 23 | ^Ala l-'arā'iki yanḍhurūn ; Sur les divans, ils observeront ; As-Samīn al-Ḥalabiyy a dit : « Sa parole ta^ālā {^ala l-'arā'iki} est le pluriel de 'arīkah, et l'arīkah est tout ce sur quoi on s'appuie. » Et ils regardent ce qui leur a été donné comme délices. Al-Qouchayriyy a dit : « Il a affirmé la vision et n'a pas précisé ce qui est regardé en raison de la différence de leurs états. »

83 | 24 | Ta^rifu fī wujūhihim naḍhrata n-na^īm ; Tu reconnaîtras sur leurs visages l'éclat des délices ; Al-Farrā' a dit : « An-naḍhrah est l'éclat des délices et leur fraîcheur. » Et le sens est que lorsque tu les verras, tu sauras qu'ils sont parmi les gens des délices en raison de la beauté et de la lumière que tu verras sur eux. Abū Ja^far et Ya^qūb ont lu : « tou^rafou » avec un ta' en damm et un rā' en fatḥa, « naḍhratou » avec un raf^.

83 | 25 | Yusqawna min raḥīqin makhtūm ; On leur servira un nectar pur, scellé ; C'est-à-dire que les gens des délices seront abreuvés d'un raḥīq, c'est-à-dire du khamr selon la majorité, et c'est le plus pur et le meilleur des boissons, comme l'a dit Al-Khalīl. Et Al-Ḥassan a dit : « Ar-raḥīq » est une source au Paradis mélangée de musc. Et il a été dit : la boisson pure sans adultération. {makhtūm} cacheté c'est-à-dire que sur son récipient.

83 | 26 | Khitāmuhu misk Wa fī dhālika fa-l-yatanāfasi l-moutanāfisūn ; Dont le cachet est de musc. Et c'est à cela que doivent aspirer ceux qui aspirent ; Et Al-Kisā'iyy a lu : « khātamuhu » avec un khā' ouvert suivi d'un alif et d'un tā' ouvert. Et le sens est que le sceau avec lequel le récipient est scellé est du musc, comme l'a dit Ibnou ^Abbās. Et 'Ubayy ibnou Ka^b, ^Ourwah et Abū l-^Āliyah ont lu : « khatamuhou » avec un khā' et un tā' ouverts et un mīm en ḍamma sans alif.

Et ce qui a été décrit du Paradis et de ses délices, que ceux qui désirent s'y empressent en s'engageant dans l'obéissance à Allāh.

83 | 27 | Wa mizājuhu min Tasnīm ; Et son mélange sera de Tasnīm. C'est-à-dire que ce raḥīq est mélangé de Tasnīm, et c'est une source au Paradis d'une haute estime. Et il a été dit : Tasnīm : l'eau. Et il a été expliqué par Sa parole ta^ālā :

83 | 28 | ^Aynan yachrabu bihā l-mouqarrabūn : Une source à laquelle boiront ceux qui ont un haut degré.

Et {^aynan} est au nominatif par un verbe « j'exalte » sous-entendu. Ibnou Mas^oūd et Ibnou ^Abbās ont dit : « Ceux qui ont un haut degré la boivent pure et elle est mélangée pour les 'abrār. » Et l'avis de la majorité est : « Les 'abrār » sont les gens de la droite, et les mouqarrabūn sont les précurseurs. Et il a été dit : yachrabu bihā – c'est-à-dire qu'ils en jouissent – les mouqarrabūn qui sont les meilleurs des gens du Paradis.

83 | 29 | 'Inna al-ladhīna 'ajramū kānū mina al-ladhīna 'āmanū yaḍhḥakūn : Certes, les mécréants riaient de ceux qui ont cru.

Sa parole {'ajramū} Ibnou l-Jawziyy a dit : ils ont associé (à Allāh). {kānū mina al-ladhīna 'āmanū} c'est-à-dire les compagnons du Messager de Allāh, comme ^Ammār ibnou Yāsir aṭ-Ṭayyib al-Muṭayyab, et Bilāl, et Khabbāb et d'autres raḍiya l-Lāhou ^anhoum {yaḍhḥakūn}, il se moquent, c'est-à-dire par moquerie et raillerie envers eux.

83 | 30 | Wa idhā marrū bihim yataghāmazūn

Et quand ils passaient près d'eux, ils se faisaient des clins d'œil.

C'est-à-dire que lorsque les croyants passaient près d'eux, c'est-à-dire les mécréants, ils se faisaient des clins d'œil, c'est-à-dire que les mécréants faisaient des signes avec la paupière et le sourcil par moquerie envers les croyants.

83 | 31 | Wa idhā nqalabū 'ilā 'ahlihimu nqalabū fakihīn

Et quand ils retournaient chez leurs familles, ils retournaient en se réjouissant.

C'est-à-dire que lorsque les mécréants retournaient chez leurs familles, ils retournaient en se délectant et en se moquant des croyants. Et dans la lecture de Abū Ja^far, et Ḥafṣ ^an ^Āṣim, et ^Abdu r-Razzāq ^an ibni ^Āmir : « fakihīn » sans alif.

83 | 32 | Wa idhā ra'awhum qālū 'inna hā'oulā'i laḍāllūn

Et quand ils les voyaient, ils disaient : « Ceux-là sont certes égarés. »

C'est-à-dire que les mécréants disent, lorsqu'ils voient les croyants : Certes, ceux-là sont égarés à cause de leur foi en Mouḥammad صلى الله عليه وسلم.

83 | 33 | Wa mā 'oursilū ^alayhim ḥāfiḍhīn

Alors qu'ils n'ont pas été envoyés comme gardiens sur eux.

C'est-à-dire que les mécréants n'ont pas été chargés de garder les actions des croyants.

83 | 34 | Fa-l-yawma al-ladhīna 'āmanū mina al-kuffāri yaḍhḥakūn

Aujourd'hui donc, ceux qui ont cru rient des mécréants.

C'est-à-dire que le Jour du Jugement, ceux qui ont cru riront des mécréants ce jour-là, comme les mécréants se sont moqués d'eux dans la vie d'ici-bas.

83 | 35 | ^Ala l-'arā'iki yanḍhurūn

Sur les divans, ils observeront.

C'est-à-dire au Paradis, {yanḍhurūn} ils observeront le châtiment des mécréants et ce qu'ils subissent comme humiliation et châtiment après leur orgueil et leurs délices.

83 | 36 | Hal thūwiba al-kuffāru mā kānū yaf^alūn

Les mécréants ont-ils été rétribués pour ce qu'ils faisaient ?

C'est-à-dire les mécréants ont-ils été rétribués et récompensés pour leur moquerie des croyants dans la vie d'ici-bas ? Et la réponse est : oui. Ibnou l-Jawziyy a dit : Et cette interrogation a le sens de l'affirmation.

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